musique

The Dandy Warhols - Welcome to the monkey house

Capitol - 2003

 

 

    Quatrième album au compteur pour le groupe US qui, depuis ses premiers éclats de voix, crie haut et fort sa passion pour le Velvet Underground et Ride. Quatrième album, publié dans un contexte favorable à tout produit marketing ressemblant de près ou de loin à du garage rock Strokesien ou du Glam rock Placebowien. Et par chance, le quatuor navigue dans ces eaux mélangées. Adorateurs de sieur Reed, ils se sont aussi nourris à la pop-rock sixties/nineties, et gavés de  T-rex (?). Le groupe emmené par Courtney Taylor Taylor cultive en outre une image de rockeurs beaux à damner, un peu sex, un peu drug et rock & roll d’office. Il n’en faut pas plus pour que le plan promo de la maison de disques soit peaufiné -pochette faisant référence au Velvet et aux Stones…- et que le groupe s’assure de plusieurs pages dans les magazines. Le groupe y parle de son studio "à la Factory" de ses clips "à la Kubrick"... On est bien loin déjà de toute considération musicale, et le groupe passe pourtant  les épreuves de la presse spécialisée.

 

    Dandy’s rule Ok ? et Come down, les deux premiers albums du groupe, formaient une unité autour du Velvet Underground nourri aux guitares plein d’hormones. Thirteen tales from urban bohemia voyait les Dandy reluquer de l’autre côté de l’atlantique et s’essayer avec succès aux ritournelles pop rock de leur cousins britanniques.

 

    Lorsqu’on soumet Welcome… à l’écoute, on est malheureusement déçu. La montagne médiatique accouche d’une souris. Le groupe touche à tout et se perd dans de nombreuses directions . Les Dandy ont eu recours à la production léchée de Tony Visconti et Nick Rhodes, dont la pureté saute à l’oreille, mais éloigne le rock des tripes de l’auditeur.

Penchons-nous sur les titres du LP : We used to be friends, single promo, compile ce qui a fait la marque de fabrique des Dandy sur les deux précédents albums. A la limite de la redite, on y goûte pourtant avec plaisir la mélodie simple et les guitares en couverture qui nous ont tant plu sur les précédents albums. Plan A confirme l’effet du single, en version assouplie, presque sage si une complainte de guitares en arrière plan ne laissait témoigner une rage contenue. On aime. On retrouve les ambiance de 13… The dope est une plongée burlesque dans le monde des bad trips sous électro où une batterie binaire sert de lit musical à une voix miaulante qu’on dirait tirée du Great Escape de Blur. On croit à un clin d’œil efficace. Voilà pour les trois bonnes chansons du disque. Il sombre ensuite dans l’auto-parodie, la redite et la vacuité simpliste. I am a scientist, phrase maîtresse et quasi unique de la chanson suivante saoule vite et use les nerfs. I am over it rappelle le précédent album, auquel on aurait enlevé tout refrain percutant. Dw love almost rappelle une fois de plus le Great escape de Blur, 10 ans trop tôt pour un quelconque revival de Charmless man. Insincere because I sonne comme un entracte sympathique mais dispensable. Le rappel blurien continue sur you where the last high qui nous envoie franchement lorgner du côté d’un coffee and tv passé à la moulinette glam. Heavenly et I am sound sont énoooooormes, proches de l’exagération, et malheureusement sans grande saveur, comme un soufflé au fromage bourré de levure chimique. Ne manquent que les claquements de main et les chœurs pour qu’on les croie complètement fêlés.

 

    La messe est dite pour cet album qui se conclut par Hit rock bottom  T-rexien boursouflé et une plage rock progressif You come in burned qui devrait amener l’auditeur vers les étoiles et ne provoque au final qu’une furieuse envie d’abréger ses souffrances par l’extinction anticipée de la platine CD. Dommage. Dommage d’autant que les Dandy Warhols ont déjà démontré qu’ils étaient un grand groupe capable de recycler le vieilles recettes du rock ans roll pour en faire sortir meilleur, dans plusieurs notes de la gamme pop/rock. Ils n’avaient rien à prouver dans ce domaine qui soit justifié par cet album passe-partout, conventionnel et besogneux. On attend la suite avec espoir.

 

Denis