BD

Guibert & sfar - La fille du professeur  

Dupuis coll. expresso - 2003

 

 

 

    Ecrite et publiée en 1997, La fille du professeur ressort des cartons en 2003 pour une réédition soignée dans la collection Expresso de chez Dupuis. Pour le plus grand bonheur des amoureux de Sfar (auteur désormais reconnu) et aussi pour ceux qui seraient passés à côté de ce petit chef-d’œuvre de poésie et d’humour absurde. On retrouve une Bd intacte, dans laquelle de folles aventures se déroulent sur un rythme complètement échevelé. Saluée, à l’époque par la critique, La fille du professeur fut récompensée du prix René Goscinny et de l’Alph-art coup de cœur du festival d’Angoulême.

 

    La trame scénaristique est plutôt extravagante : imaginez une momie sortie dont on ne sait où (on le saura plus tard) qui vit une histoire d'amour fiévreuse avec la jeune et charmante fille d’un égyptologue reconnu. Mais comment demander la main de miss Liliane quand on est perdu dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle et déclaré mort depuis 3000 ans ? Même s'il cache un douloureux secret dans son sarcophage, Imhotep IV, Prince d'Egypte, est prêt à tout pour fuir avec sa bien-aimée et quitter les quais mal famés de la Tamise pour rejoindre les rives ensoleillées du Nil. Mais lorsque le destin et sa gracieuse majesté s'en mêlent, tout s'emmêle et se complique à loisir.

Sur un rythme effréné et sans temps mort, les deux auteurs nous convient à une folle équipée dans laquelle notre gentille et sympathique momie se retrouve poursuivie sans cesse et même, à un moment, jugée dans un tribunal.

 

    Il serait trop long ici d’énumérer toutes les péripéties qui ponctuent cette histoire, mais sachez que chaque page recèle de son petit lot d’humour de fantaisie. Véritable aventure sur-humaine, cette Bd nous convie aux frontières du réel et de l'irrationnel sans aucun complexe et mélange allégrement romantisme, poésie, histoires de familles, aristocratie et meurtre.

 

    Avec beaucoup de finesse et en faisant référence à un certain cinéma en noir et blanc, Sfar et Guibert nous régalent. Ils suscitent en nous une franche jubilation, par la fraîcheur qui se dégage de cette BD. So british !

 

Benoît