cinéma

Zatoichi de Takeshi kitano

 
 

    Dans le Japon du XIXème siècle, Zatoichi/Kitano, masseur aveugle, roublard et solitaire, chemine sur la route, aidé de sa canne qui s’avère en réalité cacher une arme redoutable qu’il manie particulièrement bien… De rencontre en rencontre (avec notamment deux geishas, aussi belles que mystérieuses, porteuses d’un lourd secret ; un joueur paresseux et débonnaire et une femme paysanne qui l’héberge généreusement…), Zatoichi va se trouver confronté à une guerre de clans, et devoir affronter notamment un samouraï ronin particulièrement agile…

 

    Kitano s’est ici fait plaisir, ça se sent et ça se voit dans ce film de pur divertissement très enjoué ! Mélangeant la tradition japonaise des films de samouraïs avec des touches d’humour burlesques, avec des personnages qui flirtent eux-mêmes avec le zen, l’action et la comédie, il nous livre là un film iconoclaste, visuellement très beau, dont le rythme est tour à tour enlevé et hypnotique (nombreux flash-backs). Maniant avec virtuosité la poésie et les combats de sabre violents où l’hémoglobine coule à flots, il se permet tout, à notre plus grand plaisir…

 

    Certes, on est loin du fond magnifié et mélancolique de « Dolls », et l’histoire apparaît ici au fond peu importante, les personnages n’ayant pas d’ailleurs la profondeur et l’épaisseur des marionnettes de son film précédent. Peu importe, ce n’est sûrement pas l’effet recherché, et « Zatoichi » est avant tout un exercice de style visuel extravagant bourré de trouvailles ! Jusqu’au final époustouflant d’un numéro chorégraphique où les claquettes sont à l’honneur ! (scène qui à elle seule vaut le détour…).

 

    Avant de découvrir prochainement « Kill Bill », le nouveau Tarantino (autre film de combats de sabre qui devrait lui aussi mélanger les genres), profitons donc de ce film tonique et divertissant qui jongle habilement avec action, poésie, tradition japonaise et comédie.

 

Cathie