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                              Le Parfum de la dame en noir
                              de Bruno Podalydès [1.0] |  
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                      Le Mystère de la chambre jaune avait pour lui deux atouts majeurs : d’abord
                      être la première adaptation par Bruno Podalydès
                      du célèbre roman de Gaston Leroux, ensuite de
                      mettre en scène la découverte et l’élucidation de ce
                      formidable mystère. Un vrai suspense, une trame haletante
                      qui s’accommodaient avec harmonie de la fantaisie débridée
                      et inventive du cinéaste.
                      
                            
                      Le
                      Parfum de la dame en noir, le second volet de la saga des aventures du
                      journaliste détective Rouletabille, ne bénéficie pas hélas
                      des mêmes avantages. Ici l’enquête menée par
                      Rouletabille, toujours flanqué de l’impayable Sainclair
                      porte sur la résurrection de Larsan, pourtant laissé
                      pour mort lors d’un spectacle de magie ayant tourné
                      court. Les scènes de music-hall sont d’ailleurs un régal.
                      Débarrassée de Larsan, Mathilde Stangerson peut en toute
                      quiétude convoler en justes noces avec Robert Darzac. Après
                      une cérémonie jubilatoire couronnée du sermon
                      apocalyptique d’un curé fort peu optimiste sur l’évolution
                      du couple, tout notre petit monde goûte quelques jours de
                      villégiature au Château d’Hercule, l’imposante
                      demeure, surplombant la mer, de Edith et Arthur Rance. Un
                      séjour rapidement troublé par la réapparition du
                      susnommé Larsan qui remet sur le pied de guerre notre détective
                      persévérant et intelligent, sachant raisonner par
                      « le bon bout de la raison ».
                      
                        
                      
                          
                      La résolution de la nouvelle énigme du « corps
                      de trop », fruit des déductions oiseuses du
                      verbeux Rouletabille, représente la portion congrue du
                      film, à peine un tiers. Pour le reste, c’est une suite
                      de scènes cocasses et truculentes, teintées d’un
                      humour désuet et truffées de clins d’œil. Edith Rance
                      – la bien mal nommée – est une maîtresse de maison
                      complètement loufoque qui ponctue les journées de ses hôtes
                      par des appels tonitruants à passer à table. Son mari
                      Arthur, médecin de son état, est à coup sûr plus doué
                      à jouer avec les mots qu’à soulager les maux de ses
                      contemporains. Mathilde Stangerson toujours femme fatale
                      un tantinet lointaine promène sa morgue et sa nostalgie,
                      idolâtrée par Darzac, peintre tourmenté dissimulé
                      derrière une épaisse barbe noire. Des serviteurs aux maîtres,
                      personne n’est ici en reste de douce folie.
                      
                            
                      Ce qui
                      provoque quelques moments réjouissants comme celui des périscopes
                      tenus par les deux enquêteurs planqués au fond d’un
                      puits, comme l’arrivée chancelante du voisin russe. Le
                      problème, c’est que tous ces instants manquent pas mal
                      de liant et que très vite l’ennui pointe passées les
                      tranches de rigolade. Certes, le casting est brillant et
                      la crème des comédiens français : Sabine Azéma,
                      Pierre Arditi, Michael Lonsdale pour l’expérience,
                      Olivier Gourmet, Denis Podalydès,
                      Vincent Elbaz et Jean-Noël Brouté pour la relève
                      montre une vraie délectation à composer cette galerie de
                      personnages qui reluquent encore plus que dans le premier
                      volet vers l’univers de Tintin. Impression ressentie dès
                      la scène d’ouverture où les deux assistants du
                      magicien ont un côté très Dupont-Dupond ; sans
                      parler ensuite des lubies picturales du père de la belle
                      Mathilde façon Professeur Tournesol et du look de
                      Rouletabille.
                      
                        
                      
                          
                      Au final, Le Parfum de la dame en noir est
                      guère convaincant. Sans grande prétention, si ce n’est
                      de faire passer un bon moment. Admettons, mais tout cela
                      manque de rythme et de rigueur de mise en scène, se
                      cantonnant à des numéros de comédiens qui même réussis
                      ne suffisent pas à susciter l’engouement. La
                      nonchalance et le déroulement poussif du film finissent
                      par gagner le spectateur plus endormi que captivé par les
                      effluves du Parfum de la dame en noir.
                      
                        
                      
                       Patrick Braganti
                      
                      
                      
                         Film Français – 1 h 55 – Sortie le 14 Septembre
                      2005
                      
                      
                      
                       Avec Denis Podalydès, Jean-Noël Brouté, Pierre
                      Arditi, Sabine Azéma, Olivier Gourmet, Zabou Breitman
                      
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                       www.leparfumdeladameennoir-lefilm.com
                         
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