musique

The robot ate me - On vacation

5 rue Christine/Chronowax 

[3.5]

 

 

    The robot ate me, "en vacances",  oui oui ouiça sent l’été tout ça. Puis comme nous, vous regardez le tracklist de ce double album, et vous constatez des titres comme The genocide ball, Jesus and Hitler, ou I slept through the holocaust, et vous êtes surpris. Et ce n’est pas le seul paradoxe.

The Robot ate me propose, en deux volumes, deux versions totalement différentes d’un même groupe, obligeant ses fans à choisir son volume, ou se laisser aller à ne pas choisir. Fait rare en rock. Fantasque ?

 

    Grinçant plutôt. Malsain diront les défenseurs du volume 2. Evoquant ces personnages de fiction qui viennent aux enterrements et se piquent de se marrer du chapeau de la grand-mère ou de blaguer sur la cause de la mort du défunt. Ryland Bouchard aurige de ce groupe de San Diego explore jusqu’à se faire mal, le vécu, l’atmosphère des années 30/40 passées à la moulinette de l’électronique, au filtre d’une ironie surmultipliée et d’un second degré plus malin que seulement hilare. Inspiré des sonorités des micros de l’époque, et du genre crooner, le volume I évolue entre pastiche de genre inspiré – l’inaugural genocide ball ou le gimmick de the republican army - et électronique d’atmosphère. Une électronique d’atmosphère qui pioche dans les archives primesautières de l’époque ou appuie de ses effets les paroles de l’auteur en plombant l’ambiance de la fin de volume.

 

    Car c’est dans les paroles que Bouchard fait serrer les dents sur le premier volume et envoie une part de ses admirateurs lorgner vers le volume 2. Signaler sur une musique  digne d’un dessin animé pour gosse que "ce n’est pas bien grave que des Africains décèdent, de toutes façons ils ne sont que des statistiques sur une feuille de papier", ou imaginer un "baiser de plage arrière de berline entre Jesus et hitler", rabaisser l’œuvre de dieu à une figurine de type GI Joe avec laquelle on se bagarrerait avec ses potes de récré, dur à encaisser. Il faut bien l’entendre, quand il dit « It’s my world even if I’m insane ». The robot ate me On vacation volI est un provocateur qui veut faire réfléchir via l’expérimentation et il y arrive de fort efficace façon, même si après l’écoute de l’album, l’après midi est foutue.

 

    Le second volume peut être perçu comme l’autre versant du groupe, ou une manière perverse d’enfoncer le clou. Evoqué par les paroles comme un voyage dans un pays merveilleux fait d’amour et de beau temps, on se plait à relever le surcroît d’ironie « ainsi donc le volume I il fait comme s’il le prenait par-dessus la jambe ? »

Tandis que les ardents défenseurs du second livret s’accrochent à cette bouffée d’oxygène qu’il apporte, cette démonstration de folk song débridée des carcans du genre, utilisant l’électronique comme un instrument et les cuivres comme un loop. Il témoigne néanmoins, malgré ces somptueux arrangements, d’une moins grande originalité sonore que le volume I qui vous l’aurez compris remporte nos faveurs. Un concept album en tous cas tuméfiant et original !

 

Denis Verloes

 

Tracklist

vol I:
01. The Genocide Ball
02. Jesus and Hitler
03.
The Republican Army
04.
Oh No! Oh My! (1994)
05.
Crispy Christian Tea Time
06.
You Don't Fill Me Up the Same
07. I Slept Through the Holocaust
08. Every Nazi Plane has A Cross
09. On Vacation

 

vol II:
01. On Vacation
02.
Watermelon Sugar
03.
Apricot Tea
04.
The Red-Haired Girl
05.
Pre-Party #94
06.
The Tourist
07.
Oh No!
Oh My!
08. I'm OK

 

Date de sortie: mars 2005

Durée:   21’ 48’’et 20’ 00’’

 

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