musique

Tue-Loup - Rachel au rocher

Naïve 

[2.5]

 

 

    Ca fait déjà près de dix ans qu’à pas feutrés, les Sarthois convoquent notre platine. Un album nommé les sardines d’abord, puis en 1996 la bancale à la pochette photographiée en hommage au lieu dit qui donnait son nom au quintet composé de Xavier Plumas (chant/ textes/ guitare acoustique), Thierry Plouze (guitare électrique), Stéphane Gosnet (basse) –remplacé depuis par Eric Doboka, Christian d'Asfeld (claviers) et Romain Allanot (batterie).

 

    Enregistré à l’arrache, le premier opus a ensuite été envoyé en écoute aux seuls Inrocks et à Pias pour seul label. Va-tout payant qui leur ouvre les voix d’un second album la bancale sus-cité et d’un classement « futur du rock en France », puis d’une bordée de trois autres essaimés au Village Vert après PIAS, puis chez Naïve après le Village Vert.

 

    La première constante depuis toutes ces années, encore audible ici, c’est une musique qui tâte de la folk bien torchée et du rock en français façon Miossec première mouture. Une tendance mi folk mi rock rural qui ne cesse de s’améliorer au fil des albums, de gagner en aisance ainsi qu’en qualité des arrangements subtils qui enjolivent des compositions somme toutes assez classiques. On continue à songer à Palace, à Idaho ou à Smog ; et les premiers fans francophones de Tue-Loup ont souvent des albums des groupes sus-cités dan leur discothèque. Ceux là seront sans doute étonnés d’ailleurs par l’introductif City Light qui lorgne du côté de la BO un brin funky dans les ondulations de la basse.

 

    La seconde constante, qui ne se fait pas oublier sur le dernier opus, malheureusement, c’est le goût de Xavier Plumas pou les textes un brin sombres et mélancoliques aux harmonies pas toujours heureuses et aux illustrations sémantiques parfois douteuses (on a envie de dire "variétoche", mais ce serait vraiment vache) ou plates. Des textes qui, toujours servis par une voix rocailleuse et diablement anti-mélodique, plombent l’ensemble plus qu’ils ne les servent.

 

    Au final Tue-Loup confirme ici sa place de second couteau du rock noir made in France et gâche son efficacité classique mais belle de musiciens doués pour l’atmosphère, par une pose textuelle artistique sombre mais vaine bien en dessous de ses capacités générales. Dommage, parce que Rachel au rocher contient de charmantes pièces musicales dans lesquelles on ne parvient de fait, jamais à pénétrer. Impair passe et manque…

 

Denis Verloes

 

Tracklist

1. City Light

2. Corps De Bête

3. Les Yeux De L'Ane

4. Je M'Aplatis

5. Les Encoches

6. Le Ressac

7. Le Martin Pêcheur

8. Elias

9. Les Grands Pins

10. Pas D'Chant, Pas D'Krumar

11. Je N'Ai Pas Soupé

 

Durée : 48’ 09’’

Date de sortie : 18/10/2005

 

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