Après la série Le bureau des affaires occultes, Eric Fouassier se lance dans le roman en chambre close avec Requiem pour la dame blanche. Un roman captivant, au scénario divinement tarabiscoté.

Après la série Le bureau des affaires occultes, dans laquelle on suivait les aventures de Valentin Verne, jeune n’inspecteur travaillant en sous-marin pour la police parisienne, au XIXe siècle, au temps de Vidocq, Eric Fouassier, nous propose cette fois un livre dans la plus pure tradition des romans à énigme d’Agatha Christie et de Gaston Leroux.
Tout démarre en 1916, quand Albert Saulx, un prodige de l’aviation française est retrouvé mort dans son cockpit, alors qu’il revenait d’une mission aérienne, transpercé par une baïonnette allemande, avec des pétales de roses répandus tout autour de lui. Une affaire qui n’a jamais été résolue. Quelques temps auparavant, une célèbre, chanteuse d’avant-guerre, surnommée « la dame blanche », accusée d’espionnage au profit des Allemands, avait été exécutée sans procès.
Mais voilà que 15 ans plus tard, suite à la découverte d’un mystérieux message codé, retrouvé sur les restes d’un pigeon voyageur dans une cheminée, l’affaire du pilote est relancée. Et si la mort d’Albert Saulx est celle de la chanteuse Sibyl Degretz était liées ?
Eric Fouassier n’a pas son pareil pour tisser des intrigues emberlificotées et savoureuses comme il nous l’a prouvé à plusieurs reprises par le passé.
Toujours aussi précis quand il s’agit d’installer ses personnages dans un contexte historique précis et détaillé, l’auteur nous offre là un roman en quasi huis clos, dans une vaste demeure, où sont réunis cinq hommes et une femme pour tenter de faire la lumière sur la mort du pilote Albert Saulx.
La plume d’Eric Fouassier, toujours aussi aiguisée, va dévoiler au fil des pages, les mystères que recèle le château et les personnages qui y sont réunis, coupés du monde à cause de la neige. Dans une ambiance baroque et terriblement romanesque, le lecteur prend place au milieu de tous ces coupables potentiels pour tenter lui aussi de percer les secrets des uns et des autres.
Mais il ne faudra pas en dire plus, et laisser le lecteur se plonger dans ce roman à la mécanique bien huilée et aux nombreux rebondissements.
Suspense, manipulations, faux-semblants et illusions, sont au programme de ce palpitant Requiem pour la dame blanche que l’on a simplement envie de dévorer d’une seule traite.
Benoit Richard