L’intelligence artificielle est partout, y compris dans le domaine musical. Pierre-Yves Georges nous propose, dans un podcast en huit épisodes, d’évoquer les usages, l’histoire, les enjeux et les risques de l’IA musicale.
L’intelligence artificielle (IA) est partout, y compris dans le domaine musical. Qu’il s’agisse de générer de nouvelles musiques à partir d’un «prompt», de construire un robot-chef d’orchestre ou encore de reconstituer la voix perdue du castrat Farinelli, les usages de l’IA sont nombreux… et les inquiétudes aussi.
Ce podcast fait le point sur les pratiques, les enjeux et les risques de l’intelligence artificielle en musique.
Depuis cette année, les artistes britanniques sont vent debout contre un projet du gouvernement travailliste autorisant les éditeurs d’intelligence artificielle à « nourrir » leurs algorithmes gratuitement sur des œuvres pourtant protégées…Panique à bord ? Le journaliste Pierre-Yves Georges évoque les enjeux de la révolution IA qui renverse clairement la donne dans la musique.
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En février 2025, plus de mille artistes se lient dans un collectif pour un album peu commun de douze pistes… entièrement silencieux. Intitulé Is This What We Want ?, le disque est notamment crédité par Damon Albarn, Kate Bush, Annie Lennox, The Clash ou encore Hans Zimmer. Dans des tribunes de presse, d’autres artistes – McCartney, Sting et Dua Lipa, etc, – protestent contre ce projet du gouvernement travailliste visant à faire du Royaume-Uni un leader de l’IA. Les grandes entreprises du secteur salivent déjà à l’idée de piller les créateurs de musique, de littérature et les artistes visuels. Du vol à grande échelle selon Elton John.
Bien évidemment, le numérique permet de véritables miracles, de la création ex nihilo à la restauration de pistes mutilées. Parmi d’autres « prouesses », ce fut ainsi la reconstitution (?) de la voix du castrat Farinelli ou ce titre inédit des Beatles, sorti en novembre 2023, utilisant l’IA pour extraire la voix de John Lennon d’un vieil enregistrement de mauvaise qualité. Intitulée “Now and Then”, cette chanson n’aurait sans doute jamais vu le jour sans le secours de l’IA. Désormais, ‘ »voler » la voix d’un artiste semble un jeu d’enfants, à la portée du moindre curieux derrière son clavier…comme ce titre offert par un fan de Bowie.
L’impact de l’IA est désormais phénoménal, quitte à s’asseoir sans vergogne sur les droits d’auteur, avec la croissance exponentielle des contenus générés sur le marché. Un business juteux. Si beaucoup de musiciens ont incorporé depuis des années les innovations technologiques dans leur travail de création, on a franchement l’impression d’un point de bascule définitif, la fin d’une époque. Tandis que que les fournisseurs d’IA se frottent déjà les mains, les musiciens semblent à poil sur la plage devant le tsunami qui arrive en pleine force.
Petite chronique d’une révolution en marche en huit épisodes brefs et concis. On ne saisit pas tous les enjeux, mais ça va méchamment secouer. Reste cette vérité selon Jimmy Page : « L’alchimie qui transforme un riff en un hymne est gravée dans l’âme collective d’un groupe, une synergie qu’aucune machine ne peut imiter. L’écho creux, dépourvu des luttes et de l’âme, qui définit l’art véritable ». On acquiesce bien volontiers, mais comment se faire entendre quand l’offre est ainsi démultipliée sur un marché saturé ?