musique

Gorillaz - Demon days

Capitol/EMI 

[4.5]

 

 

    On passera brièvement pour le lecteur sur le cas de conscience qui s’est posé au chroniqueur au moment de rédiger cette chronique : de la pertinence de parler dans un Benzine habitué à la découverte d’un album qui se hisse au moins en cinquième place des meilleures ventes de la Fnac au moment d’écrire la présente.

 

    Après le hold-up "esthético-hypeux" des charts 2001 fomenté par Dan the Automator et Damon Albarn  avec le premier album des gros singes velus, il eut été prévisible et même presque jouissif pour notre bien connue langue de vipère que de retrouver le quatuor virtuel dans les sentiers balisés de la pop synthétique, loopé, presque dub, organisée de main de maître par Albarn devenu roi de la britpop artie formatée MCM/MTV.

C’était sans compter l’ouverture d’esprit de Damon qu’on en finit pas de respecter depuis think tank de blur, et l’arrivée de Danger Mouse pour remplacer un Dan the automator démissionnaire, si on a bien lu la presse à ragots et les crédits de l’album. Ce mouvement interne et la capacité des protagonistes à capter l’air du temps, avec ses tics, ses éléments plus expérimentaux aussi. Une captation de l’ambiance de 2005 passée au mouli persil et transformée en une implacable machine à danser.

Tics. Le recours au loop de synthé tout ce qu’il y a de plus eighties, la batterie électro cheap et la caisse claire au son et au tempo exagérément net. La guitare rock énergique Velvetien de Simon Tong aussi un peu.

Expérience. Recourir, parfois à contre emploi, aux pontes loopés ou non, immédiatement identifiables : Ike Turner, Roots Manuva, Neneh Cherry, Dennis Hopper, Martina Topley Bird. Retrouver aussi la basse groovy de la meilleure époque Hacienda, de celle qui fait onduler le titre et invoque le fantôme de saint Shaun Ryder (tiens mais c’est bien lui sur dare). Convoquer les ténèbres caverneuses pour couleur globale de l’album, recourir au bleep Royksoppien quand il le faut ou au piano quand on se veut tendre. Rendre la guitare de Simon Tong à la fois synthétique et chaleureuse…

Efficacité groove : indéniable. L’ensemble oscille sur une courbe qui va de la pop au dub, empruntant les sentiers du rock baggy, de la drum and bass et du rap old school. Composante rap pour laquelle on retrouve la caution et la participation des voix graves au flow typé des briscards de De la Soul, fondamentalement efficaces dans leur exercice d’être…eux mêmes.

 

    L’ensemble défile sans démériter ni s’étioler et on ne peut au final que confirmer l’excellent choix des acheteurs de la Fnac qui ont placé leur confiance dans ce nouvel album plus jusqu’au boutiste et crédible que son prédécesseur, mais tout aussi léché et efficace. Même plus tiens. Allez zou ! on le relance sur la platine !

 

Denis Verloes

 

Tracklist

01. Intro
02. Last Living Souls
03. Kids With Guns
04. O Green World
05. Dirty Harry
06. Feel Good Inc.
07. El Manana
08. Every Planet We Reach Is Dead
09. November Has Come
10. All Alone
11. White Light
12. Dare
13. Fire Coming Out Of The Monkey'S Head
14. Don'T Get Lost In Heaven
15.
Demon Days  

 

Date de sortie : mai 2005

 

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