musique

Tanakh - Dieu Deuil      

Alien8/chronowax - 2004

 

 

 

    Le collectif de Tanakh délocalisé dans les faubourgs florentins sort un deuxième album  d’une immense sensibilité.  Après Villa Claustrophobia, Dieu Deuil est un retour aux sources de la folk psychédélique des années ‘70s. Dieu Deuil est aussi un album qui couple avec brio improvisation, son d’ambiance et écriture mélodique.

 

    Le rythme langoureux et le tempo nonchalant, Dieu Deuil est définitivement un opus à écouter couché dans la fraîche herbe verte, sur les rives de l’Yser ou de n’importe quel fleuve, le visage fouetté par la brise automnale… Des mélodies simples et belles  qui font rêver à un monde meilleur. Si on se laissait  tout-à fait aller, on se verrait presque reprendre en chœur, voire en canon, les chants de Jesse Poe et de Michele Poulos entouré de ses amis… sous champi ou LSD, ce qui ne gâcherait  rien ou pas grand chose, à la perception de cette musique.

Lock the door when you leave  nous replonge en effet, dès les premières notes, au milieu  de la scène folk: celle de Tim Buckley ou  de John Martyn . On a le brin d’herbe au coin de la bouche et le glou glou du fleuve pour métronome. Membre étendard d’une certaine « Renaisance folk » Tanakh partage nombre de caractéristiques avec les  collectifs canadiens parus eux aussi chez Alien8.

Moins sombre que Set fires to flames, mais avec le même amour pour la clarté du son, les violons et le plaisir du beau, Tanakh y ajoute de sublimes voix mélancoliques. Un cocktail doux, sucré et frais.

 

    Dieu Deuil, un mélange de Syd Matters et du Regeneration  de the Divine Comedy assaisonné de Lambchop pour lier le tout.  C’est un album qui s’écoute, se réécoute à l’envi et qui toujours étonne par sa richesse, sa profondeur, sa chaleur pourtant mélancolique.  Même votre vieux père, immanquable critique  de vos habituels goûts musicaux, doit avouer que  c’est de la « putain de bonne musique qui déchire ! » Rien n’est de trop, rien ne manque, rien n’est surfait.  La Tanakh, connue comme Bible hébraïque chez les chrétiens, est divisée en trois grandes parties : la Torah, les Neviim (les prophètes) et

le Ketouvim (les écrits). De la même manière Dieu Deuil est partagé entre improvisation, écriture rigoureuse et « vocals » mystiques. Le tout n’est pas que l’addition des ses parties, Dieu Deuil offre un fpetit quelque chose  de plus, un petit quelque chose finalement assez peu… orthodoxe.

 

    Amateurs de Post-Rock, de folk américaine, de rock psychédélique, amateurs de belle musique vous ne pourrez être déçu !

 

Hervé