Chroniques Express 29

Dernière mise à jour : 01/12/2006

 

 

Jeff samuel - Step

Remixeur, auteur de quelques mix remarqués, Jeff Samuel ne s’était pas encore essayé au long format. C’est désormais choses faite pour la maison Trapez chez qui il sort un premier album léger comme l’air (un peu trop peut-être) sur lequel on découvre un mélange plutôt digest d’electro, de techno, d’électronica… un peu comme si Plaid avait décidé de ses mettre au  dance-floor. Si l’album parait au final un peu long avec ses 73 minutes, (sans doute à cause de ces titres qui avoisinent souvent les 10 minutes), il n’en reste pas moins agréable à écouter, vautré dans le canapé, notamment grâce à son aspect deep et à des sonorités très claires. (3.0) Benoît Richard

Trapez/Nocturne - 2006 www.myspace.com/jeffsamuel

 

v/a - secret love 3

Voilà typiquement le genre de compilation dont on n’attend pas forcément grand chose mais qui, de piste en piste ne cesse de nous réjouir par la qualité et la variété des titres proposés. Assez prolifique actuellement, le label Sona kollektiv œuvre habituellement dans une mouvance down-tempo, souvent assez classique et sans folie. On peut dire que cette fois le label autrichien (emmené ici par Jazzanova & resoul) a eu le nez fin pour nous dénicher une poignée de titres magnifiques allant de la bossa à la soul (Soul Village) tout en passant par le krautrock (Fujiya & Miyagi) et le folk du grand José Gonzales. Au final 18 titres impeccables et une série de compilations qui, si elle continue dans cette voie, pourrait bien faire de l’ombre à celles de Gilles Peterson. (4.0) Benoît Richard

Sonar Kollektiv/Nocturne - 2006

 

Sally Doherty & The Sumacs - Edge of Spring : collection of songs (1995-2005)

D’abord il y a la voix de Sally Doherty. Douce et puissante à la fois, une voix qui semble dominer tout le reste. Et puis il ya les musiques qui l’accompagnent. Quelles soient jazz, hispanisantes, sombres ou printanières, très orchestrées ou dépouillées, elles donnent force à des chansons mélancoliques ou romantiques dans une compilation très réussie qui reprend les meilleurs morceaux de 5 de ses albums studio. Pas très rock and roll mais très sensuelle, cette demoiselle plaira aux amateurs de musiques au sens le plus large du terme. (3.5) Benoît Richard

Shayo Music- 2006  www.sallydoherty.com

 

The Penelopes - The arrogance of simplicity

Après quelques maxis sortis sur le label de DJ Hell (Gigolo), The Penelopes sort enfin son premier véritable album studio sur la structure citizen records, rien moins que le label de Vitalic. Et là où on aurait pu s’attendre à découvrir une musique electroclash ressassée, on voit apparaitre en réalité un album plus qu’honorable sur lequel le duo composé de deux parisiens nous proposent 12 titres navigant entre rock 80’s et électro tendance Miss Kittin & The hacker, Fischerspooner, Tiga, etc... Foncièrement pop et rappelant par moment les grandes heures de la new-wave, The arrogance of simplicity s’impose comme un album parfaitement équilibré, varié et à aucun moment lassant, et qui constitue sans doute ce que l’electrocalsh nous a offert de mieux depuis des lustres. (4.0) Benoît Richard

Citizen/nocturne – 2006   www.thepenelopes.com 

(en concert au Tryptique le 8 décembre avec Arnaud Rebotini)

 

Michael Mayer - Immer 2

Auteur d’un premier album studio moyennement concluant en 2002, Michael Mayer continue d’alimenter régulièrement les bacs de nos disquaires préférés avec différents mix dont un plus que remarqué pour le club Fabric et qui lui valut en 2003 une certaine reconnaissance. Aujourd’hui il revient avec le volume deux de la série Immer sur lequel on découvre un set-list étonnant avec des titres qui sortent vraiment de l’ordinaire et signés, pour la plupart, par des musiciens underground. A la fois ambient, minimal, groovy et parfois presque expérimental, cette compil qui comprend quasi exclusivement des producteurs allemand nous rappelle que Kompakt et son patron emblématique Michael Mayer constitue toujours et encore ce qui se fait de mieux en matière de musique électronique destinée au dancefloor. (4.0) Benoît Richard

Kompakt/nocturne –2006

 

Belone Quartet - les prémices de la béatitude naissent de l’amertume

Anciennement connu sous le simple nom de Belone avec Antoine Bellanger en solo (un 6 titres sur le collectif effervescence) ce groupe, désormais duo puisque Benjamin Nerot a rejoint le projet, originaire de Nantes, sort aujourd’hui son premier album. Accompagné de Julia Lanoë (Mansfiled Tya), le duo égrène des chansons souvent rugueuses où les sonorités électroniques, les synthés côtoient des guitares saturées, des boites à rythmes. On découvre ainsi un rock tourmenté et tranchant, parfois indus, parfois dépouillé, plein de mélancolie, jamais loin de la folie et dont les arrangements et les résonances font de cet album un objet musical bien étrange et totalement unique en son genre et finalement assez attachant. (3.5) Benoît Richard

Kythibong/musicast – 2006  www.belonequartet.org

 

Yppah - You are beautiful at all times

Même des années après les grands succès qu’à pu connaître le label Ninja Tunes, on continue de découvrir de nouvelles petites perles groovy à souhait comme ce Yppah emmené par un certain Joe Corrales, tout droit débarqué de son Texas natal pour nous offrir un premier album plus que roboratif, sur lequel on retrouve mêlées des influences aussi bien hip hop que pop/rock. Le résultat donne un album de hip hop instrumental très savoureux qui rappelle des gens comme Amon Tobin, DJ Shadow ou RJD2. Les boucles s’enchaînent sans temps mort, le rythme ne faiblit jamais. Et c’est bien là toute la virtuosité de ce Deejay (ancien membre des turtablists de The truth) qui se met au service d’un album assez convaincant. Réussissant parfaitement l’alliage entre hip-hop et pop à consonance 90’s You are beautiful at all times devrait pouvoir logiquement apporter la reconnaissance que rocker/Dj mérite. (4.0) Benoît Richard

Ninja tunes/pias

 

Le klub des 7 - Le klub des 7

 Dans le petit monde du hip hop alternatif cuit à la sauce Ludvig von 88 autant qu’à celle de Grand Master flash, on trouve des gens comme Gérard Baste du Svinkel, Fuzati du klub des looser. On trouve aussi une galaxie de rapeurs biberonnés au même houblon, et ne bénéficiant pas forcément de la même ouverture médiatique. Une galaxie qui accouche ici d’un album à sept mains. Et comme toute « mixtape » collective, orchestrée et mise en son par Fuzati ; le bon grain côtoie l’ivraie. Allez non pas forcément l’ivraie, mais pas toujours l’ivresse non plus. Et à côté des digressions pseudo prétentieuses fendardes de Gérard Baste et l’ode au julien de James Delleck, on trouve ici des plages aux sonorités et méthodes oratoires déjà usités dans les projets parallèles des bonshommes. Et le manifeste de potes finit même par laisser un petit goût de « ouais bof » qu’on aurait aimé ne jamais ressentir pour une horde de vicieux garnements néanmoins trois lieues au dessus du rap façon Skyrock. (2.5) Denis Verloes

Vicious circle/Discograph – sortie le 29/05/2006 – le myspace du klubclip et live sur youtube

 

J. Tillman - minor works

Avec une bio qui raconte ce jeune Seattle-ois tournant sur la route depuis l’âge de 20 ans, bourlinguant sa vie et ses amitiés au gré des haltes concert et des rencontres façonnantes (Damien Jurado, Jesse Sykes notamment)… Pouvait-il vraiment délivrer une musique qui ne soit pas au moins folk, sûrement blues, et un peu triste ; quand le bonhomme oublie qu’il est accompagné d’autres instruments que sa guitare et sa voix ? Americana donc, et de Seattle encore bien : soit un des foyers du regain d’énergie de ce type de musique. Folk, murder ballads, blues, gospel et country se côtoient au fil de l’album de Josh Tillman ; avec une assurance et un charme indéniables auxquels le backing band n’est d’ailleurs pas étranger. Album auquel il ne manque finalement que l’un ou l’autre titre-phare pour le départir de l’étiquette qu’on hésite à lui accoler, pour ce troisième essai au compteur : musique pour inconditionnels du genre. (3.0) Denis Verloes

Fargo – sortie le 12/09/2006 – Le site officielL’espace MyspaceEn live sur Youtube

 

Luke Temple - Hold a match for a gasoline world

On n’a plus vraiment, depuis un bail, de grosse surprise “populaire” dans le monde de la folk. Un genre qui, comme le post rock, est en passe de devenir une musique de niche où les fans férus du genre ont leur bréviaire de réussites et d’échecs. Au rayon des réussites, on pourrait bien citer Luke Temple, qui ne saute pas le pas du cross over de chansons folk qu’on écoute en boucle même si on est amateur de pop music (cf. Thomas Dybdahl, Peter Von Poehl, Elliot Smith…) mais s’adjuge d’un fort joli album: avec des ballades blues, une voix forcément mélancolique, des textes qui évoquent bien entendu la relation à la mort, des chansons taillées dans le roc puis lissées patiemment à la main et sa production fondamentalement éloignée du quatre pistes (d’où émerge une étonnante clarinette sur ce type d’albums). Le bonhomme du Massachusetts s’est établi à Seattle, et on est du coup tenté de le rapprocher de la scène folk bien vivace en ce lieu et d’albums tels celui de Josh Tillman paru à peu près à la même époque et chroniqué également sur ce webzine. (3.0) Denis Verloes

Millpond - Fargo/naïve – sortie juin 2006 - L’espace MyspaceSite officielle clip de private shipwreck sur Youtube

 

Errors - How Clean Is Your Acid House?

Nous voilà presque revenu à la période Baggy du bon gros son avec ses guitares, ses sonorités synthétiques (façon John Carpenter), ses boites à rythmes et ses grosses basses martelant un tempo dansant et entêtant. Sauf qu’ici il s’agit de la dernière trouvaille du label de Mogwai, Rock action. Album court (26 minutes) et dansant, How Clean Is Your Acid House? se révèle très vite roboratif et assez singulier par sa manière de mélanger post-rock et électro dans un savant dosage rarement entendu jusqu’alors. Sans être la révélation de l’année, le groupe distille une énergie communicative qui vaut bien celle (en moins pop) de tous ces groupes qui trustent les charts actuellement. (4.0) Benoît Richard

(rock action/pias – 2006)

 

Okay - Low Road

En direct de son home-studio, le californien Marty Anderson nous concocte un folk électrisé à base de guitares de synthés, pas si éloigné que ça de celui de Grandaddy. Cloué chez lui par une maladie rare, ce jeune musicien déjà signé sur par la passé de petites structures, nous enchante avec un album rural et très attachant. Avec une voix chevrotante, des couplets/refrains entraînants, de jolies mélodies, ce premier album d’Okay est sans conteste une des belles surprises de cette année 2006. (4.0) Benoît Richard

Ruminance/pias – 2006 http://ruminance.free.fr  www.myspace.com/ruminance
www.myspace.com/okaytheband

 

v.a. - ESL Remixed

Pour fêter sa centième sortie le label Eighteen Street Lounge Music a décidé de confier à quelques pointures des remixes des meilleurs titres de son catalogue. A la tête de ESL depuis le début, les deux membre de Thievery Corporation, Rob Garza & Eric Hilton ont su, au fil des années, donner une couleur, une tonalité à leur label grâce à un savant mélange de rythmes dub ou bossa nova et de sonorités électro. Anniversaire réussi donc puisque cette compilation, bien à l’image du label, offre de bien belles relectures grâce au talent de gens tels que Louie Vega, Calexico, Shawn Lee ou encore les excellent Karminsky Experience. (4.0) Benoit Richard

ESL/Nocturne - 2006   www.eslmusic.com

 

Jan Jelinek - Tierbeobachtungen

On ne demandera à personne de répéter 10 fois de suite, sans se tromper, le titre de cet album signé Jan Jelinek mais juste de se plonger dans ces 6 longues plages afin de découvrir la manière avec laquelle cet allemand  fait sa musique. Signé une fois encore sur le toujours passionnant label scape, Jelinek nous offre un septième album dans lequel les boucles tiennent toujours et encore le crachoir. Plus expérimental encore que la nouvelle pauvreté paru en 2003, ce nouvel album met en avant des sonorités diverses issues d’instruments de toutes sortes ou de bruits extérieurs (field recordings), retravaillées d’une manière ou d’une autre, pour être ensuite superposées dans un empilement audacieux de strates sonores qui donnent la matière finale à cet album. Au départ étrange et intéressant, cet ensemble devient au fil des écoutes entêtant et totalement indispensable. (4.0) Benoît Richard

Scape/la baleine – 2006  www.scape-music.de

 

The konki Duet - Mountain Mouton

Paru en 2004, il fait tout gris nous présentait un charmant trio de jeunes demoiselles capable de nous émouvoir autant avec des mélodies imparables façon Jacques Demy qu’avec une reprise du fade To Grey de Visage. Dans la même configuration, Kumi, Tamara et Zoé nous présentent leur dernier né, un album tout aussi espiègle et amuseur que son prédécesseur, dans lequel on retrouve cette forme de légèreté qui nous avait emballé par le passé. Voix croisées, guitares câlines, cordes souples, batterie énergiques sont au programme d’une album enjôleur, dans lequel elles nous proposent une nouvelle reprise, celle d’un titre des rugueux Queen of the stone Age No one knows. Une manière comme une autre de passer du métal lourd à de la plume d’oie. (3.5) Benoît Richard  

active suspension/rue stendhal- 2006 www.activesuspension.org  www.thekonkiduet.com

 

Abe Duque - When the fever breaks

Vétéran de la scène techno allemande, avec depuis 15 ans de nombreuses productions sorties sur des labels aussi prestigieux que Mille Plateaux, Disko B, Gigolo, Abe Duque fait paraître aujourd’hui un album studio mixé sur son propre label Abe Duque records. Navigant entre electro, house et techno... et même funk, l’album ne se cantonne jamais à un style et évolue tranquillement au fil des morceaux, faisant également la part belle aux voix (la sienne mais aussi celle d’Acid Maria) dans un ensemble dédié avant tout au dance-floor mais que l’on pourra malgré tout apprécier du fond de son canapé. (3.0) Benoît Richard

Abe Duque records/Nocturne - 2006

 

The modernist - The collector series volume 1

Nouveau venu sur la scène electronica allemande, le label Faith recordings a été créé par Stefan Struever (ancien du label k7) et Kurt Thielen (ancien du label Rough Trade). Première sortie du label, une compilation faisant partie d’une série confiée à chaque fois à un producteur différent. Et c’est Jorg Burger (The Modernist) qui ouvre le bal avec une sélection impeccable sur laquelle on retrouve quelques perles de la scènes minimal-techno-pop dont Closer Music, Telepopmusik, Superpitcher, Erlend Oye ou encore Richard Davies. Elegance, finesse, raffinement seront les maîtres mots pour qualifier cette jolie sélection concoctée par un Jorg Burger aux goûts très sûrs. (4.0) Benoît Richard  

Faith recordings/Nocturne - 2006

 

Sebastien San - Duel

Après avoir été vendeur dans un magasin de disques, Sebastien San signe sur International Deejay Gigolo pour un premier album sous forte influence electro, new-wave, dans lequel il livre à chaque fois deux versions de ses morceaux : une pour le jour, une pour la nuit. Mais derrière cet étonnant concept, on découvre un album à dominante electro, avec des titres où se côtoient également la transe ou la techno. Adoubé par DJ Hell, aussi bien pour la qualité de ses originaux que pour celle de ses remixes, Sebastien San s’en sort remarquablement bien avec un album équilibré, alternant les ambiances et enchaînant les titres avec beaucoup d’à-propos. Un album pour les nostalgiques de Kraftwerk comme pour les fan d’Underground Resistance. (3.5) Benoît Richard

International Deejay Gigolo/Nocturne - 2006

 

Pernice Brothers - Live a little

Pour tout ceux qui s’intéressent à la pop depuis une dizaine d’année, le nom des Pernice Brothers est loin d’être inconnu. Car au fil de ces années, ces frangins venus d’Amérique nous ont régulièrement donné de leurs nouvelles à travers des albums pop souvent parfaits. Live a Little, nième album studio du groupe ne déroge pas à la règle et nous offre une musique élégante sans être sophistiquée qui laisse une grande place aux belles harmonies et aux mélodies légères. Sans rien révolutionner le groupe emmené par Joe Pernice avance, sûr de lui, mais sans frime, vers les hautes sphères de la pop avec un grand "P", aux cotés des Beach Boys, Pale fountains, Belle & sebastian et autres Cardinal. (4.0) Benoît Richard

One Little Indian /Wagram - 2006

www.indian.co.uk www.pernicebrothers.com

 

o.lamm - monolith

Retour en fanfare pour o.lamm après quelques albums assez secoués (o.lamm chante Fugain) avec une nouvelle sortie sur Active suspension. Un disque dans lequel on retrouve l’électro foutraque de ses débuts. Accompagné des Konki Duet et de Midori Hirano il joue du laptop comme Zappa jouait de la guitare pur nous concocter un trip musical où les rythmes et les samples s’entrecroisent, se superposent à la vitesse de la lumière. Si on avalera pas le contenu du disque d’un coup, en revanche, on s’arrêtera bien volontiers sur quelques titres (Genius Boy en tête !) juste pour vérifier qu’o.lamm n’a rien perdu de son énergie d’antan. (3.0) Benoît Richard

active suspension/rue stendhal - 2006 www.activesuspension.org   www.olamm.tk 

 

Steeple remove - Radio silence

Mélange étrange de shoegazing, de krautrock, de rock noisy... comme ça on penserait tout de suite au Spiritualized de Jason Pierce. Que nenni ! Cet album aussi allumé que furieux est l’œuvre du groupe français Steeple Remove. Originaire de Rouen, ce combo signé sur le label 3rd side (Syd matters, Fugu) se lâche vraiment et s’affrachit de tout courant musical actuel pour nous concocter un rock ouvertement psychédélique et atmosphérique, sorte de mélange entre Cactus, Deep Purple, les Stogges ou Pink Floyd. Bref, les cheveux longs ne vous poussent pas encore sur la tête, mais une écoute prolongée de cet album pourrait bien vous y aider. (3.5) Benoît Richard

www.thirdsiderecords.net www.steepleremove.com

 

Little Barrie - We Are Little Barrie

Non il n’y en a pas que pour les années 80 et les corbeaux en tout genre ! Le revival 70’s a encore de beaux jours devant lui et les Little Barrie sont là pour le crier haut et fort ! Voici donc un bon vieux trio guitare-basse-batterie, qui, avec un son vintage aux accents rock bluesy et glamour, nous propose quelques titres solides et sans prétention. A défaut de révolutionner quoi que ce soit, le grand mérite de ce groupe aura sans doute été de redonner un peu de couleurs aux années 70. Originaire de Nottingham, le trio dégage une fraîcheur et une immédiateté qui pourrait bien convaincre celui qui portera une oreille attentive à ce disque de se remettre le nez dans sa collection de vieux 33 tours. (3.5) Benoît Richard

Genuine/Pias - 2006

 

Mogwai - Zidane, A 21st Century Portrait 

En guise de remerciement à l’un des plus grands artistes du ballon rond, d’autres artistes contemporains, Douglas Gordon et Philippe Parreno, ont fait le film Zidane, a 21st Century Portrait. Et c’est donc les écossais de Mogwai qui se sont affairés à donner vie à une bande originale en essayant de coller au mieux aux images léchées des deux vidéaste. S’écoutant aussi bien avec ou sans les images, cet "original soundtrack" est d’abord un album de post-rock hanté et contemplatif, d’une beauté évidente où les arpèges de guitares et les nappes sourdes et saturées se confondent à merveille. Accompagnant magnifiquement les dribbles gracieux de Zidane, cette BO reste d'abord et avant tout un album de post-rock d'une très grande qualité. (4.5) Benoit Richard

Pias – 2006

 

Oxford Collapse - Remember The Night Parties

Troisième album du trio new-yorkais Oxford Collapse, Après Some Wilderness (2004) et A Good Ground (2005), Remember The Night Parties vient affirmer une fois encore aux derniers irréductibles que l’on doit compter vraiment sur cette formation au rock sonique et mélodique. Avec sa bass en avant, ses envolées vocales et ses riffs de guitares noisy follement accrocheurs, le groupe dégage une fraîcheur incroyable et nous rappelle que ce bon vieux label Sub Pop n’a pas encore dit son dernier mot et que la relève des Pavement est bien là ! (4.5) Benoît Richard

Sub Pop/Pias – 2006

 

Working for a nuclear free city - s/t

Toujours très intéressés par les sorties du label anglais Melodic (Pedro, Minotaur Shock, Lucky Pierre) on se penche cette fois sur le cas de Working for a nuclear free city, un trio en provenance de Manchester bien décidé çà nous faire tourner la tête avec un rock nourri d’influences multiples et diverses comme le laisse entrevoir un premier album pour le moins captivant. Au total 14 titres de pop psychédélique, noisy, baggy, electro qui nous ramène directement au début des années 90 mais sans jamais singer qui que ce soit. Espérons juste qu’après ce premier album vraiment généreux, le groupe saura digérer ses influences pour aller dans une direction peut-être plus personnelle. (4.0) Benoît Richard

Melodic/la baleine – 2006 www.myspace.com/wfanfc     www.melodic.co.uk

 

Sniper - Trait pour trait

Sniper, c’est un pur produit du B.O.S.S., formaté tout bien comme il faut pour Skyrock. Il y a d’abord l’odeur de souffre et les interdictions du ministère de l’intérieur qui en ajouta des couches avec des allégations de racisme et d’antisémitisme, pour un album gravé dans la roche - franchement pas le pire qu’on ait entendu dans le genre (Tandem, Keny Arkana, Sinik…)-. Une bonne campagne de pub à l’envers ourdie par le ministère, qui a amené une solide notoriété sulfureuse au groupe et une caution rebelle qui a déplu aux parents, et bien plus aux ados. Forcément. Il y a ensuite, et c’est encore le cas sur trait pour trait, un travail d’orfèvre dans la production lisse de chez lisse, taillée pour les charts avec son lot de bons gimmicks imparables et de pop musique façon rap. Il y a aussi une bonne grosse dose d’auto kif, d’auto référence, et de thématiques usées dans le fond, mais aussi ici, malheureusement, dans la forme… Ca sent l’auto-caricature, l’auto-référence, la redondance, mais au moins, c’est cerné, ca passe bien et ça vend sans doute de l’album. C’est calibré « pour plaire » et ça plait. Mais trait pour trait  n’est ni le meilleur Sniper, ni même une sortie à repérer pour peu qu’on ait plus de seize ans ou qu’on ne soit pas féru absolu du rap FM. Amateur de découverte, passe ton chemin. (2.0) Denis Verloes

Desh Music/Warner music -  Sortie 22/05/2006 - Les vidéos

 

Dumas - Le cour du jour

Franchement la musique de Dumas n’est pas désagréable. Elle tient du mélange entre mettons Pink Floyd et un certaine facilité un peu regrettable façon, mettons, Indochine ou le dernier Obispo (hé ouais je sais beurk). Pourtant le traitement globalement lo-fi le rend assez défendable. Dans les meilleurs moments on pense à du sous M et on aime bien M. Le problème c’est que Dumas ensuite, vient plaquer son chant en français. Pas que la ligne mélodique ne soit pas idoine non… c’est juste que comme on comprend les paroles, ben du coup on les trouve vraiment ballotes (avantage à l’idiome saxon, dans ce genre d’exercices, qui évite ce genre de déconvenues). Allez on partage : « mon amour sur l’oreiller, relis-moi Eluard, ferme la radio brûle les journaux … », « avec tout ce que tu crois, tout ce que tu vois, rien ne sera plus comme avant … c’est bien de t’entendre de nouveau, de pouvoir s’éclater jusqu’au matin, tu me manquais vraiment. Tu voles en éclat, tu recommences… » «  rien ne sert de m’appeler, il n’y a plus personne, j’ai coupé le téléphone. Nos aventures échouées sur le linoléum, sur le linoléum, sur le linoléum… » etc. Nigaud, juste nigaud. Et totalement dispensable. Et vous savez quoi ? Un nouvel album va sortir. On dit merci qui ? merci Dumas.  Denis Verloes (1.0) 

Exclaim!/Warner – sortie novembre 2005 - Le site officiel , L’espace Myspace

 

Oasis - Stop the clocks

L'art du best of est par essence un exercice bâtard: rien ne s'y crée... Mais les choses s'y perdent parfois. On y a vu des groupes y abandonner leur âme au profit de la collection de #1 radiophoniques, et laisser aux générations futures le visage d'un groupe formaté FM loin des expérimentations à la marge de yellow submarine ou du double blanc. Chez Oasis au moins on a pas ce genre de soucis: à l'exception du fucking in the bushes de standing on the shoulders; on n'a jamais eu droit à des expérimentations sonores ou des réflexions sur le cadre de la musique. Tout a toujours été question de hits pop rock dont le succès s'est fait par voie de clip ou de radio. Le best of ici présent leur rend hommage. Sans plus. Une compilation de succès connus, rebattus et sans surprise ni bonus. L'indispensable premier album y est surreprésenté, tant mieux, standing et heathen chemistry n'y sont plus que la somme des 2 ou 3 singles extraits, et c'est tant mieux aussi. Be here now qui, si on suit une logique de singles radio, comportait au moins d'you know what i mean et all around the world , a pour sa part été effacé de l'hagiographie officielle du groupe figée sur cd. A l'achat de cette compile inutile, on envoie pourtant tout qui veut découvrir Oasis  acheter leur definitely maybe introductif et à ce jour, insurpassé. (3.0) Denis Verloes

Jive Epic/Sonybmg – sortie le 20/11/2006 – Le site officiel

 

Faux Pas - entropy begins at home

Derrière ce nom en langue française se cache un australien de 25 ans originaire de Melbourne. Entièrement réalisé à la maison, l’album se présente sous la forme d’une électronica groovy et très rythmé, mélangeant des samples venus de tous horizons (afro-beat, jazz, folk) à des boites à rythmes. Le résultat donne une sorte d’abstract-jazz-beat très plaisant dans un album suffisamment court pour ne pas lasser (3.5) Benoît Richard

Autoproduit - 2006     www.iamfauxpas.com

 

Home Video - No certain night or morning

Pas si éloigné que ça de Radiohead et en même temps d’une pop anglaise aux influences new-vave (Depeche mode ou plus près de nous Colder) Home Video sort un premier album sur le label New-Yorkais Defend Music après avoir fait paraître 2 maxis sortis sur Warp. Avec une poignée de titres efficaces, mélangeant subtilement format pop et sonorités electronica dans des arrangements soignés, le groupe réussit un album très intéressant qui, avec des qualités indéniables fait figure d’élève doué, et devrait pouvoir accéder sans trop mal aux plus hautes marches de la reconnaissance. (4.0) Benoit Richard

Defend/nocturne – 2006 www.defendmusic.com

www.homevideooffice.com  www.myspace.com/homevideo

 

Reza - Flying girl

Une voix qui grave qui rappelle les Married Monk ou Rodople Burger, des mélodies simples et mélancoliques, le tout dans un format pop classique mais très agréable, c’est Reza, un combo récemment formé du côté de Poitiers et dont on découvre (après le ep Somebody Else's Songs) quelques titres d’un futur album à sortir en 2007. 4 titres qui augurent un album intéressant. (3.5) Benoît Richard www.myspace.com/rezasongs

 

Eagles of death metal - Death by sexy

Depuis le début, EODM est le joujou fendard de Josh Homme qui après Kyuss s’est re-fait une renommée avec les Queens of the Stone age. Une fois de plus, sur ce deuxième album il fait appel à une bonne bande de potes : Dave Catching (Queens of the Stone Age), Mark Lanegan, Joey Castillo (Queens of the Stone Age) Samantha Maloney (Hole) Troy Van Leeuwen (Queens of the Stone Age, A Perfect Circle) ou Brody Dale, femme de monsieur Homme (je sais c’est facile), sont les musiciens additionnels de luxe pour ce death by sexy. Sans prétention aucune, si ce n’est celle de faire de la zique bien torchée sans se prendre la tête, l’album oscille entre garage rock, métal, boogie, et même le bon vieux hard rock des familles, car le son de la guitare de Motorhead n’est jamais vraiment très loin. C’est bien troussé, -on sent que les gratteux en ont dans le manche, ça balance des titres comme autant de blagues potaches parfaitement assumées, ça s’envoie d’un traite en laissant le cerveau dans le Frigidaire à la place de la Bud qu’on y a laissé rafraîchir toute la journée. C’est pas une révolution, mais ça fait super plaisir. (3.0) Denis Verloes

Columbia/SonyBMG – sortie le 21/07/2006 – Le site officiel 

 

Cercueil  EP

Cercueil, selon leurs dires, c’est de l’électro dark pop. Soit pas un duo lillois romantico-gothique, non, non. Même si le nom est un clin d’œil à la culture goth et au cinéma de genre. Sur ce premier EP se croisent des instruments divers et bigarrés ;-) comme le laptop, la guitare folk, la basse, les synthés et la voix féminine. L’ensemble sonne finalement… gothique. Si, si, promis. La bio évoque Nico et PJ Harvey. On a plutôt envie quant à nous de convoquer l’image de Siouxsie Sioux. Une espèce de Siouxsie qui  placerait ses morceaux romantiques sur une atmosphère façon Portishead instrumental. On sent que la formule pourrait donner vraiment quelque chose de vraiment personnel, mais on se rend compte que le dosage entre sonorité, ambiance, chant et écriture n’est pas encore aussi bien affirmé que le travail artistique lié à l’artwork et à l’esthétique générale. On se lasse malheureusement avant la fin des cinq titres. Dommage. Mais on gardera à l’œil. (2.5) Denis Verloes

Rocknrollcharity hospital/TMV/domaine musiques – Le site officielL’espace Myspace

 

Bardi Johansson - Haxan

Cet album de l’Islandais –le Bird dans Lady & Bird, avec Keren Ann dans le rôle de la lady- est un peu comme un évident prolongement filmique à ses albums sous le nom de  Bang gang  parus en 2000 et 2003. Soit donc ici un score pour un film, évidence musicale pour un bonhomme à la sensibilité et aux musiques éminemment filmiques : pubs, émissions de tv, installations artistiques, auxquelles il prête d’ailleurs sa science régulièrement. Le film de Benjamin Christensen date des années 1920 mais avait été jusque là censuré pour cause de nudité et d’actes d’adoration du diable. Il faut attendre 2004 pour que le Forum des Images de Paris se décide à le projeter accompagnée d’une composition de Bardi, qu’il retravaille de manière alternative plus tard pour sa version islandaise. Une réadaptation menée avec la complicité de l’orchestre symphonique bulgare. C’est cette version alternative, redécoupée, qui est ici figée sur CD. Mystère poétique, mystique du Nosferatu se rencontrent sur une BO orchestrale mystérieuse et poétique. On songe à une version sans fil rouge des orchestrations de Danny Elfman pour les films de Tim Burton. Et si l’ensemble peine un peu à exister par lui-même en tant qu’album, en dehors de l’illustration sonore au film qu’il commente ; il parvient néanmoins à nous réconcilier pour longtemps avec la musique classique sous sa très belle édition Digipack. (3.0) Denis Verloes

Bang EHF/Discograph – 24 avril 2006

 

Magnolia Electric co - fading trails

La folk décharnée de Songs:Ohia était aussi la marque de fabrique de Jason Molina. On le suivait par contre de moins en moins bien sur les derniers opus, où sa formation s’était déjà renommée Magnolia Electric co. Redondance du fond peut-être, trop de concurrence dans le genre folk, ou perte relative du fond au profit de la forme. On ne sait pas vraiment. Les  neufs pistes de ce nouvel album sont issues de plusieurs sessions menées sous la houlette de Steve Albini, David Lowery et Molina lui même, en artisan de son propre home studio. Les compositions y sont du coup plus aérées et se piquent d’élargir une palette sonore allant de la folk essentielle façon Bonnie Prince Billy à la composition rehaussée de folk électrique (merci Albini ;-) en passant par la ballade après le rush d’or d’un Neil Young qu’on cite souvent comme référence à Molina. Album très réussi, fading trails parvient à emmener même les plus réticents à la folk américaine simplifiée dans l’écoute de ces neufs titres mélancoliques mais pas glauques, très américains mais pourtant universels, pas du tout arrangés mais pourtant très riches. Amateur de pop passe ton chemin, ou utilise cet album comme vecteur à ton entrée en folk music classique contemporaine. Viens, la voix émouvante de Molina sera ton guide. (3.5) Denis Verloes

Secretly canadian/Differ-ant – sortie septembre 2006 – Le site officiel - L’espace Myspace

 

Hype - Lies & Speeches

Hype, en caricaturant à peine, et on s’excuse par avance auprès des quatre musiciens parisiens; c’est un peu comme si R.E.M. avait prolongé son expérience Monster-ienne jusqu’en 2006. Soit passer des artifices du pop/rock à un rock un fifrelin plus brut, plus dur. On aurait pu se fâcher aussi, avec Hype, en disant que lies & speeches sonne un peu comme si Muse s’était inspiré de Monster et pas du Metal de papa. Le résultat sonne étonnement maîtrisé au fil de ces six titres rock. On se doute que le son de la guitare gagnerait sans doute à un meilleure production, mais ce serait vraiment pinailler. Ils ont un son, le leur, et une formule qui ne subit que peu de concurrence en 2006. On attend juste que les éléments se mettent bien en place, et que hype trouve le juste agencement de ses éléments constitutifs. Puis son tube imparable aussi, pour être définitivement conquis (3.0) Denis Verloes

Autoproduit– avril 2006 – Le site officielL’espace Myspace

 

Revl9n - Revl9n

Signé par Because, la nouvelle mini major française, ce trio  « gorgeous » est composé de Maria Eilersen, Åsa Cederqvist et Nandor Hegedüs. Et il remporte haut la main le concours de jeté de freesbee digital en provenance de notre lecteur CD. Rarement cette année un disque aura fait passage plus éclair de notre platine au sol ciré. Clairement orienté punk, parce que c’est à la mode le punk, le trio sur-esthétisé tente de réussir à faire du rock binaire en utilisant la techno en guise de rythmique (un peu comme NIN mais en nul) et une voix de chatte sur un toit brûlant qui se répête à l’identique, d’ un titre à l’autre, copiant éhontément les voix eighties, De Madonna à Blondie en passant par Elli, le sex appeal en moins le « porno chic » en plus. Au bout de trois titres redondants (allez sauvons Someone like you, le moins indigeste) la messe est dite et l’album gagne son billet pour la trappe. Au moins grâce à Revl9n on comprend mieux pourquoi on respecte Peaches. (1.0) Denis Verloes

Because – 12/06/2006 - Le site officielLe site MyspaceLeur espace chez Because

 

The Grass Widows - The Grass Widows
The Grass Widows est le projet solo de Christopher Bartlett, citoyen britannique mais français d'adoption, féru de pop anglo-saxonne, qui nous propose un mini lp 8 titres sur lequel on découvre une musique pop teintée de folk, très légère et plutôt agréable. Même si une certaine uniformité ressort de l’ensemble on saluera tout de même cet effort soutenu par Syd Matters pour le songwriting appliqué et les jolies mélodies présentes ici. (3.0) Benoît Richard
www.myspace.com/grasswidows    www.myspace.com/toastedfrenchy

 

The Tall Ships - Paint Lines On Your Glasses Look Up At The Stars And Play Them As Notes
Hébergés sur la structure Minority records basée à Prague en Tchéquie, The Tall Ships est une formation en provenance de San Diego aux États-Unis qui joue un rock sec et tendu entre post-rock et math-rock. L’album alterne des titres aux rythmes soutenus et des balades tranquilles, mais ans jamais vraiment convaincre. Et même si quelques titres ressortent du lot, l’ensemble lasse vite et ne parvient jamais à décoller, sans doute à cause de l’aspect trop uniforme et répétitif de la musique de ce groupe.
(2.0) Benoît Richard
www.minorityrecords.com     
www.thetallships.com

 

Higelin - Amor doloroso

Depuis combien de temps n’avions nous pas entendu un disque d'Higelin comme celui-ci ?? Trop longtemps pour s’en souvenir véritablement. Higelin, au panthéon de la chanson française depuis bien longtemps avec des albums tels que BBH 75, Irradié, Higelin 82, Champagne pour tout le monde ou encore , décide de revenir au plus haut niveau avec un album tout frais où pourtant peu de choses ont changé : même façon de chanter l’amour, même façon de faire sonner les mots tendres, même poésie, même légèreté, même voix éraillée… Non la seule nouveauté elle vient de l’orchestration et des arrangements impeccables signés de l'incontournable Rodolphe Burger qui semblent transformer en or tout ce qu'il touche. Bref une très belle surprise et un petit coup de nostalgie en passant ! (4.0) Benoît Richard

EMI - 2006