musique

LADYHAWK - ladyhawk

Jagjaguwar/Differ-ant

[3.0]

 

 

C’est Jagjaguwar qui sort l’album de Ladyhawk. Bien qu’américain il semble décidément spécialisé en sorties canadiennes (Black Mountain, Pink Mountaintops…). Car il faut croire que pas mal de choses se passent là-bas : c’est à Vancouver que semble se trouver un centre nerveux de la musique indépendante actuelle mondiale.

 

Ladyhawk. Le nom du groupe  renvoie tout de suite au film conte de Richard Donner. Celui d’un amour impossible et chimérique. Ce mysticisme est également présent dans l’artwork de l’album. Une fille nue exécute une danse rituelle dans une petite clairière. La photographie nage entre clin d’œil hollywoodien (qui résonne de façon étonnante avec le nom de leur label d’origine Storyboard) de la typographie et le cadre naturel d’une forêt de sapins.

 

Quatre garçons dans le vent canadien et une voix féminine additionnelle. L’ambiance est assez fraîche mais loin du froid vivifiant que l’on associe si souvent à ce pays. Il s’agit d’une randonnée en forêt. Ils se décrivent pompeusement ainsi : « Ce fameux jour d’été, quand tu te lèves vraiment tôt pour une raison quelconque, tu captes un rayon de soleil, le silence est tel dehors, les rue sont vides exceptées pour les petits écureuils et tu commences bientôt a pleurer parce que tout est si beau » mais préfèrent finalement résumer ce lyrisme à « de la même façon, on aurait pu parler sous-vêtement en cashemire ! »

 

Musicalement parlant, ça commence par une voix, une guitare. L’instrumentation suit. Tout est lent mais jamais lourd, juste lascif. Leurs voix sobres frôlent souvent le faux. Elles font penser de loin à Nirvana (surtout le morceau 48hours) mais avec des accents plus contemporains de the Low lows sans les cowboys et Dinosaur Jr. Leur album sent la nostalgie de l’adolescence. Les guitares et le rythme ont de forts accent 90’s. On dirait un croisement entre un teenage-movie mettant en scène une joyeuse bande de copains (comme dans My Old Jacknife), et une pincée d’amertume (comme dans les stridulations mécaniques de Long 'Til The Morning et son rythme de broken country qui ferait davantage penser a Chris Isaak).

Bref Ladyhawk est un bel album mais malheureusement pas le plus addictif propulsé par Jagjaguwar. On commence à se lasser du genre. Cela manque clairement d’originalité. L’envoûtement ne prend pas.  Sur Advice par exemple qui aurait pu être un beau morceau, la voix ne se veut pas assez déchirante dans les montées. Peut-être la pochette de l’album et le label auront-ils mis la barre trop haut ? Le coup de projecteur en tout cas se fait maladroit et rend visible le manque de finesse que la maturité aurait pourtant pu apporter à ces vieux ados.

 

Marine Augerau

 

Tracklist :
01. 48 hours
02. The Dugout
03. My old jacknife
04. Long ‘til the morning
05. Came in brave
06. Advice
07. Sad eyes / Blue eyes
08. Teenage love Song
09.
Drunk eyes
10. New joker

 

Date de sortie : 23/05/2006

 

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