musique

Woven hand  - Woven hand  

Soundsfamilyre - 2003

 

 

 

    Fut un temps, pas si éloigné, où l’Europe découvrit la musique emprunte de folk et de blues d’un trio de Denver, exilé en Californie. Le groupe se fit connaître sous le nom de 16 Horsepower et gagna un succès d’estime considérable auprès d’un public francophone conquis.

2003 : on retrouve 4 Albums, 1 live et une collection de raretés au compteur  de cette formation qui avait fait le pari, à l’époque, de plonger dans les racines de la country chrétienne américaine en y ajoutant un soupçon de rock gras 90’ s et la voix, entêtante, de son chanteur : David Eugene Edwards.

 

    Woven hand se présente comme le deuxième opus du "side–project" de David Eugene Edwards qui compose, joue et  arrange les instruments et sonorités de cet album qu’on qualifierait, si on avait pas peur des néologismes bidons, de folk gothique.

Dans un esprit cow-boy pieux et triste qu’on sait être la composante des Horsepower, David Eugene contient les ardeurs électriques des instruments à corde pour leur préférer à de nombreuses reprises sur l’album, la rage acoustique et "la blessante langueur monotone" des guitares sèches. On est jamais très loin de l’atmosphère générale d’un album des 16 Horsepower, le chanteur ne faisant guère d’infidélités à son groupe dans le style de ses compositions.

Pourtant, homme orchestre aux commandes de cet album sans âge, Edwards parsème ses complaintes énergiques d’instruments aussi divers que la harpe ou la balalaïka ; choix étonnant de sonorités dont la mise en commun nous rappelle parfois plus les essais de Dead can Dance que le groupe dont Edwards est issu.

 

    On le suit, toujours triste, dévot mais jamais vraiment déprimé, au fil des dix titres qui composent l’album, de Good hand ouverture énergique et single probable à Last first qui rappelle la foi du chanteur. Toujours à la limite de la larme à l’œil, l’auditeur se rend compte du pouvoir de cette voix et de ses effets romantiques, à l’instar de celle de Nick Cave avec qui elle partage les graves, les trémolos et la conviction. Un pouvoir vocal impressionnant qui trouve son accomplissement le plus remarquable dans ain’t no sunshin, reprise de Bill Withers David Eugene Edwards fait culminer sa voix au sommet de son art.

 

    Au final un album efficace, plus que novateur, convaincant plus qu’original et qui fait patienter de fort jolie manière jusqu’au prochain album des 16 Horsepower.

 

Denis