musique

Richard Buckner & Jon Langford - sir dark invader vs. the fanglord

Fargo/Naïve 

[3.5]

 

 

Gravitant dans la galaxie Tucson Arizona , on était resté scotché par l’exercice de renouvellement de la folk, d’esprit carrément country et cow-boy, de Buckner ; au travers d’un album Impasse distribué en France; qui reste selon votre serviteur parmi les meilleurs exemples ce renouveau de genre, dont Calexico tire les profits les plus plantureux en Belgique et dans l’hexagone. La simplicité du jeu de Buckner, maniant la gratte comme un vieux loup de saloon, mêlée à une voix grave mais caressante qui doit rendre Richard Hawley vert de jalousie, sont les atouts de son personnage musical. Il nous revenait, il y a peu, avec un album moins enjoué Dents & Shells, plus introspectif, mais finalement tout aussi classe.

 

En compagnie de Jon Langford (ex-Mekons) ; ils président à la destinée d’un album écrit à quatre mains. Buckner y amène ses atouts habituels: sa voix et une guitare efficace sans taper dans la virtuosité, emprunte d’accents cow-boys. Le second une fougue presque punk, rock: en tous cas avec un brin de rétro ; et des arrangements qui décrassent la boue dans laquelle s’englue en général Buckner avant de commencer à chanter. Le tout est enregistré en vitesse, à la maison, et ça se ressent sur la patine de certains titres : si quelques uns gagnent en proximité et du coup en intensité comme the inca princess, d’autres auraient gagné à recourir à une production moins lisse et plus léchée sans doute.

 

L’ambiance générale élève le propos de Buckner, le sort de sa réserve folk habituelle et envoie ce musicien spécialiste des univers confinés et de l’histoire américaine à Stetson, tâter des espaces sinon pop à tout le moins plus’ rock; avec force mandoline, piano, backing vocals, et solos de guitares électrique, comme on en avait plus entendus depuis le new adventures in Hi-Fi de REM par exemple…

 

A ceci près que l’enregistrement décontracté de ce duo de musicien infuse sur l’ensemble de l’album, rendant l’ensemble moins pompeux ou grandiloquent que les albums avec lesquels on a envie de les comparer. Avec pour corollaire aussi une certaine inégalité dans l’affectivité et le gimmick produits par les titres. Certains sont « diablement » attachants qu’ils piochent dans la folk ou dans le rock : nothing to show, d’autres sont de véritables « chevaliers verts du gimmick » (comme sur la pochette) : Rolling of the eye, Torn away ; tandis que certains isolés sont juste… sympathiques : from attic to the basement pour n’en citer qu’un.

 

Alors, si l’album n’est pas une révolution dans le domaine musical qu’il aborde, il donnera pourtant aux amateurs de l’ancien Neil Young et de la nouvelle scène cow-boy, un bon moment, varié, de musique américaine à racines, sans une once de redite. Et pour les fans de Buckner, comme votre serviteur, la preuve que le guitariste en a encore sous le coude pour arriver à se remettre en question et se recréer. Bonne pioche du début d’hiver 2005.

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01. Rolling of the eyes

02. Nothing to show

03. Sweet anybody

04. From attic to basement

05. Torn apart

06. Stayed

07. The Inca princess

08. No tears tonight

09. Do you wanna go somewhere?

 

Durée : 30’ 38

Date de sortie :17 octobre 2005

 

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www.richardbuckner.com

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