musique

Festival C'est dans la vallée   

du 27 au 30 mai 2004/ Sainte-Marie-aux-Mines (France)

 

 

 

    C’est dans le cadre bucolique du val d’argent à Sainte-marie-aux-mines que s’est déroulé pour la quatrième année consécutive, le festival organisé par Rodolphe Bruger et ses amis : C’est dans la vallée.

Durant 4 jours (du jeudi au dimanche), les festivités ont donné lieu cette année à un panel de performances artistiques assez important, allant des arts plastiques à la musique, en passant par le cinéma.

 

    Avec une affiche des plus alléchantes, cette 4eme édition était l’occasion, pour ceux qui comme moi n’étaient pas encore allé apprécié les charme de ce petit coin de montagne oublié, d’assister à un rassemblement d’artistes de plus divers et de découvrir également des performance uniques jouées tout spécialement pour cette manifestation.

 

    Partagé principalement entre la chapelle de Saint-Pierre sur L’Hâte, le théâtre municipal de Sainte-Marie et le très beau parc de la villa Burrus, les spectacles se voulaient aussi divers que variés mais avec toujours en point d’orgue une forme d’exigence artistique des plus respectable.

Temps forts de ce long week-end, la soirée du samedi fut l’occasion de découvrir un plateau des plus hétéroclites sur lequel on passa allégrement du rap décalé de Mc Jean gab’1 à la chanson fiévreuse de Jeanne Balibar.

 

    La soirée débuta avec Zeynep Colak, un jolie à mi-chemin entre la culture française et turque, qui nous proposa en compagnie de ses musiciens un agréable moment de musique orientale baignée de rock et d’électronique. Ensuite ce fut le tour de MC Jean Gab’1 d’animer la soirée. Grosse surprise puisque ce jeune rappeur, haut comme trois pommes, enflamma la soirée et réveilla avec surprise une  foule composée de 30/50 ans médusée et amusée par le spectacle qui lui était proposé. Avec un gros tempérament et sans aucun complexe, MC Jean Gab’1 balança son flow atypique (mélange détonnant fait d’argot à l’ancienne « ouais ma gueule !! » et parlé des banlieues) le tout sur des samples blaxpoitation très efficaces pour nous raconter la vie qui fut la sienne avant de devenir se qu’il est aujourd’hui. Balançant sur tout le monde ou presque (les pseudo-rebels du rap notamment) MC Jean Gab’1 réalisa un set endiablé dans lequel le public joua bien le jeu, séduit qu’il fut par l’authenticité du gaillard.

Ensuite ce fut le tour  D’Abstrak Keal Agram de prendre les commandes de la soirée pour un set électro dans la ligné de ce que peux proposer M83 sur scène. Entre sonorités électroniques, beats hip-hop et guitares noisy, le duo breton balança un set puissant et sonique qui, à défaut de toucher le curieux, ravit les amateurs du genre, et moi le premier.

 

    Clou de la soirée, Jeanne Balibar était attendue avec beaucoup d’impatience. Fidèle à son image de vamp du cinéma français, la belle Jeanne conquit facilement le public avec des chansons troublantes appuyée magistralement par un Rodolphe Burger en parfaite osmose avec elle. Reprenant la quasi-intégralité de son album, le groupe proposa un concert très beau et très puissant porté en cela par la voix troublante et le sourire inquisiteur d’une Jeanne Balibar à la présence bouleversante.

La soirée se poursuivit avec les désormais classiques Tindersticks, qu’un froid glacial (11 degrés seulement à 23 heures) m’empêcha malgré moi de voir. Les plus courageux quant à eux, finirent la soirée avec le percussionniste Guem.

 

    Le lendemain on prit rendez-vous avec Man au théâtre municipal de Sainte-Marie pour assister à une création musicale signé du trio nantais pour le film La coquille et le Clergyman un film muet de Germaine Dulac. Film d’avant-garde et surréaliste datant de 1928, La coquille et le Clergyman fut l’occasion pour Man de produire une musique unique et très forte qui s’avéra coller à merveille aux images expérimentales projetée sur l’écran.

 

    Au final, une belle réussite pour ce festival hors-norme, sans barrière, sans préjugé et à taille humaine qui mettait en scène des artistes attachant et très accessibles, le tout dans une ambiance chaleureuse et dans un cadre particulièrement attrayant. Vivement l’an prochain !

 

Benoît