| 
                          
                            | Bloc
                              Party - Silent alarm   
                               1/2 Wichita/V2
                              - 2005   |  
                            |  |  |  
                            |   |     
                        Vu comme c’est parti, si on ne se dépêche pas un
                        peu, il n’y aura plus aucune raison de placer une
                        chronique du Silent alarm de Bloc Party
                        dans les pages d’ un webzine qui se veut promoteur de
                        découverte culturelle. La hype enfle, surfant sur le
                        retour en grâce de la new wave, sur la noirceur de la
                        peau de son chanteur, et d’un copinage presque fortuit
                        avec une gloire de 2004 : Franz Ferdinand.
                        N’empêche, il reste le doute que la vapeur qui monte
                        ne les propulse pas… et puis, parce qu’il s’agit
                        d’un putain de bon album, nous décidons de le
                        chroniquer ici…
                        
                          
                        
                            
                        Ce que vous lirez sans doute ailleurs aussi, c’est que
                        l’air de rien, Bloc Party fait siens, sans les
                        singer, les meilleurs moments de rock sombres et
                        romantiques de la New wave. C’est vrai. Dans la manière
                        qu’à le quatuor d’appréhender son format rock ?
                        Dans une batterie sans écho ni réverbération, nue, 
                        lancée à toute allure, qui semble emmener la
                        plupart des compositions sur un rythme ferroviaire mais
                        TGV ? Dans  les
                        compositions énergiques qui évoquent, avec évidence
                        et facilité, l’amour, la mélancolie ?
                        
                          
                        
                            
                        Et puis, parce que Kele chante haut perché, à
                        la limite de la justesse et du falsetto ;
                        des chroniqueurs ont sauté le pas. Ils jaugent
                        le groupe au mètre (cube) étalon : Robert Smith et
                        Cure. Est-ce totalement justifié ? Car à
                        l’exception de like eating glass qui fait
                        effectivement songer aux premiers enregistrement de Smith
                        et sa clique, (mais aussi du coup à pas mal de groupe
                        « plus vraiment punks » de la toute fin des
                        seventies), et quelques effets basse-batterie sombres au
                        fil de l’album, difficile de s’y méprendre. Reste,
                        au profit de cette comparaison bancale: un timbre de
                        voix qui partage avec Smith sa volonté de venir
                        se placer comme un instrument parmi les autres couches
                        sonores élaborées en strates par les musiciens. 
                        
                          
                        
                            
                        On lit ailleurs : « Bloc Party fera en
                        France en 2005 le coup de Franz Ferdinand en
                        2004… »  On
                        leur souhaite. S’il est vrai que c’est par le biais
                        d’une cassette envoyée au leader de FF que Bloc
                        Party met le pied à l’étrier des concerts et décroche
                        sa place d’outsider chez Wichita, la collusion
                        musicale s’arrête là. Bien sûr les deux formations
                        viennent taper dans le large spectre né du punk.
                        Pourtant il serait assez difficile de comparer le style
                        artie, le staccato ou encore le phrasé, marques de
                        fabrique de Fanz Ferdinand avec le no look du
                        quatuor ou leurs atmosphère sur-speedées. Des
                        nappes de rock et de douceur mêlées de mélancolie…
                        Qui se présentent en totale unité et en « strates »
                        musicales d’un mille feuilles agencé à la
                        perfection. Richesse du son qui se présente en globalité
                        évolutive, sans verser ni dans le shoegazzing qu’ils
                        intègrent sans pantomime, ni dans l’élucubration
                        post rock qu’ils semblent comprendre et distiller au
                        fil de leur format plus traditionnel. 
                        
                          
                        
                            
                        Rock, New wave, Punk, voix haut perchée, atmosphères,
                        couches musicales, post rock, shoegazzing… Autant
                        d’ingrédients de ce Silent Alarm qui prend à
                        contre pied les fans déjà conquis par les singles.
                        Ainsi donc, leur palette était plus large encore…
                        Mais la liste des éléments ingurgités par le groupe
                        ne serait pas complète si nous n’y ajoutions une
                        efficacité mélodique hors normes, déjà soupçonnable
                        dans les somptueux premiers EP. Une capacité qui doit
                        autant au revival en « the » de cette première
                        décennie (White Stripes, Strokes, Rapture,
                        Libertines….)- qu’à une certaine tradition
                        anglaise du milieu 90’s quan des groupes post-pubères
                        s’étaient mis en têtes de donner à 
                        la fraîcheur et la simplicité des compositions
                        (brit)POP leurs lettres de noblesse dans le monde du
                        rock (Blur, Oasis, Pulp…). D’ailleurs la voix
                        de Kele ne nous fait-elle pas songer plutôt aux
                        premiers essais du jeune Damon Albarn ?
                        
                          
                        
                            
                        Groupe synthèse, Bloc party vient chercher dans
                        différentes époques de la pop et du rock les ingrédients
                        qu’ils estiment utile à leur vision de la musique.
                        Ils en sortent un album au grand pouvoir d’évocation,
                        à l’originalité infaillible, à l’efficacité
                        redoutable, à l’adhésion immédiate.
                        
                          
                        
                         Denis
                        Verloes
                        
                        
                        
                          
                        
                         Tracklist :
                        
                        
                        
                         01.
                        Like Eating glass
                        
                         02.
                        Helicopter 
                        
                         03.
                        Positive Tension 
                        
                         04.
                        Banquet 
                        
                         05.
                        Blue Light 
                        
                         06.
                        She's Hearing Voices 
                        
                         07.
                        This Modern
                        Love 
                        
                         08.
                        Pioneers 
                        
                         09.
                        Price of Gas 
                        
                         10.
                        So Here We Are 
                        
                         11.
                        Luno 
                        
                         12.
                        Plans 
                        
                         13.
                        Compliments
                        
                          
                        
                         durée:
                        54’ 04’’
                        
                        
                        
                         sortie:
                        14 février 2005
                        
                          
                        
                         Plus+
                        
                         www.blocparty.com
                        
                        
                         www.v2.fr/blocparty.html 
                        
                        
                         www.wichita-recordings.com
                        
                                
                       |