musique

Ennio Morricone remixes vol.1

Compost/pingpongcom - 2003

 

 

 

    C’est la seconde fois que des artistes issus de la scène électronique s’attaquent au répertoire de l’immense compositeur et chef d’orchestre Ennio Morricone. Après les tristes et poussifs remixes de la crème downtempo mondiale parus sur Morricone RMX en 2002, voici que le label allemand  Compost (auteurs des jolies compilations Glucklich décide de confier, cette fois-ci, les partitions à de jeunes producteurs assez peu connus pour une relecture détaillée et respectueuse de l’œuvre du maître. Alors ?

Bonne pioche puisque le résultat est plus que satisfaisant pour un exercice de style où beaucoup se seraient sûrement cassés les dents.

 

    Dès le début du cd, le ton est donné. Une voix d’enfant annonce en préambule du très joli premier morceau  La Moda signé des allemands d’International Pony : « Cher Mr Morricone, 1000 mercis pour votre grand musique. » Plus loin dans les textes,  ils continuent de chanteur leur amour pour Ennio sur un des riffs de trompette  les plus célèbres de Morricone.

 

    Finalement cette déclaration reflète bien l’image de cette compilation hommage sur laquelle chaque artiste (tous européens) imprime sa marque de fabrique entre house, pop et down-tempo, sans jamais tomber dans le pompiérisme ni la facilité qui consisterait à prendre un bon gros sample et de poser un beat dessus, le tout orné de quelques arrangements du meilleur effet. Non point de tout ça ici.

 

    En fait, la bonne idée de l’initiateur du projet aura donc été de confier ses remixes à de jeunes producteurs qui ne se sont pas jeté sur le premier best-of d’Ennio Morricone venu, et d’avoir privilégié des morceaux issus de l’âge d’or du transalpin (la fin des années 60 et le début des 70’s) avec des morceaux tels que Un citoyen au-dessus de tout soupçon ou La donna invisibile.

 

    On se régalera donc avec ces reconstructions et plus précisément à l’écoute du très jazz-house Le bon, la brute et le truant signé Swell Session, du technoïde et très réussi Alla serenità du suédois Hakan Lidbo ou encore du « moogy » Ninna Nanna uin blu, à faire pâlir les versaillais de Air d’envie. On appréciera aussi et surtout la diversité de l’ensemble et l’intelligence dont font preuve les artistes, mêlant à la fois modernité et respect de la musique de film.

 

    Ce premier volume des remixes du label compost, au final très réussi, a même reçu l’assentiment de Morricone lui-même, quoique pourtant sceptique au départ. A noter que le morceau signé International Pony a été utilisé pour la bande originale du film Al cuore si comanda signé du propre fils d’Ennio Morricone auquel son père a participé. Qui dit mieux ?

Alors vite le volume 2 !

 

Benoît