roman

Aurélie Zarka - A ton image

Éditions Farrago  - 128p, 15€

[2.0]

 

    

    Autant être honnête, j'ai moyennement apprécié ce livre ! Pour un premier roman, il traite d'un sujet assez fort et grave : l'absence d'une mère ou d'un père. Dans la première situation, une narratrice confie son (profond) désarroi à grandir sans avoir jamais connu sa vraie mère, car elle a été abandonnée vers l'âge d'un an. Et encore, dit-elle, c'est approximatif et ainsi de compter les années sans réellement savoir quelle est sa véritable date d'anniversaire !

Flippant, pensais-je. Car dans ce texte, la narratrice ponctue ainsi son désarroi de quelques-unes des réalités assez cruelles et inimaginables pour une personne ordinaire, comme moi, assez chanceuse d'avoir eu mes deux parents à mes côtés.

 

    Dans le deuxième texte, une (autre) narratrice parle de l'absence du père, séparé, divorcé puis évaporé dans la nature ! C'est à se demander quelle est la situation la plus traumatisante : ne jamais avoir connu son parent ou l'avoir perdu un jour, comme ça, sans raison... S'en mordre ainsi les doigts à tenter de s'expliquer cette désertion, là je comprends. En de trop brèves incursions, le portrait de Landru est évoqué, par la voix du fils qui a aussi, et par la force des choses, grandi sans père, sinon l'héritage d'un Nom, terrible gifle à parapher. Mais pourtant, quelle fierté pour ce fils qui avoue, non sans rage, la difficile posture d'être fils de bourreau auquel on n'accorde pas le droit de pleurer, au même titre que la victime. A méditer...

 

    En bref, j'ai péniblement réussi à entrer dans le roman d'Aurélie Zarka. D'un bout à l'autre, le ton n'a jamais cessé d'être monocorde et triste, quasi désespérant. A l'image d'un personnage qui reproche à la narratrice d'être trop "cérébrale", de "trop penser, trop réfléchir", j'ai aussi regretté que l'histoire entière soit exposée dans un but nombriliste et méthodique, trop solennelle. Le résultat est d'une tristesse ! De plus, il aurait été davantage intéressant de fouiller plus l'histoire de Landru et son fils. Mais l'allusion semble n'être que décorative et secondaire. En gros, ce premier roman présente beaucoup des défauts d'un "premier roman" : trop sérieux, trop travaillé, trop compassé et la force de l'écriture s'avère également un reproche à ce livre puisqu'elle le cantonne davantage dans les qualificatifs cités ci-dessus. Non, raisonnablement, A ton image n'est pas une lecture désinvolte et son auteur, encore jeune car née en 1973, gagnerait davantage à travailler dans ce sens !

 

Stéphanie Verlingue

 

Date de parution : 26 août 2005

 

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