musique

Chroniques Express 35

 

 

Mr Tube and the flying objects - Listen up

Quand il ne chante pas les mornes tristes, et belles plaines hantées par Black heart procession, Paul Zappoli se fait mécène de formations plus enjouées qu’il a le plaisir d’apprécier (prouvant par là même qu’on peut avoir une licence en mélancolie et aimer des musiciens enjoués). Et voici donc Mr Tube, aka Freddie Dillinger qui réarrange du coup ici avec ses Flying objects des titres composés après 1968. L’ensemble quoique largement dispensable brille par son incommensurable groove. On songe à du G love qui aurait plutôt versé du Jazz que du blues dans son bol de céréales ou à du soul coughing qui se serait laissé aller parfois à la tentation électro plutôt qu’au rock des familles sautillantes. En fait, il ne manque guère qu’une bonne dose de hits imparables à ce joli album, pour vraiment remporter l’adhésion, et passer de la sympathique musique à dodeliner de la tête au rayon des albums qui comptent. (3.0) Denis Verloes

Collector classics organization / Differ-ant – 2006 – Le site officielL’espace Myspace

 

The Hellboys - Mutant love

 Recevoir dès l’ouverture, un plébiscite de Rock n Folk est-il encore un gage de quoi que ce soit en cette seconde moitié de première décennie d’un nouveau siècle ?  Pas sûr. Pourtant les Hellboys de Adan Jodorowsky  produits par Yarol Poupaud de FFF se démerdent pas mal pour sortir un album, non du rang, mais qui soit comme un condensé de différentes influences  allant du pur rock'n'roll limite rockab, au garage, à la soul, à la surf music, au disco ou aux yé-yé dans les moments les moins inspirés. Efficace, sans aucune once d’originalité, pas désagréable du tout, sans folie sur disque… On continue à préférer les Washington dead cats, mais on ne crache pas tout à fait dans cette soupe infernale à laquelle il manque juste un peu de harrissa. Elle saura pourtant trouver son public. Des vieux jeunes lecteurs de RnF et des nostalgiques ne sentant pas encore la naphtaline. On charrie mais on rentre déjà , quant à nous,  dans la seconde catégorie. (2.5) Denis Verloes

Bonus Tracks / Discograph – Septembre 2006 – Le site officiel

 

Ted Leo And The Pharmacists - Living With The Living

A première vue Ted Leo And The Pharmacists pourrait être typiquement le genre de groupes qui sert de bande sons à ces séries (les 4400, Six feet under…) qui puisent dans le vivier power-pop, punk américain pour remplir les bandes son de leurs épisodes. Le genre de groupe qui balance ses riffs de guitare, ses couplets refrains sans retenue et avec une efficacité qui n’est plus à prouver quand on connaît le savoir faire des jeunes américains en matière de punk-rock. C’est très agréable à écouter (surtout en voiture !), c’est entraînant et ça devrait pouvoir trouver son public sans problème surtout si celui-ci aime Nada surf, Weezer ou Franck Black. (3.5) Benoît Richard

Touch & Go/Pias – 2007 www.tedleo.com

 

Aviator Lane - Aviator Lane

Aviator Lane est un projet australien conduit par le songwriter Michael Radzevicius qui, avec son ordinateur et quelques instruments, parvient à donner vie à un disque flamboyant et mélancolique à souhait. Après un premier ep paru en 2006 today the hills are closed, il revient nous donner un nouvel échantillon de son savoir-faire ; celui de composer des folk-songs lentes et empruntes de vague à l’âme, construite à la fois avec des instruments traditionnels mais aussi avec des sonorités électroniques, notamment pour les beats.

Le résultat donne un mini album folk-tronica très réussi, très beau, rempli de chouettes harmonies, d’arpèges de guitares lumineux, aux ambiances contrastées qui nous font espérer un véritable premier album tout aussi enjoué. (4.0) Benoît Richard

www.patternsinstatic.com - 2006

www.aviatorlane.com.au www.myspace.com/aviatorlane

 

Patrick Pulsinger - Dogmatic sequences III

Vieux de la vielle parmi les producteur electro-techno, et inspirateur pour bon nombre de musiciens, Patrick Pulsinger revient sur le devant de la scène avec une compilation en guise de résumé pour une carrière déjà bien remplie. The series 1994-2006 sera donc l’occasion de se plonger dans l’univers foisonnant de cet allemand exilé en Autriche pour se rendre compte que le garçon reste avant tout un précurseur quand il s’agit de construire des beats froids, de titres robotiques, nous rappelant ainsi les grandes heures de l’acid music. Le disque idéal pour organiser une rave dans son salon (3.0) Benoît Richard

Disko B/Nocturne - 2007

 

D’1 siècle à l’autre - mélodies françaises

Membre du duo Dorval, en compagnie de Pascale Baehrel, Laurent Manganas avait à cœur de rapprocher sa culture musicale pop de ces mélodies qu’il a jouées toute son enfance pour accompagner son père ténor. C’est ainsi que va naître le projet D’1siècle à l’autre. "La mélodie française" est un courant qui vécut fin XIXème et qui se développa essentiellement dans les salons bourgeois où l’auditoire était principalement composé de musiciens, de grands bourgeois et d’aristocrates éclairés. Des poètes  tels que Théophile Gautier ou Sully Prud’homme vont nourrir l’inspiration de Fauré, Duparc, Debussy. Aujourd’hui, on découvre donc ce que fut "La mélodie française" grâce à 10 interprétations signées Marie Modiano, Helene Noguerra, Pascale Baehrel, Nilda Fernandez ou Emily Loizeau… arrangées principalement autour de pianos et des cordes, très sobrement. Des chansons pleines de douceur et de spleen qui évoquent par moment le projet Madame Deshoulières de JL Murat et Isabelle Huppert. 10 chansons pour évoquer joliment un courant poétique et musical de notre patrimoine musical et littéraire. (3.5) Benoît Richard

Diese/Harmonia mundi – 2007 www.myspace.com/melodiesfrancaises

 

Steve Rachmad - No Classica

Ok la pochette n’est peut être pas terrible terrible, mais il suffira que l’on se plonge quelques instants dans ce second album signé du maître de la techno hollandaise pour oublier aussitôt les faiblesse du photographe. Au programme de cet album on découvre 17 titres d’une techno classique et emprunte de 1000 références. Une techno à la fois mélodique, deep, aux sonorités 90's, qui évoque aussi bien Underworld que Technasia. Bref, beaucoup de nostalgie dans le son et surtout une grand efficacité dans la production. (3.5) Benoît Richard

Sino/Nocturne - 2007

 

V/A - Defend label - Go Commando with JDH & Dave P

Après nous avoir régale avec le premier album de Home video, le label new-yorkais Defend fait paraître un mix signé par deux DJs maîtres de cérémonie lors des fameuses soirées "Fixed" de la nuit new-yorkaise. Multi-casquettes, les deux Djs sont également résidents sur d‘autres soirées et réalisent par ailleurs de remixes pour des formations pop telles que Bloc Party ou les Klaxons. De toutes leurs activités, il ressortent ce mix composé de 17 titres enchaînés de main de maître et à quasiment la vitesse du son, sans la moindre respiration, avec des titres tous d’une efficacité redoutable. Bref, du lourd encore du lourd sur le dance-floor ! (3.5) Benoît Richard

Defend music/Nocturne - 2007

 

Lords of altamont- To hell with the lords

Fargo réédite le premier opus des lords, initialement paru en 2002.  Force est de constater que les rescapés de The Cramps continuent, de manière un poil anachronique d’ailleurs, à faire vivre le fantôme du début des seventies où le latex des Cramps et le torse d’Iggy régnaient en maître sur la mode musicale. Seul maîtres à bord de ce genre en 2007 (si on oublie les Punk un brin plus ska de Washington dead cats), les LOA balancent 12 bombinettes emballées en moins de 3 minutes l’unité. Ca sent bon une époque où on était pour notre part encore à bouffer des BN. Ca plaira à coups sûr aux nostalgique, la qualité des compos fait plaisir au chroniqueur, qui se demande pourtant quelle avantage peut tirer le néophyte ou le non « fan » de cet album qui s’approprie sans grande évolution stylistique majeure un genre qui a déjà donné ses fers de lance. Pour le fun ? Pour les ballades en moto sur la N6 en allumant le flash automatique ? Pour l’anachronisme et le contre-courant. Rien de bien neuf sous un soleil qui n’accorde pourtant pas à ce genre musical  de le darder de ses rayons de mode… mais rien de vraiment casse-noisettes non plus. For fans only (3.0) Denis Verloes

Fargo / Naïve – l’espace myspaceLe site officiel – Sortie novembre 2006

 

Arkol - On aurait dit qu’on était bien

Arkol, c’est le groupe de faqueux par excellence, et tant pis si c’est chez Renault qu’ils se sont rencontrés. Enfin le groupe d’école par excellence au milieu des années 90 et sans doute du coup aussi de ce début de nouveau siècle. Il y a le rock and roll, les vestes militaires so british, la vie de galère, le besoin de clamer rien mais de le crier fort, et si possible d’avoir la bande de nanas qui suit d’un concert à l’autre parce que tu vois quoi, no future, et ça c’est le futur du rock and roll. Oui mais… Deportivo est passé par là, Elista aussi et les maisons de disque tentant sur le créneau fin d’adolescence ce qu’ils ont réussi avec Kyo pour les prépubères, s’en donnent à qui mieux mieux pour trouver la recette qui tue… Blanc, Madame Kay, Enola, Têtard, on en a vu passer des caisses ces deux dernières années. Et en fait sur un genre qui aux Etats-Unis nous abreuve de skate rock façon Blink, Lavigne ou Sum 41 ils sont une palanquée. Pas forcément les pire du coup, ne serait la voix du chanteur, et on s’excuse auprès de lui, qui nous évoque malheureusement Steeve Estatof. Mais on continue de  se demander vraiment, mais alors vraiment, comment on peut s’enticher de tant de poncifs éculés musicalement et textuellement. A moins d’être allé à l’école avec eux, ou à l’usine. C’est peut-être ça que les maisons de disque appellent « investir la niche ». Tout dépend du coup de la taille du bahut. (2.5) Denis Verloes

Warner Music France – Sortie janvier 2007 - L’espace MyspaceLe site officiel

 

My Brightest diamond- Tear it down

Shara Worden a signé l’an dernier, un album bring me the workhouse pas loin de venir réellement nous émouvoir, ne serait le côté très « froid » de l’album et la difficulté apparente de ce dernier à placer des mélodies qui s’inscrivent réellement dans la durée. Prolongeant le succès d’estime du premier opus, la petite troupe de MBD confie son premier album aux remixeurs et confirme le bon feeling qu’on a pour la formation. Passé à la moulinette électronique, MBD est une fois de plus « pas loin de ». Pas loin de venir titiller comme un prolongement à debut, premier opus de Bjork, pas loin de s’inscrire comme quelque poétesse diaphane. Les chansons orchestrées du premier album se trouvent un terrain de jeu adapté du côté de l’électronique des remixeurs Alias, Lusine, Murcof, Stakka et Gold Chains. Ils tournent entre électro, ambient et drum n bass à l’ancienne. Pas loin non plus de marquer notre petite histoire personnelle. Pas loin vraiment, puis un vent glacial souffle qui raidit la structure des morceaux et refroidit l’atmosphère. Il fait glacial chez MBD, mais on attend le redoux. (3.0) Denis Verloes

Asthmatickitty / Differ-ant – Janvier 2007 – l’album en écoutel’espace Myspace