cinéma

Confidences trop intimes de Patrice Leconte 1/2

 

    Le film que l’on n'attendait plus de la part de Patrice Leconte arrive sous la forme d’une fiction en quasi huis-clos sur le thème de la relation intime entre deux personnes qui ne se connaissent pas et qui se rencontrent fortuitement.

Sans excès de mise en scène et avec une modestie presque touchante, le père des bronzés réussit un film troublant et captivant servi par une poignée d’acteurs tous ici impeccables.

 

    Depuis Ridicule (1995), on n’avait pas été aussi emballé par un film de Leconte tant ses productions des dernières années paraissent bien faibles au regard de films antérieurs tels que Le mari de la coiffeuse, Tandem ou encore Monsieur Hire (sans doute son meilleur film). Et c’est, comme par hasard, avec Monsieur Hire (déjà avec Sandrine Bonnaire) que Confidences trop intimes trouve le plus de similitudes.

 

    Sur un scénario de Jérôme Tonnerre, reconnu pour écrire des scénarios de commande assez efficaces, Leconte réussit une mise en scène modeste et plaisante, installant ses personnages (Fabrice Lucchini et Sandrine Bonnaire) dans un immeuble ancien, baigné dans une lumière claire-obscure qui fait peser une atmosphère inquiétante sur les événements du film.

 

    On retrouve donc ici une Sandrine Bonnaire, sous les traits d’une femme plutôt intrigante (Anne) qui, désirant se rendre chez un psy, se trompe de porte et se retrouve dans le bureau de William Faber, un conseiller fiscal. Joué par Fabrice Lucchini, Faber ne dit rien et la laisse se confier. Très vite intrigué, mais aussi séduit par l’étrange femme, Faber devient très vite obsédé par les visites inopinées de Anne qui se confie peu à peu sur les rapports bizarres qu’elle entretient avec son mari.

 

    Très chabrolien dans sa construction, dans la musique, mais aussi et dans l’ambiance qui s’en dégage, Confidences trop intimes est un film tout en progression lente dans lequel Leconte réussit, grâce à des cadrages souvent très serrés sur les visages des deux acteurs et un travail soigné sur les décors, un film psychologique sans temps mort dans lequel, de surcroît, l’humour n’est jamais absent ; ce qui confère au film une forme de légèreté tout à fait appréciable et inattendue.

Quant aux seconds rôles, tenus par Gilbert Melki (excellent dans le rôle du mari perturbé !), Hélène Sugrère, Anne Brochet ou Michel Duchaussoy, ils sont, eux aussi, parfaits.

 

    Face à cette belle réussite, on espère simplement qu’il ne faudra pas attendre encore dix ans pour revoir un bon film de Patrice Leconte sur nos écrans.

 

Benoît