musique

Chroniques Express 39

 

 

MAI - Still need a kiss

Apparue pour la première fois sur la compilation CQFD des inrocks en 2005, voilà que la jeune suédoise Johanna Wedin aka MAI débarque sur le label Nacopajaz pour un premier album placé sous le signe de la douceur. Avec sa pop éthérée, mélancolique et lascive, la jeune femme propose un album délicat où la voix enfantine et naïve de Johanna Wedin se mélange à une instrumentation délicate, raffinée qui, à défaut de donner un album touchant, offre un disque bien fichu mais malheureusement, un peu à l’image des récents album de Air, a tendance à nous plonger dans un sommeil profond a bout de quelques titres. Comme quoi le beau n’est pas toujours passionnant. (2.5) Benoît Richard

Nacopajaz - 2007

 

Marc Almond - Stardom road

Après le grave accident de moto qui a failli lui coûter la vie en 2004, Marc Almond n’avait plus donné signe de vie. C’est donc avec joie que l’on voit son retour. Pas de nouvelles compositions sur ce  Stardom road, non, juste 12 reprises, dont certaines de standards,

des ballades, des chansons de crooners et des morceaux pop sixties, glam ou electro-pop. A noter la présence de quelques guests comme Antony, Jools Holland ou encore Sarah Cracknell. Pour le reste c’est assez lyrique, asse inégal aussi avec quelques titres pompeux et un peu saoulant. Mais quelle voix ! (2.5) Benoît Richard

Sequel/Pias – 2007

 

Orouni - a matter of scale

Orouni est jeune parisien d’à peine 25 ans qui compose avec sa guitare acoustique de jolies et fragiles ballades plutôt dépouillées avec un piano et quelques sonorités éparses en guise d’arrangements. Bref tout ça est plutôt sympathique, bien printanier et on se dit que ce garçon (dont le nom de scène st emprunté à Jack Kerouac sur la route) a bien du talent à composer ses petites chansonnettes folk. Bref, un disque sorti de nulle part qui en plus de nous offrir une chouette musique nous propose un très joli cd dans lequel on découvrira une mystérieuse carte.. au trésor ? (3.5) Benoît Richard

http://orouni.net - 2006

 

Rien - il ne peut y avoir de prédiction sans avenir

D’abord il y a l’emballage du disque : Singulier, en carton et qui s’ouvre un peu comme une boite ou un cadeau. Et puis il y a le disque, tout aussi étonnant. Là on découvre un post-rock où dominent les guitares, entre calme et tempête, le temps de 10 titres qui vous emmènent loin du rock conventionnel. On les avait découvert en 2003 avec l’album Requiem pour des baroqueux (déjà tout un programme !) un disque qui nous avait bien déboussolé. Rebelote avec il ne peut y avoir de prédiction sans avenir, album avec lequel le groupe nous fait une fois encore tourner la tête. Un disque  post-rock, insaisissable, aux relents de prog rock 70’s, parfois lourd, parfois léger, et qui a furieusement tendance à partir là ou on ne l’attend pas. Et si ces propos ne vous ont pas totalement convaincu, aller chercher les titres sur le site de l’amicale underground pour vous rendre compte par vous même de la liberté qui souffle dans la musique de ce groupe. (3.5) Benoît Richard

www.amicale-underground.org - 2007

 

Jeanne Balibar - Slalom dame

Désormais chanteuse à part entière, en parallèle à une carrière d’actrice rondement menée, Jeanne Balibar avait su trouver un public et séduire littéralement ceux qui s’étaient laisser prendre au charme de cette belle dame avec notamment un premier album Paramour sorti il y a trois ans. En 2007, elle revient, une fois encore, sous la houlette du fidèle Rodolphe Burger auquel il faut adjoindre un featuring de choix avec des noms tels que Fred Poulet, Dominique A, Pierre Alferi, Abstrakt Keal Agram. Même si l’ombre de Barbara plane toujours autant sur la chanson de Jeanne Balibar, il semble que cette dernière s’en affranchisse de mieux en mieux avec un disque plus personnel que son prédécesseur. Néanmoins l’ensemble reste inégal avec seulement quelques titres forts dans un ensemble encore un peu ronronnant. (2.5) Benoît Richard

Naive - 2006

 

Erik Truffaz - Arkhangelsk

Une chose est sûre : on ne peut pas dire qu’Erik Truffaz fasse toujours le même album. Musiciens de jazz, trompettiste, ouvert sur le monde et sur tous les courants musicaux capables de s’accommoder au jazz, ce musicien découvert il y a quelques années avec "The down" et surtout le génial "bending new corners",  revient en plein forme avec "Arkhangelsk", son neuvième album et peut être le plus accessible de toute sa discographie mais aussi l’un des tous meilleurs. En compagnie du rapper Nya, d’Ed Harcourt (superbe reprise du "Manon" de Gainsbourg) et du lunaire Christophe dont les voix se mélangent impeccablement avec les sonorités chaudes de la trompette et du fender Rhodes, Erik Truffaz signe un album doux et feutré tourné vers la pop, aux ambiance de jazz cool, mais qui à aucun moment cède à la facilité. Bref, un chouette album ! (4.5) Benoît Richard

Blue note - 2007  www.eriktruffaz.com

 

Nouvelles vagues -  Traffic Quintet

Créé à l’occasion de la sortie du film de Jacques Audiard Un héros très discret, dont on retrouve ici quelques fragments de la BO, le Traffic Quintet s’attaque cette fois aux musiques de films de la nouvelle vague, mais pas seulement. Traffic Quintet est un ensemble à cordes composé de deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse. Spécialisé, comme on l’a dit, dans l’interprétation de musiques de films, le quintet joue ici des partitions signées Georges Delerue (Le Mépris, Jules et Jim…)., Antoine Duhamel (Pierrot Le Fou). On trouve également au générique des noms comme Gato Barbieri (Le Dernier Tango à Paris) et Alexandre Desplat (Un héros très discret). Sans vouloir crier au scandale vu le titre du disque, on regrettera simplement que le Traffic Quintet ne se soit pas cantonné pour ce disque à l’interprétation de thèmes issus exclusivement de la nouvelle vague. Hormis ça, l’interprétation du Traffic Quintet restitue parfaitement la beauté et le lyrisme des musiques de Delerue et consorts. De la belle ouvrage ! (4.0) Benoît Richard

Naive - 2007

 

Phospho - nervous

Tout de suite, instantanément, la musique de Phospho nous ramène au temps de Sonic Youth, des Gang of four, du premier Nirvana et des Dinosaur JR, soit fin des années 80, début des années 90. Seulement voilà, on est en 2006 et un tel disque peut-il encore s’en sortir ? Oui, serait-on tenté de dire au vu du succès rencontré par les Klaxons set autre Arctic monkeys. Car Phospho a plutôt bien digéré ces influences et a donné au son de sa musique un aspect moderne plus proche des Klaxons que de Sebadoh. Manque pu qu’un peu de maturité, un vrai chant (le gros point faible du groupe) et on pourra prédire à cette petite bande un succès mérité. (3.0) Benoît Richard

Autoproduit – 2007  www.myspace.com/phospho

 

Daphné - Carmin

Après un premier album passé un peu inaperçu et il faut bien le dire moins intéressant que ce dernier, Daphné éclate au grand jour avec carmin, album qui conjugue performance vocale, arrangements musicaux soignés et textes plutôt bons. Dans un registre vocal qui pourrait aller de Camille à Bjork, Daphné raconte des histoires d’amour pleines de mélancolie et de poésie. Avec une palettes de tonalités musicales aussi nombreuses qu’il y a de titres, l’album laisse entrevoir malgré tout quelques perles, une poignée de titres qui surnagent sur cet ensemble pourtant déjà bon. Discrètement, sur la pointe des pieds, Daphné s’impose dans le vaste monde la chanson française populaire avec un album pétri de qualités qu’on est pas prêt de lâcher. (4.0) Benoît Richard

Dièse/V2 - mai 2007 myspace.com/universdedaphne

 

Scratch Massive - Time

Duo composé de Maud Geffray et Sébastian Chenut, Scratch Massive est l’auteur d’un premier album Enemy & Lovers sorti en 2003 et assez peu convaincant. En 2006 ils sortent une compilation mixée pour enfin revenir en 2007 avec un nouvel album studio. Sur Time on découvre une électro-pop aux ambiances dark et avec un gros son et une production signée Moritz von Oswald, moitié de Maurizio. Un peu plus personnel que  Enemy & Lovers, Time marque un net penchant un pour une electro froide qui nous ramène tout droit aux 80’s. Pourtant on n’arrivera pas à accorder tout notre crédit à un album qui a du mal de se défaire d’un son trop épais et de compos trop banales pour séduire véritablement. (2.5) Benoît Richard

Chateaurouge/Nocturne - 2007

www.myspace.com/scratchmassivegroup

 

Taxi taxi - s/t

Taxi Taxi ! c’est Miriam et Johanna Eriksson Berhan, deux sœurs jumelles suédoises âgées à peine 17 ans qui proposent un premier six titres éponyme (produit début 2007 par Björn Yttling de Peter, Björn and John. On découvre dans ce court album d’à peine 19 minutes un folk dépouillé qui fait la part belle aux voix des deux sœurettes et sur lequel veinent se poser des sonorités discrètes de piano, de guitares et autres ukulélé. Au total 6 titres pas totalement convaincants mais qui laissent augurer de belles choses si les deux gamines arrivent à maîtriser un peu leur organe et laisser passer un peu plus les émotions. (3.0) Benoît Richard

Talitres/Differ-Ant – juin 2007  www.myspace.com/taxitaximusic

 

Pink Martini - Hey Eugene !

Faudra t-il toujours réduire Pink Martini au tube Je ne veux pas travailler ? Pas si sûr… car à l’écoute de ce nouvel album, on se dit que le groupe mérite mieux que ça. Avec sa musique mélangeant délicatement le jazz rétro et rythmes latino, pour le plus grand bonheur des programmateurs radios de toute la terre à la recherche de musiques estivales facile à écouter mais jamais vulgaire, Pink Martini (Emmené par Thomas Lauderlale et de China Forbes), nous gratifie de titres plus sensuels les uns que les autres nous rappelant les crooners que sont Nat King Cole ou Henri Salvador. Que du bonheur ! (3.5) Benoît Richard

Naïve - 2007 www.pinkmartini.com

 

Ben Weaver - Paper Sky

A l ‘écouter comme ça, avec sa voix cassée, on jurerait bien que le vieux Ben a la bonne cinquantaine, voire plus. Mais en fait le garçon n’a même pas trente ans et semble pourtant déjà porter sur son dos toute la misère du monde. Bienvenue dans l’univers triste et gris de Ben Weaver. Cinquième album déjà, Paper Sky nous emmène du coté de l’Amérique des paumés, l’Amérique profonde et pastorale, celle qui se chante assis, la guitare posées sur les cuisses. Pas pour autant dépouillées, les chansons de Ben Weaver se parent ici d’arrangements superbes, entre violons, piano, banjo et sonorités électroniques discrètes. Bref, c’est du country folk de haute volée, ça ne fera pas revenir le soleil mais c’est quand même beau à pleurer (4.0) Benoît Richard

Talitres/Glitterhouse/Differ-Ant - 2007

www.benweaver.net  www.myspace.com/benweavermusic

 

Elegi - Sistereis

Qui dit Elegi dit élégiaque, tel ce piano esseulé ouvrant ce bal mortifère, dialoguant avec des cordes d’un cinéma Lynchien souillé de sang séché. Sans détour, cette ouverture nous plonge dans les abysses d’un océan obscur, dans les fonds marins que Tommy Jansen explore et pour lesquels il se passionne, allant même jusqu’à sampler ce qu’il peut y entendre. Tirant inspiration de ces territoires que la lumière ignore, Tommy tisse des ambiances claustrophobes, hantées de fantômes, faites de nappes et drones flippants, de mâts et coques qui craquent, de métaux qui claquent, de bulles de piano dépressif et de notes caverneuses (violoncelle, corne et mélodica basse fréquence ?). En cours de plongée, une once de clarté perce Interbellum de son doux méli-mélo de notes flûtées et cristallines. Mais ce rai de lumière furtif, cette unique et menue bulle d’oxygène nous replonge rapidement et définitivement dans ces immensités angoissantes regorgeant de cadavres. Parfait compagnon funèbre et ténébreux du Knive de Svarte Greiner, Sistereis n’a décidément rien d’accueillant ou de rassurant. (3.0) Sébastien Radiguet

juin 2007  www.myspace.com/beatpoet1   www.miasmah.com

 

Kingfisherg - maverick mouth

Kingfisherg c'est le Liégeois François Boulanger, musicien au sein du collectif Jaune Orange, qui revient avec un deuxième album qui fait suite au très bon "The heartspray" salué dans ces colonnes même il y a près de deux ans. Plus long, ce second essai poursuit dans la même veine, celle d’une electronica dansante et lumineuse que l’on  redécouvre avec plaisir, cette fois sur 14 titres. Moins évidente que sur "Heartspray", la musique électronique de Kingfisherg se déguste ici sur la longueur, et laisse apparaître une au fil des titres une laptop music qui compose un savant mélange de breakbeats, de sonorités fines, de micro-boucles et de fines mélodies qui peuvent rappeler aussi bien certains artistes du label Anticon que Four Tet ou encore Berg Sans Nipple. Du travail d’orfèvre. (4.0) Benoît Richard
www.cartepostalerecords.be