musique

Cat Power - The greatest

Matador/Beggars

[2.5]

 

 

Autant ne pas faire durer le suspense, le nouvel album de Chan Marshall, alias Cat Power, est loin de combler les attentes que cette artiste brillante fait peser à chacun de ses disques. Déjà, on peut dire que c'est toujours un peu présomptueux d'appeler un album The greatest... surtout quand celui-ci se révèle ne pas être du tout à la hauteur.

 

Et pourtant l'affiche était bien belle. Car Chan Marshall avait décidé pour ce septième album de s'entourer de musiciens de blues et de soul de Memphis, et que des pointures croisées dans les meilleures pépites du genre, avec Al Green entre autres. Seulement voilà, Chan Marshall reste au milieu du guet et livre un disque qui garde constamment le cul entre deux chaises. Car la belle n'arrive pas à choisir entre la poursuite de son folk éthéré et épuré et l'exubérance nécessaire pour réaliser de bons morceaux de musique black. Et puis, Chan Marshall nous la joue cheap voire lo-fi dans ses sonorités, alors qu'elle avait largement les moyens (en terme de musiciens) pour aller jusqu'au bout de sa démarche. Et si la neurasthénie pour trentenaires tristes avait toute sa place dans la pop-folk qu'elle distillait jusque là (et qui transparaît encore dan le morceau éponyme The greatest), ici, c'est carrément lourdingue. Ou du moins décalé au milieu des compositions rythm’n’blues de ce disque. Et Cat Power sombre rapidement dans l’auto-parodie.

 

Mais ses morceaux teintés de blues sont les plus faiblards car la tigresse ne les maîtrise visiblement pas. Lived in bars en ai l’exemple parfait qui pue les bons sentiments à des kilomètres, loin en tout cas de la subtilité à laquelle nous avait habitué Chan Marshall. Au final ce sont les morceaux les plus épurés, tel Where is my love qui s’en sortent le mieux.

 

Bref, si Cat Power souhaitait faire un disque soul, elle aurait dû se lancer à fond dans sa démarche : et faire comme Bowie un Young americans plus black que les albums de James Brown ou se lancer dans du vrai blues, comme sait le faire Ben Harper. Ou alors rester dans son folk mélancolique qui lui sied si bien. Mieux vaudra donc se replonger dans les précédents disques de Cat Power, un Moon pix ou même You are free.

 

Julien Damien

 

Tracklist :

The Greatest

Living Proof

Lived In Bars

Could We

Empty Shell

Willie

Where Is My Love

The Moon

Islands

After It All

Hate

Love & Communication

 

Durée : 41’27

Date de sortie : 24 janvier 2006

 

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www.catpowerthegreatest.com