cinéma

Swimming Pool de François Ozon 

    Swimming pool C’est un peu la rencontre improbable dans une superbe villa entre Sarah Morton, écrivain à succès "style Mary Higgins Clark" et Julie, fille à papa (de l’éditeur de Sarah) un peu larguée mais débordante de sensualité qui joue les marie-couche-toi-là  dans un coin paumé mais merveilleux du sud de la France : le Lubéron. Très vite la cohabitation va se transformer en une lutte des corps entre une femme à la recherche de l’inspiration pour un nouveau roman et une gamine à la recherche d’un beau mâle histoire de passer une chaude soirée.

     

    Film idéalement taillé pour deux actrices (Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier) au caractère bien particulier et antagoniste Swimming pool peut se voir comme une sorte de suspense psychologique dans lequel les deux actrices évoluent en huis-clos.

François Ozon habitué aux films d’acteurs joue cette fois-ci sur l‘ambiguïté qui règne entre les deux femmes pour développer des thèmes comme celui de la frontière entre réalité et fiction, du voyeurisme ou encore celui du pouvoir de séduction et de l’amour/haine entre deux femmes qui entretiennent des rapports de différence d’âge, mais toutes deux avec des atouts imparables. D’un côté, une femme mure, cérébrale et intelligente et de l’autre, une fille légère et totalement jouisseuse de son corps. Alors qui l’emportera ? Suspense...

 

    Centré autour d’une piscine de laquelle on attend qu’il ressorte quelque chose (on pense à aux diaboliques de Clouzot) le cours du film se dérègle petit à petit avec un jeu de miroirs dans lequel les deux actrices se renvoient mutuellement la balle.

Toutes deux formidables dans leur rôle, Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier jouent un jeu de dupe qui, on le devine, au fil des minutes, risque fort de se terminer mal. Et avec cette caméra qui filme au plus prêt, on se retrouve là, au cœur de l’action, si proche des actrices qu’on croit même les toucher par moment... on se calme !

 

    Malgré un final assez déroutant permettant d’imaginer diverses hypothèses quant au sens du film, on ressort de la salle un peu troublé, tout émoustillé par tant de chair, tant de fantasmes érotiques étalés sur pellicule que pour un peu on se serait cru à la séance érotique du dimanche soir sur M6.

 

    Alors film provocant ? Sans doute pas, mais Swimming pool est un film chaud (voire torride par moment) mais aussi très malin et assez intrigant qui, à défaut de nous offrir un grand moment de cinéma, nous divertira gentiment et nous fera rêver aux charmes... du Lubéron.

 

Benoît