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                         Le
                        tango des Rashevski de
                        Sam Garbarski 
                          
                          
                         
                        
                         
                         
                        
                         
                          
                            Le poids de la famille,
                        des traditions et de la place d’une religion – ici
                        le judaïsme – c’est ce que met en scène ce film à
                        la triple nationalité française, belge et
                        luxembourgeoise ; 
                        signé par Sam Garbarski, ancien
                        publicitaire passé à la réalisation de courts-métrages.
                        Il signe avec Le tango un premier film attachant
                        et sensible. 
                        
                         
                         
                        
                         
                            A la mort de la grand-mère
                        Rosa pourtant peu portée sur l’amour de la religion,
                        c’est la consternation et le désarroi. Ses deux fils
                        Simon (Michel Jonasz, toujours épatant en
                        acteur, juste comme il convient) et David (Daniel
                        Mesguich) apprennent qu’elle avait acheté une
                        parcelle dans un carré juif et qu’elle souhaitait être
                        enterrée selon la coutume israélite en présence
                        d’un rabbi. Le film raconte la vie de cette famille à
                        la fois unie et partagée, pas complètement juive,
                        puisque Simon a épousé Isabelle (Ludmila Mikael)
                        une goy qui n’a jamais été réellement intégrée
                        par les Rashevski ; du moins le pense t-elle. Sur
                        trois générations, de l’oncle Dolfo (Nathan Cogan),
                        frère du mari exilé de Rosa parti se retirer comme
                        rabbi en Israël, jusqu’aux trois petits-enfants dont
                        l’entière et allumée Nina (Tania Garbarski) ;
                        nous suivons les atermoiements de cette famille qui dans
                        les pires moments a sous les conseils avisés de Rosa érigé
                        la pratique du tango comme thérapie efficace contre les
                        petits ou malheurs de la vie. 
                        
                         
                          
                        
                         
                            Le tango des
                        Rashevski, bien sûr très marqué d’esprit et d’humour juif,
                        est un film assez inégal avec quelques longueurs, comme
                        la rencontre houleuse entre Nina et Antoine (Hippolyte
                        Girardot, qui se fait hélas rare sur les écrans),
                        un ami de son frère. Par ailleurs, il manque de rythme
                        et ne laisse pas toujours les scènes se développer et
                        leur donner une vraie profondeur. Néanmoins, il est
                        traversé de beaux moments touchants et sensibles, comme
                        les parties d’échec par téléphone interposé entre
                        Simon et David, prétextes à des confessions et des
                        confidences qu’ils seraient sans doute incapables de
                        formuler en direct. Il y a aussi ce repas de la Pâque
                        juive qui commence si mal et se termine en un tango
                        salvateur et régénérateur. Et puis certains thèmes
                        plus graves, dont l’impossible entente entre juifs et
                        arabes et la vie dans les camps de concentration, sont
                        ici abordés de manière légère et subtile, ce qui
                        donne au film pas mal de charme et d’épaisseur. 
                        
                         
                         
                        
                         
                            On ne pourra pas dénier
                        à Sam Garbarski sa sincérité à réaliser ce
                        film autour de la famille orpheline et un peu perdue des
                        Rashevski et dès lors cela rejaillit aisément sur le
                        jeu des acteurs, la qualité de la mise en scène. En
                        allant au delà des petits défauts du film, déjà évoqués,
                        on ne boudera pas un plaisir simple et réel à partager
                        quelques moments et quelques pas de danse avec les
                        Rashevski. 
                        
                         
                          
                        Patrick 
                          
                          
                         
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