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Stassen - Les enfants Dupuis/coll. Aire libre - 2004

    Dans une ville d’Afrique, sur fond de guerre civile, des enfants, orphelins ou abandonnés se retrouvent autour d'Anika, une jeune suédoise envoyée par une ONG, responsable d’un atelier de vannerie. Il y a Angel mais aussi Black Domino le caïd, qui est amoureux de la belle blonde et qui souvent simule des conversations sur un faux téléphone portable. Il y a aussi Mongol l’enfant qui n’arrive pas à parler aux humain mais seulement aux animaux. Et puis il y a les autres enfants, tous ces petits qui errent dans les rues à la recherche d’un hypothétique bonheur.

    Dans cette histoire, ou plutôt cette chronique sociale d’un pays délabré, se côtoient pour le meilleur, mais surtout pour le pire, des enfants et des adultes dans un chaos social plus ou moins organisé où l’on doit lutter pour vivre.

On croisera donc au hasard des pages, un vieux belge, hériter de la colonisation, généreux et pédophile un commissaire de police corrompu, un homosexuel désabusé, mais aussi des bandes de jeunes qui mènent une existence difficile, dénuée de tout sentiment et où la barbarie n’est jamais très loin.

    Sans réel espoir et avec un pessimisme retenu, Stassen réussit à dépeindre, avec une certaine justesse semble t-il, un monde bien loin de chez nous mais dans lequel on se plonge très vite grâce à une narration tranquille mais qui atteint son objectif sans difficulté, celui de nous confronter à la réalité d’une jeunesse perdue, loin de chez nous.

Avec un trait épais, mais très doux, et en privilégiant des couleurs sombres, Stassen crée une ambiance moite et étrange à travers des personnages qui ne le sont, pour certains, pas moins.

Benoît