musique

Hoggboy - Or 8 ?   

Setanta – 2003

 

    

    

    Ca y est, c’est reparti pour un tour ! C’est ce qu’on serait tenté de dire, à l’écoute des premières notes de Or 8 ? C’est vrai aussi que depuis près de deux ans, les maisons de disques n’en finissent plus de répéter la même recette rock : "ce qui fit la gloire des Strokes et des White Stripes fera aussi notre richesse". Alors chaque mois ou presque, on assiste à une déferlante de groupes au rock hirsute, plongeant des deux pieds dans la nasse à filet dérivant du revival rock et  punk… The Vines, The Hives, The Libertines j’en passe, et de pires, qui marchent sans vergogne sur les cendres du Velvet ou celles encore chaudes du regretté Joe Strummer.

 

    Pourtant… Pourtant dans chaque marée de mode il faut bien, pour arriver à satiété musicale, repêcher quelques bons poissons. C’est ce qu’on a fait ces deux dernières années, en ne boudant pas le plaisir des Black Rebel Motorcycle Club ou encore Radio 4. C’est avec cette ouverture d’esprit  qu’on se décide finalement à aborder Hoggboy : on écoutera jusqu’au bout ce CD du quartet de Sheffield qu’on a failli jeter par la fenêtre avec une moue de dégoût.

 

    Et on a bien fait. Hoggboy n’invente rien. Hoggboy n’innove pas. C’est certain. Pas de découverte instrumentale ni de production outrancière (on y retrouve pourtant Chris Thomas, producteur de Roxy Music, et Richard Hawley, guitariste de Pulp / crooner Baccharatien). Pas de voix exceptionnelle. Seulement du rock. Du rock simple et construit, au format très cours (36 minutes seulement pour écouter tout l’album).  Du punk rock comme on a pu en écouter récemment chez The Vines et les clones. Du punk rock cuvée 2002/2003 avec ceci de différent que les acolytes de Hogg,  chanteur échevelé, ont appris efficacement comment on compose une dizaine de chansons au refrain accrocheur. Ils ont compris comment, en une demi heure, on donne à l’auditeur une furieuse envie de reprendre les hymnes à tue-tête et de trémousser la jambe avec fébrilité. C’est pas grand chose en fait, mais qu’est ce que ça change du pré-formatage sans relief de tous les autres groupes bataillant aujourd’hui dans la même catégorie ! On ira pas jusqu’à dire d’Hoggboy qu’il surclasse de très loin tout ce qu’on a entendu jusqu’alors dans la même veine, mais s’il fallait ne garder qu’un seul représentant de ce « revival punk version 2003 » bientôt démodé, pourquoi ne donnerait-on pas leur chance à ces gars là ? 

 

    C’est simple et efficace… Comme une bon demi de bière servi avec une sole meunière. On est jamais vraiment surpris, mais qu’est ce que c’est agréable au gosier! Et on se délecte jusqu’à ce qu’une autre bière, brassée au fût d’un autre groupe, vienne nous faire oublier le goût de celle-ci.

 

Allez, bon appétit !

 

Denis