roman

Jonathan Coe - Les nains de la mort     1/2

Folio - 2002

 

 

    Si je partage avec cet auteur la même année de naissance (1961), j’ai bien peur que la ressemblance s’arrête là : je ne jette ici que quelques phrases pour élaborer une chronique d’appréciation sur un livre, un film ou un disque, histoire aussi de vous faire partager mon coup de cœur et vous donner le cas échéant l’envie de lire, voir ou écouter.

 

    Nous voici donc plongés dans la vie chaotique du jeune William, émigré d’Ecosse à Londres pour y vivre sa vie rêvée de musicien guère inspiré. Pour l’instant, alors qu’il se débat tour à tour avec sa bande de potes pour tenter d’enregistrer un morceau à peu près correct dans un studio labyrinthique et mystérieux et avec une jeune femme fort convenable mais apparemment peu réceptive à sa présence insistante, sa vie va soudain basculer lorsqu’il assiste bien malgré lui à un meurtre perpétré par deux nains, qui donnent le titre à ce livre.

Le livre est construit selon les différents mouvements d’un morceau de musique et fait aussi des aller-retours permanents entre passé et présent, ce qui au demeurant ne présente aucune difficulté particulière de compréhension.

 

    Emaillé d’une galerie de personnages truculents (musiciens, barmaids, vieilles anglaises), ce roman court mais dense, dans lequel aucun ennui ne peut percer, est aussi un pur produit de ce que la littérature anglaise sait faire de mieux en matière d’humour noir et grinçant, voire de non-sense à la façon Monty Python (l’attente d’un bus le dimanche à Londres), mais aussi d’observation de la société.

 

    On pourrait rapprocher facilement Jonathan Coe de Stephen Frears au cinéma – dans sa bonne période anglaise – et surtout de Nick Hornby en matière de livres. J’ai souvent retrouvé dans cet opus l’esprit souvent absurde et décalé tel qu’il existait déjà dans Haute Fidélité un des romans de Hornby.

Signalons deux autres ouvrages de Jonathan Coe : Testament à l’anglaise et La Maison du Sommeil, très justement récompensés respectivement par les prix Fémina et Médicis dans la catégorie Etranger.

Je terminerai par un petit conseil de lecture : un disque des Smiths ou de Morrissey, d’ailleurs inscrits en exergue de chaque chapitre, me semble un excellent accompagnement à la dégustation de ce roman drôle et trépidant.

 

Patrick B