cinéma

Ghost world  de Terry Zwigoff    

    Excellente surprise et belle découverte que ce « ghost world » qui nous fait découvrir à la fois un cinéaste plein de talent et un auteur de BD remarquable. Terry Zwigoff adapte donc la bande dessinée du même nom signée Daniel Clowes (voir la chronique de « David Boring »).

    « ghost world » est un film sur l’adolescence. Un de plus ? Non car heureusement aux antipodes de ce que peut nous montrer la grosse production américaine habituelle. Ici tout n’est que désenchantement, désillusion et rejet du genre humain. Comme son amie Rebecca, Hénid accueille la fin de sa scolarité avec le soulagement des gens qui ont conscience de se délester d’un poids immense, en l’occurrence de tous les abrutis de leur promotion. Seulement Hénid n’est pas une fille comme les autres, elle se pose des questions, se cherche (plus que les autres) et se trouve en rupture avec la société, si bien que le passage dans le monde des adultes se fait non sans peine.

    Un peu à la manière de Todd Solondz, Terry Zwigoff nous raconte l’histoire d’une fille atypique, dotée d’un physique d’une beauté étrange et d’un humour mordant et plutôt caustique. Les personnages sont, pour la plupart, hauts en couleur (il faut voir le toujours très bon Steve Buscemi jouer un vieux célibataire fan de vielles galettes 78 tours pour s’en convaincre).

    Tout cet univers n’est pas non plus sans rappeler celui des Simpsons : personnages très marqués, humour acerbe constant sur fond d’une Amérique mal en point.

    Au final un film drôle, émouvant, et plutôt bien joué avec une Thora Birch très prometteuse. En tout cas un film qui donne envie de découvrir les bandes dessinées de l’américain Daniel Clowes. 

Benoît