musique

E Jugend - Last exit wedding

Taping desk o-phon

[3.5]

 

 

Englobant en son sein les membres de Ma chérie for painting (Joachim Henn) et Baja (Daniel Vujanvic), e-jugend est plutôt du genre à verser dans un artisanat expérimental, patient et persévérant, en témoignent les 5 ans nécessaires à la germination de cet album ne ressemblant pas à grand chose de recensé et exclusivement réservé aux amateurs du microsillon cireux.

C’est qu’avec les différentes tournures qu’il prend, les nombreux revirements qu’il renferme, Last exit wedding est tout aussi difficile à décrire qu’à étiqueter.

D’entrée, Mary Harbour dévoile une partie du caractère imprévisible du disque : rien n’est statique, on entend se succéder dérèglements et expérimentations (qui ne nous font pas violence) et mélodies guitaristiques à la tranquillité végétale, bien que sous la menace d’une électricité dissonante ou grondante. Et sur ce tapis mouvant flottent des samples symphoniques éphémères et tronqués, surgissent des éléments inattendus, comme autant d’accidents de parcours.

Ailleurs, ces guitares dissonent à souhait (The high times and hard life in Kreuzberg), descendent dans un garage new-yorkais (il y a du Sonic Youth dans l’air de What we call entertainment et The national geographic), dessinent des cercles mélodiques dans une eau d’abord limpide et calme, puis trouble et agitée (K.O. in LA), se font tisseuses de drones et d’accords obstinés, perdus dans des nuages synthétiques (What about those bushfires, Mark?). Dans ces chemins tentaculaires et accidentés, on croise un piano aux résonnances gris poussière (Balkan express pt 1), vite secondé par des pizzicati et violons se lançant dans une petite cavalcade déglinguée mais néanmoins savoureuse (Balkan express pt 2).

Exclusivement réservé aux amateurs du microsillon cireux (de préférence aux oreilles fureteuses), Last exit wedding célèbre l’union de surprises antagonistes, ne se déroule pas sans embûches, témoigne d’un travail de longue haleine, certainement de parties de plaisir (de prises de tête peut-être...), et sûrement d’une démarche exigeante.

Sébastien Radiguet 

 

Tracklist

Mary harbour

What we call entertainment

Traurig, aber wahr

K.O. in LA

Balkan express pt 1

Balkan express pt 2

Antique

The national geographic

What about those bushfires, Mark?

The high times and hard life in Kreuzberg

A tennis playing tourist

Saber

 

Durée : 45’22

Date de sortie : mars 2007

 

Plus+

www.myspace.com/ejugend

www.ophon.de

www.hausmusik.com