musique

The Raconteurs - Broken boy soldiers

XL/Beggars/Naïve

[3.5]

 

 

Quand Jack White se sent à l’étroit dans la formule White Stripes, il commence par sortir un album qui pousse un cran plus loin la démarche du duo: cela s’appelle get behind me satan, et ça fait taire ceux qui pensaient que l’avenir du groupe était désormais scellé du côté de la redite.

Quand Jack White se sent à l’étroit sous la forme d’un duo, il convoque Brendan Benson et une grande partie des Greenhornes  (Lawrence et Keeler): cela s’appelle The Raconteurs et ça fais éclater le duo guitare batterie habituel de l’homme aux bandes blanches.

 

Si le groupe évolue dans un registre sonore un peu plus large ; les démons et péchés mignon de White réapparaissent assez rapidement. Il partage d’ailleurs avec Benson un goût affirmé pour les sixties d’un côté (les mélodies), le blues (les constructions de titre où la guitare se mue parfois en virtuose), et Led Zeppelin . Alors non, Broken boy soldiers n’est pas un « grand » disque. Il ne prend pas l’auditeur à revers et The Raconteurs évolue, il est vrai dans un registre très similaire à celui des White Stripes, avec un son plus élargi et un batteur qui semble le petit frère de Meg, avec des bras plus minces. Et à la première écoute, ce « pas grand disque » lasse même un peu.

 

Puis on le ré-écoute. Et heureusement. Camouflées sous la panoplie sonore du groupe, on avait classé un peu rapidement les jolies mélodies cachées derrière le son plein d’aspérités de la guitare. Et on se rend compte que très vite finalement elles nous entrent dans la tête. On s’amuse à repérer que la voix, un peu haut perchée de Benson, n’est pas sans rappeler les belles heures de la britpop (bon même si c’est plus Cast qu’Oasis, quand même c’est troublant). Une impression qui est confortée par ces titres qui plongent allègrement dans la manne Kinks et Beatles contrebalancés souvent par les racines blues et américaines, qui (é)meuvent Jack. Les deux obédiences se neutralisent. Et amplifient le côté « pop sale » de l’ensemble. Qu’on se surprend après analyse à avoir envie de réécouter –qui peut honnêtement résister à la mélodie de steady as she goes-

 

Du coup, l’album revient et revient encore sur la platine. Comme un bon album de rock orienté pop, les chansons un peu faciles, un peu non divines, finissent par s’imposer et se siffloter sans même y prêter attention. Alors oui certes, pour une ouverture sur une nouvelle identité, White ne s’est pas foulé. Il n’innove ni ne se ré-invente, divisant du même coup le landernau de la presse musicale. Pourtant. Votre serviteur a l’habitude d’aimer se laisser piéger par des albums d’abord facile, simples d’accès, juste jouissifs, carrés, et bien torchés. Des albums qui ne nécessitent en fait que peu de discussion. Juste mettre la galette dans le lecteur, et sauter dans tous les sens, parce que ça fait plaisir et qu’on est persuadé que personne ne nous regarde. Pop quoi ! Et puis zut quoi, ça fait plaisir la pop non ?

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01. Steady As She Goes

02. Hands

03. Broken Boy Soldier

04. Intimate Secretary

05. Together

06. Level

07. Store Bought Bones

08. Yellow Sun

09. Call It A Day

10. Blue Veins

 

Date de sortie : mai 2006

Durée : 33’44

 

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