roman

Sylvie Testud - Il n'y a pas beaucoup d'étoiles ce soir  

Fayard - 2003

 

 

 

     Sylvie Testud est décidément une personne singulière, qui a le don, l’air de rien, de nous épater ! Avec ce premier livre de nouvelles, sous couvert de chroniques autobiographiques, elle nous décrit, mieux nous dessine, avec un style qui lui ressemble (authentique, sobre et drôle), le milieu du cinéma. Avec elle, on court d’écoles de cinéma aux séances de casting, en passant par des scènes de tournages et des pièces de théâtre. Et toutes ces anecdotes, vivantes, vivantes, deviennent des scènes en soi (dont certaines des bijoux de drôlerie). Et les personnages, qui composent cette « famille » qui est la sienne depuis des années, deviennent des être humains vivants, complexes, décalés, familiers…

 

    Elle a un sens inné de l’observation, cette fille, c’est évident ! Et une curiosité ! Et sûrement aussi une empathie pour les gens et un sens des détails apparemment anodins (voire incongrus) qui font découvrir des merveilles… Bref c’est tout bon, tout ça, pour nous pondre un livre qui se savoure comme un bonbon !

 

    Le style est imagé, parfois métaphorique, sans fioriture aucune, limpide, et pourtant plein d’espiègleries. Son regard sur les autres et sur elle-même est distancié, parfois ironique, et surtout plein de tendresse. En bref, elle ne triche pas ! Et c’est ce qui rend ce petit livre intelligent et subtil, si rafraîchissant. Et puis derrière ces lignes écrites qui coulent de source, on se prend à être surpris par des idées et des pensées beaucoup plus profondes qu’elles n’en ont l’air. En plus, elle a le sens de la formule la Testud: elle dont « le cœur est dans ses lèvres » et qui se demande, face à un réalisateur pseudo-intello castrateur, si à défaut de bouffer de la merde on peut « chier des étoiles »…

 

    Bref, elle qui aime tant « les anges gardiens » et « les états de grâce », on peut lui avouer, son livre en soi en est un , mais bon, au fond, on n’est pas étonné, on le sait depuis longtemps: Sylvie Testud a beau être « musclée » et « fumer comme une cheminée », elle porte la grâce en elle… « Elle est plus qu’une Reine, elle est un miracle ! ».

 

Cathie