| Franchement,
                        et malgré toute la sympathie qu’on éprouvait pour la
                        demoiselle, croisée
                        en rue un soir de novembre et plus tard via son
                        myspace où c’est bien elle qui s’investit (si si,
                        on a testé pour vous ;-) ; on ne pouvait pas
                        s’empêcher d’être un peu inquiet de la teneur de
                        l’album de Babet.
                        Le single Le Marin,
                        anticipé par la maison de disques, était sans doute la
                        cause de notre crainte. Et si… Et si Babet,
                        avec sa petite voix un poil nasillarde, s’était vexée
                        de la collaboration entre son compère Dionysien
                        ,Mathias, et Olivia Ruiz.
                        Et si le petit bout de femme aux commandes de l’archet
                        chez Dionysos
                        se lançait dans un concours de bite, façon fille… Aïe
                        Aîe Aïe. Et si l’ombre du parallèle évoqué sur le
                        Marin entre 
                        la Ruiz
                        et 
                        la Babet
                        devenait surenchère au fil de l’album ? Comment
                        faire pour en dire quelque chose d’un tant soit peu
                        original ou convaincu ?
                        
                          
                        
                         En
                        fait, il suffit d’une dizaine de notes de Le
                        voyageur pour que se dissipe la crainte. Et le fantôme
                        de la compétition disparaît vite fait, à peine évoqué
                        sur le single sus-cité et dans les manches de l’un ou
                        l’autre titre de l’album tourné à la fois vers la
                        pop et 
                        
                        la FM.
                        Mais
                        sans en faire des tonnes. Point de comparaison réellement
                        possible. D’ailleurs, pas guère non plus de
                        similitude avec ses camarades Dionysos.
                        En fait si : on ment. Surtout si on considère que
                        leur appartient cette manière de poser des paroles en
                        Français sans que la rime domine. Si on reconnaît à Mathias,
                        Mike, Babet, Rico, Guillaume et Stéphane la
                        paternité anglophile de « flows » où la
                        sonorité de la phrase musicale compte plus que la seule
                        sonorité du vers. Si on admet que Dionysos
                        est le seul groupe français capable de sublimer une métaphore
                        triviale du quotidien. Alors oui, il y a aussi un peu de
                        Dionysos dans
                        l’album de Babet.
                        
                          
                        
                         Parce
                        que pour l’essentiel… L’album navigue constamment
                        entre pop/rock, folk américain biberonné à grandes
                        rasades d’Arcade
                        fire, Giant
                        Sand/Calexico,
                        et une noirceur limite mélancolique type Kate Bush (avec qui Babet
                        partage d’ailleurs la capacité d’aller titiller les
                        aigues avec rondeur et sincérité). Des influences américaines
                        traitées de manière plus « Steve
                        Albinienne » quand Dionysos
                        se trouve rassemblé. Un outre-atlantisme qui n’a d’égal
                        que la capacité de la miss à venir titiller (sur
                        euh… Piano
                        Elephant tiens) la tradition de la grande chanson
                        française. Un terme pompeux qui veut dire que nos
                        parents y trouveraient quelque qualité, mais qui à nos
                        yeux signale un album chanté en français qu’on se
                        surprend à fredonner par inadvertance, parce que la mélodie
                        s’est frayé une place sous la carcasse.
                        
                          
                        
                         La
                        cerise sur le gâteau, qui finit de mettre votre
                        serviteur un genou en terre, est le travail méticuleux
                        du son réservé à l’album. Un album à
                        l’acoustique pourléchée, fignolée, nette ;
                        mais pour autant pas clinique ni froid (pas comme Garbage
                        quoi…). Cette « humanité » du son doit
                        sans doute aussi beaucoup aux petits arrangements qui
                        soutiennent le jeu de la multi-instrumentiste aux
                        commandes de son projet solo : subtile électronique,
                        double batterie, basse sourde, guitare électrique sous
                        la gratte folk, piano, nudité du duo chant+guitare… 
                        
                          
                        
                         Tout
                        concourt à ce que l’album se déroule sans une faute
                        de goût, sans un temps mort. Et si notre panthéon de
                        2006 était plein de filles en musique (Frida
                        Hyvonen, Emilie Simon, Emily Loiseau…) l’année
                        2007 commence sous les mêmes augures. Un album à la
                        fois très pointu dans ses choix esthétiques et
                        fondamentalement fédérateur. Popindispensable.
                        
                          
                        
                         Denis
                        Verloes
                        
                          
                        
                         Tracklist 1. Le Voyageur  Écouter 2. Les Amoureux  Écouter
 3. Le Marin  Écouter
 4. Cling-Clong  Écouter
 5. C'Est Quand DéJà ?  Écouter
 6. Piano EléPhant  Écouter
 7. Dis-Moi  Écouter
 8. Cocomoto  Écouter
 9. Andy  Écouter
 10. Bel Ami  Écouter
 11. Mon Oncle  Écouter
 12. In My Shoes  Écouter
 13. Body Club  Écouter
 14. Merzouga  Écouter
 15. Je Pars
  
                        
                         Date
                        de sortie : 19 février 2007
                        
                         Durée :
                        
                        44’
                        07’’
                        
                          
                        
                         Plus+
                         Benzinemag
                        interroge Babet au festival Les Inrockuptibes  (novembre
                        2006)
                         
                        
 
                        
                         
                        
                        
                          
                        
                         L’espace
                        myspace
                        
                         Plus
                        de Babet sur Youtube
                        
                        
                             |