musique

The Silver Mt Zion - This is our punk-rock         1/2

Constellation/chronowax - 2003

 

 

 

    Ils nous avaient émerveillés avec He Has Left Us Alone But Shafts of Light Sometimes Grace the Corners of Our Rooms en 2000. Ils nous avaient époustouflés l’année suivante avec leur quasi-parfait Born into Trouble as the Sparks Fly Upward, et depuis plus rien. Deux années de disette pour les fans du combo canadien, pour moitié composé par des membres de Godspeed You ! Black Emperor.

 

    Et puis finalement arrive le nouvel opus tant attendu. Les ASMZ (and The Tra-la-la Band) allaient-ils faire mieux que précédemment ; à savoir élever leur musique à des niveaux encore jamais atteints ? Allaient-ils laisser leurs cousins canadiens Godspeediens sur le bas côté, collectif qui tourne en rond finalement plus qu’il ne se réinvente...

La réponse est oui, doublement oui ! Au sortir de This Is Our Punk Rock..., une seule envie : appuyer à nouveau sur le bouton play et replonger une fois encore dans cette musique qui fait voyager son auditeur et qui, ô bonheur suprême, le transporte.

 

    This Is Our Punk est donc un excellent album. Composé de quatre pistes (d’une durée moyenne de 12 minutes chacune, environ). Première surprise, l’album n’est jamais ennuyeux et sait toujours rebondir. Dès Sow Some Lonesome Corners, les chœurs du tra-la-la band emballent, subliment. L’album commence par une mise en bouche de près de 8 minutes qui débouche sur une partie plus rock, faisant prendre à la chanson une dimension insoupçonnée ; le tout saupoudré de justes doses de violon, savamment distillées. Peu de paroles pour un final onirique à faire frissonner plus d’un auditeur.

 

    Babylon Was Built On Fire introduit la voix d’Efrim, membre des GYBE et leader de la formation dont il est question ici. Si sa voix en agacera et rebutera sans doute certains, mais elle donne pourtant une vraie dimension à cette chanson, qui, si elle ne décolle pas, n’en reste pas moins très réussie.

 

    Il en va de même pour le troisième titre, LE morceau de l’album. American Motor Over Smoldered Field subjugue par sa force. Un morceau qui démarre tout doucement par quelques accords de guitare avant d’exploser par un final contrebasse/chœurs/guitares électriques de toute beauté, qui laissera l’auditeur pantois d’admiration.

Enfin Goodbye desolate railyard clôt magnifiquement le disque avec son rythme lancinant qui finit par trois minutes de chœurs, répétant inlassablement « Everybody gets a little love sometimes », avant de s’évanouir, inexorablement…

 

Au final, A Silver Mount Zion réussit l’impossible : produire un album encore supérieur à ses prédécesseurs et surtout à s’affranchir de la tutelle des GYBE.

Indéniablement, un grand album de l’année, il vient rejoindre Prince et son One Nite Alone… Live dans mon panthéon personnel pour 2003, année décidément riche et passionnante de production musicale.

 

Olivier