musique

Loisirs - Submergé par le sublime

dora dorovitch/Rejuvenation/Overcome

[3.5]

 

 

"Après la suxesse story connue par leur précédent LP Glamoroso (Golden Love & Morosity ndlt), Loisirs a du subir des pressions incommensurables de la part des fans, du rocher-travail (rock-business ndlt), et même des plus proches. Et c’est à la limite de la rupture que le groupe se retrouve début 2005. ÉTAIENT-ILS DEVENUS DES OBJETS DE FOIRE ? AVAIENT-ILS TOUT DIT ? Opposant leur refus catégorique aux ponts d’or (golden bridges ndlt) proposés par les labels les plus corrompus, c’est sur ses fonds propres que LOISIRS produira son nouvel opus".

Ainsi annonce la bio du groupe de Poitiers. Et quelque chose nous dit qu’il n’ont pas perdu, avec ce second album, la rage mâtinée d’humour, déjà marque de fabrique du premier opus, qui trouve ici écho dans une bio fendarde et dans un tracklist à l’emporte pièce (cf. ci-dessous).

 

Dès les premières notes, de submergé par le sublime, on sait qu’on se retrouve en terrain connu. Un déluge de guitare noisy vient toujours s’écraser sur le fond du tympan : mélange d’énergie juvénile et punk façon Ash, de mur sonore façon Ride, de palette de son façon Sonic youth et de bloc massif, façon Queens of the stone age ou consorts. On ne change pas une formule gagnante. On la charge avec un mélange spécial encore plus détonant, encore plus efficace, un peu moins surprenant, à peine, que sur le premier opus.

 

A l’époque du premier album, on n’avait pas su comment qualifier ce style de musique décrassant de fort agréable façon les conduits auditifs les plus bouchés, et provoquant une irrépressible envie d’envoyer valdinguer l’écran du pc par terre, ou par la fenêtre, tout en éclatant la Fender Strat ’, qu’on a même pas en rêve, sur le sol en terre battue où on écrit la présente. Vivre vite, mourir heureux en ayant mangé la vie musicale par les deux bouts. Maintenant, Loisirs nous offre une clé de lecture, mieux une dénomination : post-hardcore émotionnel. Pas mal. Assez évocateur. On espère que le terme sera suffisamment signifiant pour donner une idée assez juste de cet album mené tambour battant, ficelé en   31’ 39’’ secondes. Une décharge d’adrénaline pure, où on a du mal à percevoir quand s’arrête le riff, quand commence le refrain, qui tape où et qui gratte quoi. La voix du chanteur, qu’elle soit celle de P’ti Greg, Bifi ou Tiger hurle tellement haut et à la limite du chancellement qu’on ne saurait dire qui chante quoi, en quelle langue, à quel moment.

 

Et si on est toujours aussi certain que Loisirs ne grimpera jamais dans les charts indé : la faute à l’absence de gimmick roi de la radio et de refrain entêtant qui continue à ne pas préoccuper le groupe. On sait d’ores et déjà qu’on placera ce second album juste à côté du premier, pour nos furieuses envies de pêter un cable bruitiste en compagnie du roi émotionnel de ce post hardcore en délire. Vous reprendrez bien un peu de larsen Simone ?

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01. Bridges

02. Tiger

03. Dindon

04. Paloumet

05. Clafouti

06. Petit déjeuner

07. Police

08. Cheyenne

09. Taloche

 

Durée : 31'39

Date de sortie : novembre 2005

 

Plus+

www.doradorovitch.com

Le site officiel

www.overcomerecords.com