musique

Richard Hawley - Lowedges 

Setanta - 2003

 

 

    Celui qui nous avait bouleversé avec premier ep puis tout de suite après avec un premier véritable album intitulé late night final en 2001 revient en 2003 avec Lowedges un album dans la veine de son prédécesseur, avec une recette et des ingrédients qui déjà on fait leur preuve et qui, une fois de plus, se donne la mission de nous séduire et de nous charmer à nouveau. Cet homme c’est Richard Hawley, crooner invétéré et ex-membre des Longpigs qui depuis quelques temps poursuit sa route en solitaire (et à moto) et qui n’hésite pas de temps en temps à devenir homme de main, à la scène comme en studio, pour Jarvis Cocker et Pulp comme guitariste.

 

    Non pas virtuose de la guitare, mais simplement compositeur  de jolies mélodies, Richard Hawley est un homme qui rend perpétuellement hommage au passé avec des chansons qui sentent bon les années 50, les slows dans Happy days et les bananes du King Elvis ou de Roy Orbison.

Sans changer la formule, Richard Hawley continue dans le registre qui a fait le succès du précédent album en s’employant à créer des ambiances musicales délicates nourries de fines et brillantes mélodies jouées à la guitare, accompagnée par une section rythmique discrète et surtout par une voix suave qui donne aux compositions de chanteur de charme impeccable à la fois toute leur force et leur délicatesse.

 

    Mais voilà, à force de nous roucouler dans le creux de l’oreille, Richard Hawley finit par nous irriter gentiment le fond du tympan. Certes, il n’y a pas de quoi devenir sourd, mais à force d’écouter ses adorables bluettes musicales qui semblent se répéter d’album en album on finit par ne plus les entendre. Un peu comme dans ces boums ou ces boites de nuit où l’on entend toujours les mêmes rengaines d’année en année, où l’on a l’impression que le temps reste figé ou que le budget disques n’a pas été renouvelé, on ne finit plus que par s’intéresser aux filles et se promettant de leur faire écouter de la bonne musique sitôt l’affaire conclue.

 

    Donc à ceux qui voudraient un bon disques de slows, garanti 100% romantisme à l’ancienne et sans aucune vulgarité, on ne peut que leur conseiller ce bel album de Richard Hawley auquel on prêtera volontiers des vertus sentimentales et une faculté à offrir sur un plateau de superbes balades country éthérées, mais qui, malheureusement et à l’inverse d’un Will Oldham sur son dernier album, ne constitue en rien une évolution dans la carrière discographique du bonhomme. Dommage.

 

Benoît