musique

The Divine Comedy - Victory for the comic muse

Labels/EMI

[3.0]

 

 

La lecture des premiers papiers parus sur le nouvel album de la bande à Neil Hannon, est éloquente. D’un côté, tout le monde copie sur tout le monde, et s’accorde à dire que le nouvel album sonne comme un retour aux sources de Liberation, premier album de l’Irlandais,- ou alors c’est que la bio dispensée par la maison de disque en fait état de manière appuyée à l’usage des chroniqueurs.  De l’autre, du côté des détracteurs, on lit que  cela fait maintenant plusieurs albums que The Divine Comedy n’invente plus rien. Marrant. Parce que le consensus est établi dans l’un et l’autre camp, sur base des mêmes arguments repiqués d’un mag à l’autre à l’identique.

 

Pourtant, reproche-t-on à Sonic Youth de toujours répéter la même formule depuis plusieurs albums, tant que l’originalité d’un son jamais égalé est de la partie ? Y a-t-il un privilège accordé au rock qu’on ne veut ou n’ose accorder à la pop symphonique et romantique? Victory for the comic muse ne peut pas être jugé sur base de la seule redondance avec l’œuvre du bonhomme, quand bien même on ne peut nier que ce n’est plus du côté de la nouveauté et de l’innovation que le petit Neil s’en va chercher l’inspiration de ce nouvel album. Il y fait ce qu’il sait faire soit de la pop simple et fondamentalement romantique qui se satisfait et se sert de la puissance d’une section d’orchestre pour asseoir sa démarche. Et le fait bien.

 

D’ailleurs quand on regarde la progression artistique de The Divine Comedy, on se rend compte, et ce depuis le précédent album absent friends, que le groupe a fait le bilan de ce qui fait la touche de DC.  Sus à l’exagération boursouflée d’arrangements de Fin de Siècle, Fouin de dégoulinade orchestrale du short album about… Eludées les prétentions pop et rock de regeneration. On le supposait sur Absent friends tâtonnant, c’est en doublure de Alfie que Neil Hannon se sent le mieux. Tant mieux, c’est aussi avec le casanova des mid ’90s qu’il a atteint la notoriété et le statut de pop star à l’anglaise.

 

Ce n’est donc pas vers liberation que The Divine Comedy  tourne les pas de ce nouvel album. Le groupe tente plutôt un retour arrière vers la pop symphonique, pleine de gimmick accrocheurs, arrangés juste ce qu’il faut au violon et au cuivre, à la limite de l’emphase, sans y tomber réellement. Et en fait, à dire vrai pour tout qui a suivi le parcours du groupe avec intérêt, victory for the comic muse se place comme un double réussi de ce Casanova. Double réussi mais il faut bien se l’avouer, un cran en dessous. Un cran en dessous, parce qu’il n’y a plus l’effet de surprise, parce que les gimmicks pop sont moins immédiats et efficaces, parce qu’on a vieilli un peu et Neil aussi… Mais un bon album quand même.

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

1. To Die A Virgin

2. Mother Dear

3. Diva Lady

4. A Lady Of A Certain Age

5. The Light Of Day

6. Threesome

7. Party Fears Two

8. Arthur C. Clarke’s Mysterious World

9. The Plough

10. Count Grassi’s Passage Over Piedmont

11. Snowball In Negative

 

Durée : 44'36

Date de sortie : juin 2006

 

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