musique

Entretien avec Mùm 

 

 

 

A l’occasion de la sortie prochaine de Summer Make Good (début avril), Benzine a rencontré Gunnar Örn Tynes, une des quatre têtes pensantes du groupe. Un homme plutôt satisfait du résultat de ce nouvel opus. Rencontre.

 

Sur le premier album, on découvrait une musique electronica de chambrette, à la fois timide et lumineuse. Sur le second, on allait plus loin avec des titres très bien arrangés et des mélodies superbes qui confirmaient Mùm comme un des tous meilleurs groupes dans le genre electronica.

Aujourd’hui avec Summer Make good on a l’impression d’écouter un disque moins facile d’accès, plus minimaliste, presque expérimental parfois.

Nous ne voulions pas refaire un Finally we are no one bis. Nous n’y voyions aucun intérêt. C’est pourquoi nous avons souhaité faire évoluer notre musique. C’est vrai que ce nouvel album n’est pas aussi « facile » d’accès que ne pouvait l’être ses prédécesseurs. Mais je reste persuadé que si l’auditeur est patient, il découvrira un album riche d’un son plus gros et plus profond.

Cet album nous représente bien comme nous sommes désormais. Nous avons écrit Summer make good car il nous correspondait à un moment donné.

 

Comment avez-vous appréhendé la réalisation de cet album ?

Avez-vous travaillé de la même manière que pour le précédent ?

La réalisation de Summer make good a été bien différente de Finally we are no one. Nous nous sommes enfermés dans une maison durant cinq semaines. Nous n’avions pas besoin d’aller au studio. Tout ce dont nous avions besoin se trouvait sur place : des cassettes analogiques, ce genre de chose. Nous aimons ces sons là et nous voulions les utiliser.

 

Comment définiriez-vous votre musique à quelqu’un qui ne la connaît pas ?

Honnêtement, je ne la définirais pas. Je ne le souhaite pas. Je préfère laisser l’auditeur seul juge. A lui de donner un nom, une définition ou un sens à notre musique.

 

Une grande mélancolie se dégage de vos compositions depuis toujours. Pensez-vous pouvoir, un jour composer un autre type de musique, plus festif ?

Pourquoi pas. Mais pour être franc je n’en sais rien. Nous verrons bien où nos inspirations nous mèneront. Si nous devons écrire un album plus joyeux, nous le ferons. Si c’est le moment, et si cela nous correspond à cet instant là.

 

Deux filles deux garçons, L’équilibre semble parfait au sein du groupe. Est-ce  une impression ou une réalité ?

C’est une réalité. Oh bien sûr, il arrive qu’il y ait des tensions par moments, mais jamais rien de vraiment sérieux. Nous sommes plutôt soudés.

En parlant de cet équilibre, celui-ci va se trouver quelque peu chamboulé, puisque Gyöa Valtydottir va quitter Mùm pour se consacrer à sa passion, le violoncelle. Une passion qui lui prend du temps et c’est pour cette raison qu’elle souhaite s’investir entièrement dans ce nouveau projet.

 

Après 3 albums (plus celui-ci) quel bilan tirez-vous de votre expérience jusqu’à ce jour ?

Un bilan positif, cela va sans dire. J’aime vraiment travailler dans la musique, c’est un vrai bonheur. On fait ce que l’on aime faire et ce que l’on sait faire. Quoi de mieux ?

 

Vous vous sentez bien sur FatCat, C’est un label qui correspond vraiment à ce que vous faites ?

Complètement. Personnellement, je trouve que FatCat est un des tous meilleurs labels actuels. Pour ne pas dire le meilleur à dire vrai. Les gens comprennent notre musique, nos besoins, nos envies artistiques. Et cela c’est primordial.

 

Jouez-vous dans d’autres formations ? Avez-vous des projets artistiques parallèles ?

Pour le moment, nous en sommes restés à l’aventure Mùm. Et au jour d’aujourd’hui, nous voulons jouer et défendre notre nouvel album. Mais il est assez probable que chacun, à la suite de Summer make good, s’investira dans d’autres projets artistiques.

Personnellement, j’aimerais écrire ou réaliser un film. Mais ce ne sont que des projets pour l’instant.

 

Êtes vous toujours attachés à l’Islande ? Y vivez-vous toujours ?

Je suis personnellement très attaché à l’Islande. Mais je n’y vis plus. Désormais, j’habite Berlin. Mais je rentre souvent chez moi. Et puis deux autres membres du groupe habitent toujours là-bas.

Retourner en Islande me permet aussi de suivre un peu ce qui s’y passe en matière de musique. En ce moment, c’est très diversifié et il y a de bons nouveaux groupes qui apparaissent.

 

Quelles sont vos activités en dehors de la musique ? En vivez-vous ?

Cela fait environ trois ans que je vis de la musique. Ca n’a pas été facile au début mais maintenant c’est bon. Et c’est vraiment très appréciable de vivre de sa passion.

 

Propos recueillis par Olivier

- mars 2004 -