BD

Kris et Étienne Davodeau - Un homme est mort

Futuropolis - 80p, 15€ 

[4.5]

 

 

Au printemps 1950, une grève mobilise des milliers d’ouvriers chargés de reconstruite la ville de Brest. Le 17 avril, la police tire sur les manifestants et en tue un : Edouard Mazé,  qui restera par la suite comme la figure emblématique de cette lutte. C’est alors qu’arrive clandestinement un certain René Vautier, jeune cinéaste chargé par la CGT de filmer le mouvement afin de redonner confiance aux ouvriers. Celui-ci prend alors sa caméra, parcourt la ville, encadré de deux sbires et ramène un film de 12 minutes qui sera projeté clandestinement nuit après nuit, dans tous les coins de la ville et des alentours sur une lecture d’un poème de Paul Eluard légèrement modifié afin de rendre hommage à Edouard Mazé.

 

Formidable témoignage d’une époque, d’une lutte, et hommage à un cinéaste engagé : René Vautier (auteur quelques années plus tard du film Avoir 20 ans dans les Aurès), Un homme est mort est un  récit à la fois émouvant et passionnant qui évoque ce que furent ces luttes sociales après la guerre 39-45 face à un patronat tout puissant et peu soucieux des conditions de vie déplorables de ses ouvriers. On y voit sous le trait simple et travaillé de Davodeau ce que voulait dire à cette époque des mots comme solidarité, l’espoir, prolétariat, lutte des classes.

 

Parfaitement documenté par Kris, né dans  la région, cette reconstitution historique en bande dessinée est une vraie leçon d’histoire qui, sans être trop didactique, parvient parfaitement à faire passer le message tout en procurant un plaisir de lecture évident. Une Bande dessinée à ranger aussi bien dans les bibliothèques scolaires comme dans celle de la maison.

 

Benoît Richard

 

Date de parution : 12 octobre 2006

 

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