musique

Clearlake - Amber

domino/pias

[3.5]

 

 

Jason Pegg (chant, piano, guitare), Sam Hewitt (synthé, échantillonnage), Woody Woodward (basse, omnichord) et James Butcher (batterie) ont débuté leur carrière dans le bataillon des groupes professionnels en 2000. Ils sont hébergés par le label Domino qui a depuis connu la consécration avec les très/trop estimés Franz Ferdinand. Clearlake Lido : est le premier album, suivi de cedars qui trouve son public aux Etats-Unis.

 

Et on regrette, un peu, avoir snobé leur précédentes sorties sur l’autel de la fameuse volonté de découvrir de nouvelles sonorités. Aujourd’hui que l’histoire de la musique bégaie sérieusement et qu’on s’est fait à l’idée de découvrir de nouveaux groupes singeant et améliorant les sonorités entendues il y a moins de 20 ans, on apprécie qu’une formation sorte du bataillon 80’s et fasse revivre nos années 1995, quand la britpop éclatait avec tambour et trompettes. Enregistré en trois années, entre l’Angleterre et la France, avec non moins que Steve Osborne (U2, Happy Mondays) et Jim Abbiss ( Kasabian, DJ Shadow)aux manettes, Amber, le nouveau Clearlake est un condensé de pop et de rock anglais comme on en fait plus depuis les années 2000.

 

Un son d’album massif à la guitare sans relief, qui évoque autant les nappes de My bloody Valentine que les éclats sonores des regrettés premiers albums de Ride. Voilà pour une description globale de l’album. Une galette d’une efficacité qui n’est pas à démontrer au fil des 12 titres qu’on avale en enquillé, sans indigestion, pour un débouchage en règle des conduits auditifs.

 

Si les titres manquent sans doute un peu de ces gimmicks qui ont fait la force de Ride, Cast ou Boo Radleys il y a chez Clearlake une véritable énergie communicative au gré des vagues de guitares venant se briser sur les récifs de nos tympans. Une énergie qui brûle la chandelle par les deux bouts, comme si une course contre le temps était lancée, et qu’il fallait absolument arriver à tout dire en 45 minutes chrono. On songe souvent au second coming des Stone Roses au fil de cet album unitaire. A ce retour manqué qui pourtant arrivait à marier des guitares électriques rageuses à un ondulé du bassin comme seule pouvait l’imprimer le duo basse batterie baggy. On est bien quelque part en 1995 avec Clearlake, et ce n’est pas l’harmonica très Charlatans ou la voix neutre et les plages d’accalmie très Beatlesiennes qui viendront ici nous détromper, même si la production encore plus léchée qu’à l’époque pourra un jour, comme le carbone 14, faire parler l’histoire de la musique et prouver que Clearlake est bien une formation, qui quoi qu’anachronique et en dehors de la grosse vague « hype » des blousons noirs qui squattent les charts indé, s’inscrit avec détermination dans le troisième millénaire.

 

Alors oui, on sait, ce n’est ni original, ni défricheur, ni vraiment d’époque, mais c’est tellement bien torché et en adéquation avec ce qu’on aima, aime, aimera, qu’on est pas prêts à bouder notre plaisir.

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

1. No Kind Of Life

2. Neon

3. Good Clean Fun

4. Finally Free

5. You Can’t Have Me

6. Amber

7. I Hat It That I Got What I Wanted

8. Here To Learn

9. Far Away

10. Dreamt That You Died

11. Widescreen

12. It’s Getting Light Outside

Durée :44’ 29’’

Date de sortie : 16 janvier 2006

 

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