musique

Portrait : Philippe Katerine

 

    J'ai découvert les chansons de Philippe Katerine en 1996 avec l'album mes mauvaises fréquentations. Depuis, l'univers singulier de cet artiste, qui transparaît  à travers ses textes et sa musique, n'en finit pas de m'impressionner et de m'émouvoir. 

    De son vrai nom Philippe Blanchard, Philippe katerine, originaire de la région nantaise, est né le 8 décembre 1968 . 

    Durant sa jeunesse, Il va apprendre les rudiments de la guitare grâce à un de ses oncles qui va lui faire travailler, notamment, les rythmes brésiliens. parallèlement, il monte de petits groupes pop avec des amis sans grand succès. Petit à petit il compose dans son coin des chansons sur son magnétophone 4 pistes, jusqu'au jour où ses proches le poussent  à aller plus loin. 

    Vivant de petits boulots, Katerine, devient, tour à tour,  projectionniste de cinéma rural itinérant, présentateur du journal à la radio locale de Chantonnay, employé à l'abattoir de Saint-Fulgent,  et même professeur de gym dans un lycée agricole. 

    En 1992, il met au point son premier album les Mariages chinois. Entouré de sa soeur, surnommée Bruno pour contrebalancer le pseudo féminin de son frère, et de sa compagne Anne, Katerine apparaît sur la scène musicale et attise la curiosité générale. Difficile à classer et à identifier, ce disque met en avant des voix féminines à travers des textes brefs. Katerine se présente donc plus comme un musicien-concepteur que comme un seul interprète. Ses influences musicales sont des plus variées, de la bossa nova à la chanson française façon Françoise Hardy des débuts.

    Après la naissance de sa fille Edie en 93, Katerine met en route un second disque qui sort en 1994, L'éducation anglaise. Légèreté et mystère sont toujours de mise sur ce disque sur lequel Katerine ne chante toujours pas. Il laisse cette tâche à ses mêmes partenaires du précédent CD, Anne et Bruno. Cette année-là, le Vendéen fait une reprise très remarquée de L'Eté indien, fameux tube du chanteur Joe Dassin.

    En 1996, il sort sont meilleur album Mes mauvaises fréquentations et remporte un petit succès avec le single Mon coeur balance. Les voix féminines ont disparu et Katerine se met enfin au premier plan en interprétant lui-même ses chansons. Les critiques sont excellentes et ses concerts attirent plus de monde. Sa notoriété grandit jusqu'au Japon, pays amateur de pop française. Définitivement, Katerine impose son style décalé.

    Parallèlement à ses propres créations, il travaille également pour des amis. En 97, il écrit un album pour deux chanteuses anglo-japonaises, "les Soeurs Winchester". Enfin, on voit aussi son nom dans l'entourage du groupe français les Little Rabbits avec lesquels il a collaboré en 91 pour les retrouver en 98.

    Fin 1999, Katerine sort un double album fait de deux CDs bien distincts dans leur contenu, et parfois même vendus séparément. D'un côté les Créatures et de l'autre l'Homme à trois mains. Ces disques finissent de convaincre le public du talent singulier de Philippe Katerine. Improvisation, textes décalés, collages bizarres... la musique de katerine prend un virage expérimental et cultive l'humour caustique et parfois même cinglant. Le titre Je vous emmerde ressort du lot par ses relents irrévérencieux. Indéniablement, Katerine revigore la chanson française en lui insufflant une bonne dose d'insolence et de sophistication.

    Toujours en quête de rencontres et d'expériences les plus diverses, en 2000, Katerine joue à l'acteur dans Nom de code: Sacha, un court-métrage de Thierry Jousse (journaliste aux Cahiers du Cinéma) en compagnie de la sublime Margot Abascal. L'an passé il signe les  musiques de l'album azul de sa nouvelle compagne, Hélèna Noguerra

    En Janvier 2002, Philippe est retourné en studio avec les recyclers (musiciens amis de Bertand Burgalat) pour l'enregistrement d'un nouvel album qui devrait sortir à la fin de l'été...  

Benoît