musique

Part Timer - Part Timer

Moteer/import

[4.5]

 

 

L’australien John Mac Caffrey était déjà de la partie lorsque le label Moteer a ouvert les hostilités il y a 3 ans avec le duo Clickits. Un album et un maxi plus tard, c’est sans son compagnon et dissimulé derrière le pseudo Part timer qu’il revient à des sources chères au label. Comme ses patrons (The remote viewer) et ses brillants collègues (Clickits, Manyfingers et The boats), Part timer est un véritable artisan de la fragilité, un faiseur de mélodies contemplatives à cheval entre rupture et évaporation.  

 

Sur moins de 40 minutes, il enfile des perles d’électronica délicate et touchante, hautement acoustique, majoritairement faites de boucles de guitares acoustiques et de banjo lo-fi, d’effleurements électroniques bucoliques, de parasites imparfaits et craquements vinyliques nostalgiques, de fines rythmiques truffées de bruits organiques, se déployant tels des mécanismes d’horloge bancals et ivres.

 

Sur les forcément magnifiques We made a big mistake et Be (porté par un piano essoufflé), c’est sans surprise que l’on retrouve la voix susurrée et diaphane de Nicola Hodgkinson, une habituée de la clique (chanteuse d’Empress, souvent croisée chez The remote viewer et leurs potes Hood). Ailleurs, c’est la voix de l’invitée familiale Danielle Mc Caffrey qui sert de substrat pour un jeu de découpage sur un Thinking, Unthinking tout bonnement magnifique. D’humeur plutôt rêveuse, Part timer foule aussi des terrains à la mélancolie plus prononcée, sur le bien nommé Sad little Dennis (où traînent au loin trompette et accordéon) ; ou au contraire se montre plus enjoué et exotique sur Hear…to something, qui nous rappelle la période Pause du prolifique Four Tet.

 

Touchant à l’intime, résolument fanée et poussiéreuse, la musique de Part Timer s’adresse aux âmes nostalgiques et rêveuses. Si John a choisi de s’appeler ainsi, voulant par là-même nous faire comprendre qu’il est travailleur à temps partiel, on comprends mieux pourquoi les sorties Moteer se font si rares (2 par an en moyenne), mais cela n’explique en aucun cas pourquoi on atteint encore une fois ces petits sommets de beauté voilée et discrète.

 

Sébastien Radiguet

 

Tracklist

Unwritten letter to no.9

We made a big mistake

Daytona

Thinking, unthinking

When i’ve breathed my last (interlude)

Sad little Dennis

It only means

My friend

Rain on my window

Be

Hear... to something

End of the line

 

durée : 37’30

sortie : 9 octobre 2006

 

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