roman

Jean-Bernard Pouy -  Démons et vermeils

Editions Baleine - Série Grise - 2002

 

     

    Il fallait bien un jour que je vous parle de la série grise. Créée sur l’initiative du toujours très prolifique Jean-Bernard Pouy, auteur majeur de polars modernes, cette série est faite pour les vieux et raconte des histoires de vieux. C’est écrit gros et les romans ne font pas plus de 100 pages, idéal quand on ne voit plus très bien et que l’attention se fait de plus en plus courte. Heureusement pas vieillots pour deux sous, les premiers volumes de cette série se révèlent souvent assez de bonne qualité et montrent le polar sous angle plutôt inhabituel où l’on a affaire cette fois-ci à des sortes de anti-héros que sont les personnes du troisième âge. Pourtant pas sûr que cette série plaise tant que ça à ma grand-mère, car il faut dire que les vieux de la série grise sont de drôles de personnages assez inhabituels de ceux que l’on peut rencontrer dans les clubs du troisième âge de nos provinces.

    Prenons le premier roman de la série, écrit comme il se doit par JB Pouy. Démons et vermeils met en scène Ulysse, un conducteur de bus scolaire qui, au pied levé, remplace le chauffeur du car municipal pour accompagner un voyage de personnes âgées. Ulysse est vraiment content : quatre jours de vacances à la mer ! Mais voilà les anciens sont redoutables et pleins d'énergie ; ils ne manquent pas d'idées pour s’amuser et faire des farces au chauffeur. Et le pauvre va être roulé dans la farine par trente gentilles vieilles branches, auxquelles on aurait donné le bon Dieu sans confession.

    Humour vache et grosses blagues de potache sont à l’honneur de ce petit polar rigolo mais salaud auquel on ne décernera pas le prix Goncourt mais pour lequel on vouera une tendresse particulière tant il nous aura bien fait marrer, d’un rire premier degré et sans arrière pensée : bref, du pur divertissement !

    Et on ne s’arrêtera pas en si bon chemin puisque les volumes suivants, tous aussi bons que le premier, offriront au lecteur la possibilité de passer une nouvelle fois un bon moment aux côtés de vétérans assez extraordinaires. On lira donc Les hommes préfèrent les sondes de Francis Mizio où deux retraités montent une escroquerie à l'Ovni (histoire inspirée d'un fait réel). on dévorera également Le Crime du dernier métro du regretté Pierre Siniac ou encore La route de Bauliac, de Mouloud Akkouche un Texte noir tirant sur le fantastique. 

Benoît