musique

Coti - Lido lato

Poeta Negra/chica-chic - 2004

 

 

 

 

    Lido-Lato est le quatrième album de Coti K, enregistré en parallèle avec d’autres projets auxquels il participe en ce moment en Grèce : performance live, composition de musiques de films et bandes son pour le théâtre. Il continue également à produire d’autres groupes comme Tuxedomoon dont l’album sortira prochainement.

 

Lido/Lato est un double album dont les deux parties ont été composées simultanément. Coti K gérait deux cds de front. Ces deux parties sont les deux faces d’un même travail de création; le premier complétant le deuxième. L’ambition de Coti K était de développer son set sur deux pôles qui se contrebalanceraient l’un l’autre entre « l’organique et l’inorganique, le sentiment et l’observation, la beauté mélodique et le réalisme  des sons d’ambiances contemporains ».

 

    Le premier cd LIDO est un chapitre qui mêle  le sentiment d’une plongée en apnée dans les fluides les plus étranges à l’impression de se promener les paysages post industriel à la manière de Shalabi Effect. Le résultat obtenu par Hans Joachim Irmler dans son dernier album est d’ailleurs assez proche du travail de Coti K à part l’usage expressionniste qu’il fait des samples confrontés au quotidien industrialisé. Le deuxième cd LATO, lui est plus mélodique, plus homogène avec des parties au piano et des riffs à la guitare. Mais là où le bât blesse, c’est peut-être aussi dans  ce même manque d’énergie. Un retour au stade fœtal: ici tout est liquide, tout est simple.

 

    Et de fait, ce double album archi-travaillé est rempli de bonnes intentions et de bonnes choses mais à force d’en faire de trop Coti K agace, énerve, peine à atteindre son but.  C’est un exercice ambitieux qui malheureusement manque sa cible. Après avoir écouté le premier tome, se lancer dans l’écoute du deuxième volume tient de l’exploit, ou de la gageure de mélomane. Trop, trop dénué, trop complet, trop similaire à lui même et à tant d’autres…  L’auditeur éprouve un mal fou à entrer dans cet univers fade et presque suranné.

 

    Alors bien sûr, il faut comprendre ce type de musique dans son acception expérimentale pour traiter de manière objective le travail de l’auteur. Mais n’oublions pas non plus que cela reste de la musique. Et de la musique, dans cet opus, il y en peu. On est  face à une réflexion d’intellectuel qui tente de traduire le mal-être des sociétés occidentales par le son. Il prône un retour à la nature, aux valeurs saines, sans finalement faire passer d’émotions vraies, un ressenti sentimental.  Sans être attaché à une forme prédéfinie, à l’écoute de  ce double album, l’amateur, tout aguerri qu’il soit, comprendra rapidement que le message que Coti K cherche à transmettre s’enlise à cause d’une syntaxe banale, fade et présomptueuse.

Un double album à écouter sans déplaisir mais sans réel plaisir pour autant, cachée sous une jolie pochette.

 

Hervé