Chroniques Express 15

Dernière mise à jour : 13/08/2005

 

French Teen Idol - French Teen Idol

Enregistré et composé par le musicien italien Andrea Di caro, French Teen Idol propose 8 titres ans lesquels on retrouve en fil rouge une certaine mélancolie romantique entretenue notamment pas des arpèges de piano et des nappes de synthés luxuriants. Influencé par des formations telles que Isan ou M83, French Teen Idol distille une pop atmosphérique qui fait avant tout la part belles aux mélodies. Malgré quelques titres qui tirent un peu trop vers la grandiloquence, l’ensemble se révèle très agréable à écouter et devrait pouvoir séduire aussi bien les amateurs de M83 que de Craig Armstrong. (3.5) Benoît Richard

www.notype.com - 2005

 

White stripes - Get Behind me satan

On lira ailleurs tout ce qui fait que les White Stripes ont acquis la reconnaissance du grand public. On se contentera d’apprécier ici la démarche d’un groupe à la formule minimaliste, dont on croyait qu’il avait atteint les limites ultimes  de la démarche, et qui parvient à se renouveler tout en se perpétuant. Deux instruments. Comme d’habitude. Une énergie communicative. As usual. Une facilité déconcertante à faire péter le gimmick. Of course. Un son de guitare et une batterie aux splashs immédiatement identifiables. Si Señor. Le génie tient ici de la distillation de la marque de fabrique dans de nouveaux instruments : piano, banjo et marimba en tête, qui font du nouveau White Stripes un album indispensable, nerveux précis, décodé, mais à réencoder, aux racines country évidentes et au plaisir d’écoute non mesurable. L’album pop/rock  par excellence de cette moitié de 2005. Mais vous l’aviez peut-être lu ailleurs. (5.0) Denis Verloes

(XL / Beggars - 2005)

 

Scratch massive - Naked

Après un premier album remarqué ici et là en 2003 Enemy & Lovers, Maud Geffray et Seb Chenut se mettent aux platines pour nous balancer un mix dans lequel ils ont sélectionné leurs titres favoris. Plutôt variée et pointue, la sélection fait le grand écart entre passé et présent et reprend des titres issus du répertoire de gens tels que Nina Hagen, Captain Comatose, Soldout, John Tejada, Death In Vegas ou encore Soulwax, mais aussi quelques titres "maison"... On n'est jamais si bien servi que par soi-même ! (3.5) Benoît Richard

Chateau rouge records - 2005 www.scratch-massive.com

 

The Lappetites - Before The libretto

Projet expérimental composé de musiciens français, anglais allemand et japonais, The Lappetites se veut être une sorte de forum, un lieu de rencontre immatériel permettant l’échange autour de la musique électronique. L’album, que l’on aura bien du mal à s’enfiler d’une traite, propose donc 13 titres assez difficile d’accès, faisant la part belle à toutes les bizarreries musicales possibles. Malgré quelques titres intéressants, l’album se révèle assez peu convaincant au final. (2.0) Benoît Richard

Quecksilber / www.staubgold.com - 2005

 

Jad Wio - Nu Clé air pop

Groupe culte des années 80 pour certains, Jad Wio refait surface en 2005 avec un nouvel album dans lequel on retrouve la voix si particulière de Denis Bortek dans un album aux sonorités actuelles, entre électro, pop et rock. Dans un style qui rappelle un peu Daniel Darc, l’album propose quelques chansons sulfureuses aux textes parfois explicites, souvent intéressantes et bien foutues qui devraient permettre aux plus jeunes de découvrir l’univers de ce groupe si particulier. (3.5) Benoît Richard

www.jadwio.com - 2005

 

Verplanken - The missing tracks

Verplanken revient à nous après l’étonnant Autopsy of a dream avec un nopuvel album The Missing tracks, un disque une fois encore expérimental, atmosphérique et ambiant à souhait, dans lequel on découvre de nouveaux titres de ce musicien influencé par Terry Reiley, Philip Glass ou encore Steve Reich, dont on sent ici plus encore l’influence. Avec 5 longs morceaux, tous aussi différents les uns que les autres, Verplanken nous plonge dans des ambiances sonores étranges et contrastées, entre drones, guitares, saxos et autres instruments samplés, nappes cotonneuses pour un résultat une fois encore bougrement passionnant. (3.5) Benoît Richard

(www.verplanken.com - 2005)

 

Lady Godiva - 21st century beatnixx

Après un premier album Louise Brooks avenue paru il y a 6 ans, Lady Godiva revient en 2005 avec son électro rock glamour et poseur pas toujours du meilleur goût. Mais qu’importe, Lady Godiva s’affranchit des préjugés et balance à qui veut les recevoir en pleine face ses titres à bases de guitares électriques saturées, de boites à rythmes rêches et de gimmicks électro. C’est direct, sans fioritures et c’est à prendre ou à laisser. (2.5) Benoît Richard

(elprecords.com - 2005)

 

Yvan Marc - Des chiens des humains

Mickey 3d fait des petits. Sous la protection de la formation stéphanoise, Yvan Marc, un enseignant d’une bonne trentaine d’année dans la vrai vie, déboule avec ces chansonnettes un peu bébêtes, un peu marrantes, pour un album bien sympathique qui a comme qualité première de ne pas se prendre au sérieux. Le tout sur des mélodies simples et des arrangeants bien frais. Donc rien de très fantastique dans tout ça, simplement un album de chanson française agréable, suffisamment honnête pour qu'on s'y intéresse un peu. (4.0) Benoît Richard

(Moumkine music/emi - 2005)

 

Amos Lee - All my friends

Amos lee convoque sa solitude au chevet de ce premier album emprunt d’une douce mélancolie, d’une simplicité lyrique et musicale (piano, guitare, tous nus) et d’une limpidité de timbre. Le résultat est un album de soul « folkies » épuré, dans la grande tradition –et il ne s’en cache pas- des 60’s et 70’s façon Bill Withers, Donny Hattaway ou Terry Callier. Le métis de Philadelphie grandi dans une communauté plutôt versée soit dans le rap, soit dans le collège rock réussit un album de genre en parfait décalage avec la mode. Il y jette, sans les exploiter vraiment, les prémices d’un son personnel sur ces onze chansons qui se démarquent par leur voix si caractéristique et une démarche entre ruralité et urbanité. Un organe qui fait la force du disque mais peut aussi servir de barrière, rebutant certains auditeurs, tant elle est ici exploitée comme un instrument dans sa frêle et particulière nudité. (3.0) Denis Verloes

(Blue Note/EMI) sortie le 22 mars 2005

 

Tetard - mes dix doigts

David Tetard s’est adjoint les services d’un vrai groupe pour composer son nouvel album. Un album au rock tranché aux consonances anglo-saxones. Une sonorité sur laquelle marche aussi Eiffel, ou Matmatah, mais mené ici tambour battant puis arrondi par une production qui privilégie ici la mise en évidence de la voix au premier plan. Un mix qui met en lumière les paroles un rien désabusées, un rien bourrées et la voix un poil maniérée du chanteur sorte de petit frère speedé du rauque Miossec. Sans grande révolution pour un genre où d’autres ont déjà donné les lettres de noblesse , Tetard qui est en train de réussir une belle carrière sur le Mouv, constitue pourtant une belle alternative au rock ado qui encombre nos oreilles ces derniers temps. (3.0) Denis Verloes

(Demain la veille / Codaex) site officiel

 

Christopher Just - Roland Flick Fairmont princess #1527

C’est grâce  à sa rencontre avec Roland Flick que Christopher Just a trouvé sa récente voie musicale. En intitulant son album Roland Flick Fairmont princess #1527, il rend ainsi hommage à son producteur fétiche et propose un disque électro aux sonorités 80’s évidentes qui rappellent aussi bien les productions de The Hacker, que celles des Rythmes Digitales. Boites à rythmes, bass, nappes de synthés, tout ici sonne comme un hommage aux productions post-disco chères à Georgio Moroder et consorts. Les amateurs apprécieront sans aucun doute. (3.5) Benoît Richard

 

Wordsmith - The Roadman showcase

Après The Streets, Dizzee Rascal, une flopée de rappeurs anglais ont tenté, eux aussi, de faire leur place au soleil avec un hip hop novateur, dans un milieu souvent codifié et dans lequel l’originalité n’est pas forcément source de reconnaissance. Alors souhaitons à Wordsmith et à ses amis que la tendance s’inverse avec cet album à la production soignée et vraiment intéressante. Et même si on est plus proche ici de Roots Manuva ou de l’influence Ninja Tunes que de Dizzee Rascal, on appréciera toute la qualité et la richesse de cette production. Avec ses samples remplis de cordes, ses arrangements frais et ludiques, son flow efficace sans être poseur, Wordsmith impose sa patte tout au long d’un album franchement passionnant et qui devrait lui permettre de postuler comme meilleur espoir du hip hop anglais. (4.0) Benoît Richard

(www.sonrecords.com - 2005)

 

Lima Djari - interhôtel

Lima Djari a écouté Massive Attack et les Chemical Brtohers, et ça s’entend... trop. En proposant une sorte de musique trip-hop électro-world assez grossière et indigeste, le quatuor d’Annemasse a choisi de se lancer dans une musique où tout a été dit, ou presque, et sans qu’il y ait besoin d’en rajouter une épaisse couche. Dommage que ce groupe ne fasse que singer ces ténors des années 90 plutôt que de se lancer franchement dans des compos plus personnelles. (1.5) Benoît Richard

(www.limadjari.com - 2005)

 

Charlottefield - how long are you staying

Charlottefield rappelle étrangement certaines formations hardcore du début des années 90 qui avaient pour nom Prong, Therapy? (sur les premiers albums surtout), Clutch ou encore Helmet ; des groupes qui firent "pogoter" et "slammer" bien des ados à cette époque. Moins brutal, tout de même, que ces formations, ce quatuor de Brighton impose ici un rock sonique et tendu à l’image de ces vieux groupes auxquels on pense, notamment avec ce chant braillard si caractéristique. Assez loin des productions habituelles du label FatCat, Charlottefield emporte tout sur son passage et déclenche une furie sonore comme on en avait pas entendu depuis longtemps. (3.5) Benoît Richard

(http://fat-cat.co.uk - 2005)

 

Les blérots de R.A.V.E.L. - Voleurs du dimanche

Dans un registre mêlant « sauce funk » et goût fanfare autant que musette rythmes tziganes et tradition populaire franco-française, les Blérots s’inscrivent sur une ligne s’inscrivent sur une ligne qui va des hurlements de Léo aux Négresses vertes en passant par Monsieur Lune et Bénabar. Une ligne qui tend à devenir "courant" ; dans lequel jeu (banjo, accordéon, trompette, trombone, violoncelle, clarinette, saxo, helicon…) et paroles qui lorgnent vers le réalisme grinçant ou le surréalisme placent les Blérots dans le haut du panier d’un style musical pétri d’histoire et de naturalisme fendard dont les amateurs sauront reconnaître ici l’efficacité et la qualité. (3.0) Denis Verloes
(La tambouille/Productions spéciales – 2005) www.blerotsderavel.com

 

Midnight Evils - Breakin’ it down

Pétaradant comme le bon vieux son des,  par exemple, surannés Motorhead, tout de guitares lourde vêtu, sans pourtant verser dans le métal pur dur, et légèrement réservé aux fans only… Les gars à la  voix rauque et au solo digne des guitar heroes, déboulent sur notre platine. Hard rock rétro décomplexé, brut de prod, jeté sur quelques mélodies presque subliminales, les ME remplissent « une niche » musicale un brin anachronique, ou un peu en avance sur le revival guitaristique à la mode, qui n’a pas encore pioché dans ce style de références. On mange sans réel déplaisir, mais on se demande avec insistance à qui peut bien s’adresser vraiment ce genre d’albums ? Aux fans d’Alice Cooper ou du Maiden peut-être, ou aux anciens auditeurs de rock à gogo sur feu radio 21 ? (3.0) Denis Verloes

(Estrus/Chronowax) Site officiel