musique

Gardenbox - Last resort

Venerate industries/Import

[3.5]

 

 

Nouvel album pour la formation grecque qui  se défait de la structure Poeta Negra pour rejoindre l’aussi inconnue dans nos contrées, Venerate industries.

Un nouvel album qui affirme un peu plus encore la formule exploitée sur l’album éponyme chroniqué ici, à l’époque, et apprécié à sa jsute valeur. Soit arriver à marier depuis son home studio, l’électronique d’un Squarepusher ou d’un Aphex Twin (pour la prise en compte par ce dernier des principes de la pop) avec les plages mélancoliques ou mortifères d’un Joy Division. Le tout traité en de longues phases se déroulant du murmure à la rage, comme seul sait le faire le post rock des débuts et plus particulièrement le Mogwai de young team.

 

Un album qui refuse donc de choisir entre deux branches alternatives de la musique : la techno intelligente à gauche et le post rock presque progressif (du post rock progressif, oh le vilain concept ! ;-) à droite. Et si Underworld avec dubnobasswithmyheadman partait du rock pour réinventer la techno ou si Chemical Brothers inventait le rock synthétique, Gardenbox refuse quant à lui de trouver une obédience tranchée, et s’abstient de se choisir une chapelle de référence. Chaque titre est un subtil mélange de synthétique et de sonorité organique sans arriver à faire pencher la balance de la référence clairement d’un côté ou de l’autre. L’album est construit sur une recette définie qui fait aujourd’hui sa force et dont le groupe devra arriver à se départir à terme s’il veut ne pas lasser au bout de l’album suivant. Chaque track empile progressivement les strates sonores et compose avec ses éléments électriques ou électroniques. Eléments qui sont unis et modelés dans le but de mener de la presque douceur au chaos ordonné et nihiliste qui combat teigneux ou plein de hargne avec les sommets sonores et le nombre maximal de pistes audio disponibles.

 

Bien sûr, l’effet de surprise de ces chansons (sans voix à quelques exceptions près en compagnie de stars locales grecques) se déroulant en spirale, mélange de guitare distordue et de bleep électronique, a ici totalement disparu par rapport à son prédécesseur éponyme. On s’attend à un style, presque une signature Gardenbox, et on n’est pas lésé à l’écoute de ce nouvel album pile dans la lignée du précédent, à deux trois signes complémentaires de maturité … On songe bien sûr déjà à l’essoufflement de cette formule sur un prochain album, et au risque de virer dans un mauvais goût prog-électro-rock dont tous les germes sont déjà latents ici… Mais en attendant, on se délecte du combat que mène last resort avec les murailles de nos tympans.

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01. Has been a long time

02. Future of the corporation

03.Walking around

04. Global Pessimism

05. It wasn’t forever

06. Sweet oblivion

07. Clear as the truth that stands against them

08. How did we get here

09. I can’t

10. Pass Over

11. Away

 

Durée54’55

Date de sortie : 20/03/2006

 

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www.venerateindustries.com