musique

Mus - El naval     

Acuarela/poplane - 2002

 

 

    Pour que mon fils de 4 ans à peine me dise dernièrement "papa tu écoutes de la belle musique !"  il fallait que la musique en question dégage une telle émotion chez un enfant de cet âge pour qu’il en soit amené à faire une telle réflexion. Et c’est donc le dernier album de Mus El naval qui a engendré la remarque de mon gamin qui, entre parenthèses, est déjà un fin connaisseur puisque c’est sur al oeste de la divisoria (le plus beau morceau de l’album) qu’il a eu cette pensée.

     Pour les amateurs de musiques lentes, Mus n’est pas vraiment un groupe d’inconnus, puisque ces espagnols originaires de Gijon s’étaient fait remarquer par le passé et notamment l’an dernier sur un disque aux sonorités électroniques, lui aussi, d’une grâce incroyable et sur lequel ils faisaient déjà preuve de grand talent pour composer de superbes chansons portées par la voix angélique de Monica Vacas. Mais avec El naval, les espagnols passent au niveau supérieur et nous offrent un très grand album de slowcore, sans doute le plus beau depuis bien longtemps.

    Les machines au placard, Mus se concentre désormais sur la guitare et le piano et composent dix morceaux emprunts d’une mélancolie et d’une densité prodigieuse sur lesquels viennent se poser des images évoquant l’apaisement, la tranquillité, la tristesse. Alors au choix, on peux imaginer : un couché de soleil sur la neige en hiver, une pluie fine tombant sur une foret printanière, des enfants jouant sur une pelouse fraîchement tondue... (à compléter si besoin)

     Mais il serait vain d’évoquer ici toutes les impressions et les sentiments qui se dégagent de la musique de Mus. Simplement, il faut l’écouter, l’apprécier, se laisser baigner dans ces atmosphères délicates, se laisser porter par cette étrange douceur, avec ses mélodies simples et enfantines qui font de cet album un petit trésor caché qui ne s’offrira qu’à ceux qui iront le chercher.

Benoît