BD

Kiriko Nananan - Strawberry shortcakes 

Casterman/coll. sakka - 336p, 11.95€

[4.0]

 

 

Désormais lue et reconnue en France grâce à la traduction de Blue (2004) puis Everyday (2005), et largement saluée pour sa sensibilité et son trait de crayon si particulier, si minimaliste, Kiriko Nananan revient une nouvelle fois avec des portraits de jeunes femmes dans le Japon d’aujourd’hui.  

Cette fois elle propose 4 portraits croisés de filles à la dérive, chacune aux prises avec les tourments de l’existence (amour compliqué, déprime, boulimie, mal-être…).

Avec une narration réduite au minimum, des planches presque nues, Kiriko Nananan propose une variation sur un quotidien banal et sans relief où incommunicabilité, solitude et mal d’amour dominent, et dans lequel ces quatre jeunes filles surnagent sans réel de bonheur.

Se posant plus de questions que n’agissant véritablement, ces filles semblent finalement se complaire dans leur misère existentielle et dans leur univers étriqué. Et tout ça l’auteur parvient à le restituer parfaitement, par petite touche, en nous dévoilant progressivement l’intimité de chacune.

 

Tout comme pour les précédents livres de Kiriko Nananan, la lecture de Strawberry shortcakes, même si elle se révèle un peu déprimante par moment, révèle malgré tout une grande capacité chez cet auteur à traduire les sentiments et l’intimité avec presque rien, juste quelques mots et quelques traits de crayons. Assez remarquable, finalement.

 

Benoît Richard

 

Date de parution : juillet 2006

 

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