musique

David Gilmour - On an island

Capitol/EMI

[2.0]

 

 

Ca y est, il revient ! Plus de vingt ans après son dernier opus solo sous son patronyme et plus de 12 ans après le The Division Bells de son groupe d’attache, David Gilmour entend rappeler à ses fans, qu’il a encore la guitare verte et la mélodie psychédélique agile. Même sans les Pink Floyd qu’il a porté à bouts de bras jusqu’aux confins des années 90. Au bout d’une démarche renouvelée d’abord, perpétuée ensuite contre vents et Roger Waters, et enfin essoufflée au fil de lives sans saveur et autres compiles sans intérêt…

 

Alors on se dit que la réapparition sous son patronyme doit faire comme l’effet d’une boufffée d’air. Ainsi, l’homme derrière les solos de Meddle, ou Ummaguma reprend du poil de la bête et s’affranchit de la pesante marque de fabrique floydienne. Pour venir hanter nos oreilles avec un opus tout personnel ? Paré d’un tout beau digipack tout de toile et de carton dur vêtu, on se prend à rêver.

 

Oui mais on aurait du se méfier… Déjà l’image introductive faisait penser aux pochettes des derniers Floyds, alors qu’on croyait juste à une jolie lune romantique. Catastrophe ! Malgré une production ajustée au millimètre, qui fait la part belle aux solos glissants du bonhomme, malgré un jeu de guitare à nul autre pareil, le disque ne fait jamais mouche. Et plusieurs écoutes n’y font rien. Les titres rappellent fortement les époques les plus récentes des Floyd , mais dont on aurait soustrait toute volonté mélodique. Etonnant pour un homme dont les singles sont devenus des standards.

 

L’album traîne, ronronne, sans confidence, sans éclat. Gilmour y exprime un sentiment de bienheureuse et « cocoonante » satisfaction pour sa vie avec Polly Samson « whose love, help and encouragement are central to my life and work ».Oui mais à force de ronronner, l’album nous endort presque, même quand Dave essaie sans succès d’envoyer la sauce sur quelques titres.

 

Pire, la brochette de têtes couronnées du rock repérée dans les contributions citées en note de pochette : Richard Wright, David Crosby, Graham Nash, Phil Manzanera, Robert Wyatt, et tant d’autres n’apporte pas même une couleur musicale spécifique à l’ensemble. A vrai dire, on n’aurait même pas su qu’ils étaient présents à l’enregistrement si on n’avait pas parcouru le livret.

 

Déception sans nom pour l’inconditionnel de Pink Floyd qu’est votre serviteur. Conseil au lecteur : Economiser sur l’achat de cet album et se replonger dans la discographie d’un groupe dont l’histoire semble désormais s’écrire à l’imparfait.

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01. Castellorizon

02. On an Island

03. The Blue

04. Take a Breath

05. Red Sky at Night

06. This Heaven

07. Then I Close My Eyes

08. Smile

09. A Pocketful of Stones

10. Where We Start

 

Durée : 51'46

Date de sortie : 07/03/2006

 

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