musique

Vegomatic - surfin, robots and the correct use of rock'n' roll 

 

 

 

    12 nouveaux titres entre projet arty et production indépendante, pour le  quatuor parisien Vegomatic. Apparu selon leurs dires sur une plage basque en 1999 ; ils se sont parés d’une guitare accoustique et de vieux synthés, puis décident de faire du rock, inspiré de surf music instrumentale américaine, « de musiques électroniques d'hier et d'aujourd'hui et de B.O des films français des années 60 ». Depuis quatre ans ils fourbissent leur armes et développent leur notoriété, franchement aidés dans cette entreprise, par la vague du retour à la guitare et  l’aide du modiste  Maurizio Galante séduit par le premier mini-opus du groupe. L’esprit vintage porté en badge sur la guitare et les vieux Yamaha’s ou Roland, doublé d'un son "de derrière la porte des chiottes" fournit  un album de pop rock énergique affublé d’un groove à l’ancienne et d’un son proche de toute la déjà longue histoire de l’électro française. On évolue ici entre les essais rock passéistes et clichés des allemands de Franck Popp ensemble ou de l’anglais Edwyn Collins et les loops de la Yellow ou Stereolab, avec des paroles un tantinet dandy qui n’auraient sans doute pas déplu à Divine Comedy époque Casanova.  Voix féminines en boucles, voix faussement blasée d’un chanteur anglophile et claviers groove-bubblegum en sont les ingrédients les plus marquants.

 

    Bien sous tous rapports il manque cependant aux compositions de ce quatuor le « petit supplément d’âme », l’imperfection délicieuse ou le second degré sans la pose, qui permettrait de s’attacher autant qu’au groupe qu’à ses compositions. Groupe parfait en accompagnement de catwalk, où il offre une bande son rythmée et propre sur elle, bande son irréprochable des bars à eau  (Colette ?) où l’on cause et où on ne se préoccupe pas trop de la musique qui passe,  on a pourtant du mal à s’attacher tant au groupe qu’à ses compositions bien foutues mais déjà maintes et maintes fois entendues auparavant, de manière plus spontanée sans doute et peut-être aussi un peu plus touchantes. Et nous de terminer cette chronique en ponctuant d’un : « très bien mais bof… ».

 

Denis