roman

Iain Levison - Un petit boulot     

Liana Levi – 2003

 

 

 

    Jake Skowran est le héros de cette histoire, plutôt l’anti héros, celui d’une Amérique qui fout le camp et qui laisse sur le carreau des milliers d’employés victimes des délocalisations et d’un libéralisme économique ravageur.

Pourtant, Jake était plutôt heureux quand il travaillait dans l’usine qui l’employait. C’était un employé honnête et sans histoire. Mais voilà quand on se retrouve au chômage, on ne voit plus les choses de la même manière... Paumé, endetté, il ne voit d’autre solution que celle d’accepter un petit boulot, pas bien compliqué que lui propose son bookmaker Ken Gardocki à qui il doit une petite fortune.

 

    Jake doit simplement tuer la femme de Ken qui le trompe avec un pilote. Malgré l’énormité de la proposition, Jacke accepte sans sourciller et sans état d’âme car il sait que s’il veut s’en sortir c’est la seule solution pour lui. Alors froidement il va exécuter le contrat. Mais un crime va en entraîner un autre et très vite Jake se révèle être un tueur à gage cynique sans arrière pensée qui va exécuter froidement les missions pour lesquelles on le paye.

 

    Incontestablement, Un petit boulot présente toutes les caractéristiques et les qualités du  roman noir contemporain dans lequel l’arrière fond social constitue une donnée majeure pour l’histoire et dans lequel le personnage doit survivre comme dans une jungle où règne la loi du plus fort. Histoire solide, humour décalé et cynique, ce roman est une vrai réussite tant au niveau de la forme que du fond. Il s’inscrit d’ailleurs dans la grande tradition du genre, avec en toile de fond une dénonciation de la société, du capitalisme.

Très cinématographique dans sa construction et dans l’univers qu’il dépeint, Un petit boulot ramène inévitablement à des films du cinéma noir américain tels que Fargo, Un plan simple. On pense aussi au romancier Donald Westlake, proche de Levison dans la façon de traiter le sujet, notamment dans son roman Le couperet (cf chronique).

 

   Partiellement autobiographique, ce roman est le premier de Iain Levison, un jeune auteur qui a connu les mêmes galères que son héros, mais sans toutefois en arriver aux même fins. Vivant aujourd’hui à Philadelphie, il prépare un second roman. Espérons qu’il connaisse le même succès d’estime que celui-ci.

 

Benoît